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Stages de survie CEETS

Auteur Sujet: Petit bivouac à l'arrache Diesel/Did  (Lu 8370 fois)

11 novembre 2008 à 20:41:43
Lu 8370 fois

Kilbith


Bonjour,

Voilà ce WE, l'ami Eric a accepté de trainer le gros boulet que je suis sur ses volcans préféré du Puy... :closedeyes:

Juste un petit message pour signaler ce que nous avons validé. En effet, nous étions parti après lecture assidu de la Météo pour une virée par "beau temps".  ::)

De mon coté :
Débardeur coton à trou trou, chemise laine, veste SASS en coton/ventile, pantalon polycoton imitation type F1 et chaussure rando avec en plus une doudoune synthétique Guronz (vertical) pour les arrêts et un collant brynje polypro pour la chaleur. Pour la nuit j'avais un tarp D4 + thermarest.
Le couchage était constitué d'un Warmth 200 (500g environ) et d'un Helsport en synthétique de 700g. Si besoin, j'avais à ma disposition un pantalon Patagonia  de type doudoune en synthétique (polargard 3D) pouvant compléter la Guronz.
La protection pluie supplémentaire était assurée par un mini poncho du VC , de petites guêtres et un cuissard de pêche mais je comptais essentiellement sur ma veste SASS et le beau temps.
Bien sûr, chaussettes de rechange, bonnet laine, passe montagne ullfrotte, buff, gants....

Pour Eric : je lui laisse le soin de compléter, mais disons qu'il avait choisit l'option mul. Le temps était prévu "beau".  ::)



En fait, nous avons eu un temps couvert pendant la rando du premier jour qui s'est déroulée vers 1200m avec une température d'environ 10°C. A la fin de la journée nous étions vers 1500 m je pense et le vent d'Ouest était présent alors que nous étions sur les hauteurs dénudées .

Notre lieu de bivouac se trouvait dans un petit bois isolé placé à proximité d'une crête. Dans la soirée et toute la nuit nous avons eu un vent violent genre 60 à 70 km/h....durant la nuit, la pluie (ou bien était-ce les nuages qui se déchargeaient de l'humidité) est arrivée, parfois violente, jusqu'au matin. La température dans la soirée était d'environ 5°C ce qui nous donne avec le refroidissement éolien et l'humidité ambiante une température ressentie bien au dessous de 0°C. Durant la nuit elle serait tombée à 2°C réel sur le thermomètre d'Eric alors que le vent se renforçait et que la pluie s'était installée.

2°C, une humidité de plus de 100% et 60/70km/h de vent (marche difficile) constituaient une version du "beau temps" assez atypique....  :D


Malgré cela, nous avons pu faire du feu à partir de bois de résineux super humide (vive les oeufs de DM)  mais c'est vrai que Diesel arriverait à faire du feu sur la Lune.
Une coupe récente avait eu lieu dans le bois, donc nous pouvions récupérer des chutes de bois vert et humide mais présentant une surface importante. Tout le problème consistait à utiliser un pare vent conséquent pour initier un bon feu susceptible d'enflammer le bois humide.
Les flammes du feu, étaient quasi horizontales du fait du vent. A noter que si dans ces conditions on ne peut pas compter sur l'air chaud dégagé par le feu, le rayonnement IR est toujours là et efficace entre 50cm et 1m. Très exploitable si vous avez des vêtements foncés peu inflammables. Nous avons été étonné du phénomène présent malgré le vent (super) violent. Bon de s'en souvenir : un feu est toujours utile.

La nuit a été bruyante et agitée mais je peux témoigner du fait que le tarp D4 3*3m, monté en A grâce aux bâtons de marche, a tenu le coup (j'ai juste rajouté des sangles à mi longueur de la toile pour avoir deux point d'ancrages supplémentaires). Il était trempé au matin....et quelques gouttes ont pénétré durant la nuit sans que je sache si elles venaient de dessus ou du coté...

Je laisse à Eric le soin de détailler sa nuit "adaptative" dans son poncho...

Le lendemain nous avons "battu en retraite" sous un vent (très) violent, le brouillard et un crachin persistant qui rendaient la marche et l'orientation difficile.... :closedeyes:


Conclusion :

Encore une fois on ne peut pas se fier aux prévisions. Certainement que nous étions soumis à un micro climat (1500m, barrière exposée plein Ouest, fœhn) et que le lieu de bivouac a largement amplifié le phénomène (bois très humide sur crête). Mais franchement les prévisions étaient fausses....DONC TOUJOURS PREVOIR LA MARGE NECESSAIRE DE MATOS ET PRENDRE SON "BRAIN".

Dans la configuration "tradi" du jour ('javais un ensemble doudoune synthétique haut et bas en back up : OK pour expérimenter pas pour prendre des risques), j'ai passé une randonnée agréable et une nuit au chaud assez confortable (vive les boules quies) malgré une configuration pas optimisé pour le vrai mauvais temps que nous avons eu (pas de barrière 100% imperméable et de sous vêtement laine ou synthétiques...)

Je laisse le soin à Eric de décrire son équipement, son ressenti et ses conclusions. UN GRAND MERCI POUR CE WE.  :up:

did, ;)

« Modifié: 12 novembre 2008 à 09:49:56 par Did »
"Vim vi repellere omnia jura legesque permittunt"

11 novembre 2008 à 21:33:51
Réponse #1

Diesel


Je vais juste poster les photos ce soir, les commentaires suivront demain.  ;)

Did l'auvergnat  ;D


Son guide (pas flouté, il a compris qu'il fallait coucher pour avoir une promotion lui !)  :nana:
Did comprendra; c'est entre nous.  ;)


Le lieu






Notre lieu de bivouac (au fond de la photo)


Did s'adonnant au bâtonnage avec un certain succès. ;D


Notre petit feu


Sans flash pour avoir une idée du vent


Mon abri pour la nuit. Avec un vent de 60/70km/h  :o


Did au petit matin sous son tarp


Le retour dans les nuages


Bien content d'en voir le bout.  :)

11 novembre 2008 à 23:14:16
Réponse #2

DEUN


Tiens-donc, l'automne serait-il déjà là ?! :huh:
« Munissez-vous toujours de lainages lorsque vous allez en Auvergne. Tout y est aigrelet : le fond de l'air, le fromage, le vin, le son de la vielle » comme l'aurait dit le chroniqueur auvergnat. (d'ailleurs, il l'a dit !)

Et merci pour la balade (Bis), les gars !
@+ DEUN
"J'adore l'hippopotame ; il est myope, il est triste, il a la peau trop longue et les dents mal plantées, il vit par couple, il sait marcher sous l'eau, il a l'air d'une grand-mère anglaise ; à quinze jours, à deux mois c'est une charmante bestiole, il dévore une prairie pour son petit déjeuner. Comme lui j'aime rêver dans les fleuves. Le découragement de l'hippopotame est une des choses les plus tristes qui soient."  (A. Vialatte)


11 novembre 2008 à 23:18:36
Réponse #3

Rod


Sympa les photos! :up:
Toujours content du smock en ventile?

11 novembre 2008 à 23:50:52
Réponse #4

Berhthramm


Infra Rouge
;)

Merci pour les photo, belle balade.

De 17 à 20 ans tous les été j'ai gardé les chèvres de ma tente sur les plateaux d'Auvergne, certains paysage m'ont rappelé ce super souvenir.. un très GRAND MERCI.

11 novembre 2008 à 23:54:47
Réponse #5

Pierr


Salut :)

IR ça veut dire quoi : Indice de Réfraction ?



Infra-rouges, je crois

12 novembre 2008 à 05:52:45
Réponse #6

François


Did s'adonnant au bâtonnage avec un certain succès. ;D


Quelle efficacité, mais vous auriez pu en abattre des plus petits. Cela aurait été suffisant pour la nuit, non ?

:D
Espérer le meilleur, prévoir le pire.

12 novembre 2008 à 08:11:13
Réponse #7

Kilbith


C'est quoi comme couteau il à l'air balaise ?!! :lol: :lol:

Bonjour,

C'était un Mora d'Eric. Nous avions prévu quelques exercices avec des moras, un fallkniven A1 et un carcajou like (Gulo)...mais les conditions atmosphériques nous ont imposé un changement de priorité.

Il fallait arriver à faire et alimenter le feu, installer le bivouac et préparer la tambouille par grand vent tout en préservant notre confort thermique en l'absence de de coque étanche et d'équipement hiver.

Ma veste s'est montrée convaincante dans le cadre de son enveloppe d'utilisation. Je laisse Eric en dire quelques mots puisqu'il était présent en observateur attentif et impartial.... ;)

Did
"Vim vi repellere omnia jura legesque permittunt"

12 novembre 2008 à 08:33:54
Réponse #8

Olcos


Tiens, pour une fois je suis pas mécontent de bosser le week end  :o ;D

Vous étiez où ? J'ai du mal à reconnaitre. J'aurai dit entre le Servière et le Guéry (il me semble avoir reconnu la banne d'Ordanche), mais je suis pas sur du tout...


Eric, c'est quoi ton sursac ? Je le connais pas celui là  :ninja:
"Le chien apprend à l'enfant la fidélité, la persévérance... et l'obligation de tourner trois fois sur lui-même avant de se coucher."

Robert Benchley

12 novembre 2008 à 08:35:41
Réponse #9

Diesel


Eeeeeet oui il a fait (presque) beau. ::)
La magie de la montagne ....

Enfin bref, pour ma part je suis parti confiant avec un équipement pour randonner léger.  ;)
de bas en haut
chaussure de trail
chaussette en coton
Pantalon léger en coton
t-shirt en coton
sweat de running 2 saisons
polaire en polartec 200
coupe vent
Buff

En réserve plus destinée à dormir au sec la nuit
haut et bas thermique
chaussette en soie
Chaussette en meraklon
cagoule et gants odlo

Bref léger mais suffisant pour moi si (car il y a un si) je marche à mon rythme.
Je suis mon propre radiateur à condition de marcher au pas de charge. Chose que je n'ai jamais pu faire avec Did qui a un pas de montagnard.
Résultat, j'ai été à l'équilibre thermique tout le temps mais sans plus. Avec les pieds humides le matin.
Les chaussettes en meraklon ont très vite joué leur rôle dès que j'ai pu marcher.
Statique, j'avais froid aux pieds.

Bon bref, nous sommes parti avec une option beau temps.
Did, plus chargé avec pas mal de vêtement puisque qu'il avait en tête de tester sa fameuse veste en ventile.
Il a choisi tout un ensemble en laine coton polycoton qui c'est révélé très adapté aux conditions que nous avons rencontré.

Hormis un vent tenace, le temps était plutôt bon la 1ère journée.
J'avais un coupe vent pour me protéger.  RAS
Du fait de notre vitesse de progression, le port de coton ne m'a pas gêné. Je ne marchais pas assez vite pour transpirer.  ;D

Le soir, après avoir choisi un lieu de bivouac avec des arbres ( c'est mieux pour un feu) là j'ai ressenti le froid surtout au niveau des pieds. D'habitude, seul, c'est soit feu de camp, soit directement dans mon sac de couchage.
Là les conditions étaient exécrable. Vent, nuage bas donc humidité très importante, crachin etc ....
Nous nous sommes affairés à choisir un lieu de bivouac et allumer un feu avant que la nuit ne tombe.
Vu qu'il y avait eu des coupes forestières, trouver de quoi faire un bon déflecteur pour le vent n'a pas posé de problème.
Le choix de branches adéquate a solutionné un allumage qui aurait pu s'avérer difficile.
Coup de bol (ou l'expérience  :closedeyes:) alors que la majorité des branches étaient spongieuses, nous avons trouvé l'arbre parfait. Humide en surface mais sec à l'intérieur. Une bonne brassée de rameaux judicieusement choisis plus un oeuf de DM (marque déposée) a suffit à amorcer le feu malgré un vent puissant.

Pour mon campement, j'ai utiliser mon poncho tarp pour me couper du vent. L'espace étant restreint  par la pression du vent, je me suis placé dans le sens du vent, le sursac déperlant me protégeant du crachin.
J'ai du changer de position la nuit pour me placer plus à l'abri. La pluie ayant pris le dessus sur le vent. ;D
Au matin, j'ai surtout eu à gérer l'humidité qui n'a pas mis de temps à rendre mes chaussures humides ainsi que mon pantalon.
Comme au soir, c'est surtout au niveau des pieds que j'ai eu froid tant que je ne marchais pas. Mon collant thermique me servant de barrière entre ma peau et le pantalon. Si il n'y avait pas eu mon slip totalement humide, je n'aurai pas même senti l'humidité. C'est ce qui a mis le plus de temps à sécher en fait.

J'ai pu voir en action Did et son matériel.
Bien qu'ayant une veste en coton (ventile) sa veste plus une chemise en laine c'est révélé parfaitement adapté aux conditions que nous avons rencontré. Certes plus lourd mais en jouant sur la ventilation et une bonne couche de vêtement adaptée, son ensemble c'est révélé très polyvalent et certainement plus adapté à une vie sauvage.
Moi, j'ai surtout regretté le choix de ma paire de chaussures. Plus dicté par l'appréhension de prendre des chaussure montante pour marcher (en raison de ma cheville qui n'a encore pas essayé ce type de chaussures depuis mon accident).
Sans ça et avec une vitesse disons plus normal pour moi, je me serai retrouvé un peu plus à l'aise coté température.
Un pantalon en polycoton aurait été le bienvenu lui aussi.

Sinon, partir avec Did est toujours très enrichissant. Pas facile de le faire taire mais il faut bien reconnaître qu'il est à l'aise sur beaucoup de sujet et qu'il fait montre d'une analyse stupéfiante.
On apprend toujours beaucoup avec lui.  ;)

Je crois que Did a bien résumé les chose : me pas se fier à la météo surtout en cette saison.
Pour ma part, ce fut une expérience intéressante que de devoir se plier à la vitesse d'un autre avec un équipement prévu pour me tenir chaud et m'isoler du vent mais à mon rythme.
Il c'est révélé à peine juste dans ces conditions.

Bref, mul et mauvaise condition météo ne font pas bon ménage en général.
C'est partir limite et n'avoir que ses capacités physiques pour palier au manque d'équipement.
Un vrai truc pour mecs qui ont envie d'en baver.  ;D
Ceci dit, ça c'est joué à peu de chose. Je n'ai pas voulu partir en collant de running (avec du polypropylène)  ni prendre de sous vêtement synthétique.
Je pense que cela aurait été déjà plus efficace. Les chaussette en méraklon on parfaitement rempli leur rôle en drainant l'humidité hors du pied dès que j'ai pu marcher.

ça reste une approche ou la vitesse est recherché. C'est beaucoup moins efficace dès que le rythme baisse.

@ Olcos oui c'était par là
Le sursac est un equinox ultra mul (170g). Léger déperlant mais avec une grosse proportion de silnylon. Je le teste depuis quelques mois.
Le tapis a tendance à condenser mais rétrospectivement il ne s'en est pas trop mal sorti par une humidité de 100%.
Il remplace le tapis de sol et le sursac depuis quelques temps.
il ne vaut quand même pas le D4.
« Modifié: 12 novembre 2008 à 13:11:57 par Diesel »

12 novembre 2008 à 09:20:00
Réponse #10

huskbarthai


"Moi j'aime trop mon prochain pour le laisser souffrir, sans cesse je tends la main pour l'aider à en finir..."


12 novembre 2008 à 09:21:26
Réponse #11

Corin


Je suis mon propre radiateur à condition de marcher au pas de charge.
Tu as des origines italiennes qui t'obligent à marcher comme un bersaglieri ;)?
Plus sérieusement, tu n'as jamais su faire autrement? tu y éprouves du plaisir? ou je ne sais? C'est un vrai sujet. Je ne sais pas quoi penser.
Perso, plus ça va moins je vais vite, plus je profite. J'ai l'âme buccolique en ce moment :D.

A+

12 novembre 2008 à 09:40:09
Réponse #12

Anke


Superbe retour d'expérience ( comme d'hab) avec des analyses qui vont bien et pleins d'info très pédagogiques ( de la part de Did est-ce étonnant ?) Dès que Diesel aura le temps, le truc sera complet. Bref, très très formateur.
Merci merci.
Pour ce qui est de la régulation thermique, et de la régulation tout court (métabolisme) peut-être serait-il interessant un jour de mesurer par exemple la glycémie capillaire et la prise de T° ( buccale je vous rassure, avec la Hutte on a déjà ce qu'il faut pour le reste) afin de comparer et d'objectiver.
Pour ma part ( et avec ma peite expérience minuscule) en ayant été confronté avec l'énergie de Guillaume et Karto ( 17 et 25 ans je crois) moi 51 ans( je courais après mon coeur à essayer de les suivre) il est évident qu'avec un équipement light, faut galoper ( les marathoniens n'ont pas froid, vètus d'un flottant et d'un débardeur en nylon ou assimilé), mais à galoper, on "crame" son énergie super vite ( à la fin d'un marathon, il n'est pas rare de peser 2 kg de moins qu'au départ).
La question que je me pose est la suivante : en situation de survie, à moins de savoir où aller et de savoir en combien de temps on va y arriver ( aller chercher les secours dans la vallée quand le copain s'est pêté les deux guibolles par ex) ne vaut-il pas mieux jouer l'économie au niveau énergétique ( d'autant qu'on est pas sûr de trouver à bouffer pour recharger les piles à combustible). Si oui, quid de l'équipement light qui oblige à bouger pour ne pas s'enfoncer dans une hypothermie relative (  Dans le Vercors par ex, les trails de Guillaume trempées donc sujettes à être des vecteurs de refroidissement ) ?

12 novembre 2008 à 09:44:15
Réponse #13

Kilbith


Tu as des origines italiennes qui t'obligent à marcher comme un bersaglieri ;)?
Plus sérieusement, tu n'as jamais su faire autrement? tu y éprouves du plaisir? ou je ne sais? C'est un vrai sujet. Je ne sais pas quoi penser.
Perso, plus ça va moins je vais vite, plus je profite. J'ai l'âme buccolique en ce moment :D.

A+

Sans préjuger de la réponse d'Eric...

Il faut constater que Diesel, c'est un physique taillé pour la performance : léger, fin et musculeux. Perso je suis (un peu) moins léger (un peu) moins fin et différemment musculeux... :D

Après il y a aussi la différence d'habitude résultant de nos expériences.
Les chemins de son pays sont agréables au pied et les montées et les descentes alternent fréquemment. Chez moi, c'est plutôt très rocailleux, casse patte et les montées sont longues sans passage à plat. Les descentes sont tout aussi longues et il faut compter deux à quatre heures minimum pour rejoindre du secours. Il faut s'économiser. Courir sur ce terrain de montagne impliquerait un physique énorme, un vieillissement articulaire prématuré et l'acceptation d'une prise de risque importante.

Il y a aussi la différence d'âge, avec le temps on profite d'avantage.
Je ne suis pas pressé par le temps, mon équipement me permet de prendre mon temps et de m'adapter confortablement aux circonstances. Je peux contempler le paysage en haut d'un col venteux et faire durer les poses repas. Arrivé au lieu de bivouac je ne suis pas obligé de sauter dans mon sac de couchage, je peux flâner, observer, sentir.....

C'est une des raisons pour lesquelles de plus en plus souvent j'évite les équipements synthétiques, surtout le "full synthetic". Ils sont très efficaces mais présentent plusieurs défauts par rapport à mes objectifs de randonnées :
- Ils sont bruyants : cela perturbe mes sens.
- Ils sont vite "puants" : cela gêne pour l'observation animalière.
- Ils sont constitués majoritairement de matériaux dont l'extraction, la fabrication et les conditions de réalisation ne sont pas toujours en accord avec mes inclinations.
- Ils ne permettent pas d'exploiter pleinement les ressources d'un feu. Bien que je ne fasse pas souvent un feu en randonnée (pour des raisons d'impact), je dois dire que j'aime sa présence rassurante. Modestement j'ai l'impression de retrouver quelques sensations de nos proches ancêtres de "l'âge de pierre", pour qui le feu et la chasse ont permis de vivre dans l'Europe d'alors.
- Ils permettent trop de s'isoler du milieu ambiant. On ne fait pas "avec" on fait "contre".
On est un peu comme un astronaute dans son costume isolant qui ne fait qu'effleurer le milieu naturel. J'aime sentir l'humidité de la pluie, le bruit du vent et sentir mon corps réagir et s'adapter. De plus en plus j'essaye que mon équipement ne soit pas conçu comme une prothèse mais comme une aide permettant de continuer à gouter ces plaisirs dans une enveloppe de conditions naturelles plus importante. On s'éloigne un peu de la survie au sens premier.

Ceci dit : je n'oublie pas les impératifs de sécurité. Et, par exemple, pour les randonnées hivernales de plusieurs jours j'ai recours aux protections modernes, légères et performantes en synthétique.

Et puis il y a aussi l'âge et l'accumulation de situations "foireuses". Un peu comme pour les cordages de Marine : "trop fort n'a jamais manqué".

did, :)
« Modifié: 12 novembre 2008 à 10:19:45 par Did »
"Vim vi repellere omnia jura legesque permittunt"

12 novembre 2008 à 10:43:52
Réponse #14

Berhthramm


Tu as des origines italiennes qui t'obligent à marcher comme un bersaglieri ;)?
Plus sérieusement, tu n'as jamais su faire autrement? tu y éprouves du plaisir? ou je ne sais? C'est un vrai sujet. Je ne sais pas quoi penser.
Perso, plus ça va moins je vais vite, plus je profite. J'ai l'âme buccolique en ce moment :D.

A+

En fait je ne veux pas trop m'avancer pour les gout des uns ou des autres à marcher vite ou lentement mais il y a des vitesses de marches économiques et d'autres moins... Ce ne sont pas forcément les plus lentes qui sont les plus économiques (pour tester aller un dimanche aprés midi dans un celebre magasin de meubles suedois... ;) ), ces paramétres sont personnels et entierement liés au morphotype et aux habitus de marche... Un des paramétres de l'économie de marche étant de limiter au maximum les "excursions" du centre de gravité en particulier dans le sens vertical (là le poids "travaille" du point de vue mécanique) et de jouer au maximum sur "l'elasticité" des muscles polyarticulaires qui ont été judicieusement placé par Dieu/La Nature/Le Hasard (faites votre choix au besoin en complétant la liste) pour être en position longue juste avant de devoir se contracter dans le cycle de marche (le mouvement est donc en partie produit par "l'elastcité" du muscle)...

;)


12 novembre 2008 à 13:14:11
Réponse #15

Diesel


Did envois moi un mail avec ton adresse SVP.
Tu as oublié ta veste Gurronz chez moi.  :)
Je n'ai pas besoin d'une couette de cette taille chez moi.  :lol:

12 novembre 2008 à 13:52:14
Réponse #16

Kilbith


 :)

Mail parti....désolé que le quilt à la Ray Jardine ne te convienne pas.  :closedeyes:

Tafdak avec ton résumé. Un des intérêt de l'équipement que j'avais c'est que j'ai gardé quasiment les mêmes couches sous toutes les conditions que nous avons rencontrées (ajout Guronz au bivouac). Il suffisait d'ajuster les ouvertures.

C'est l'avantage d'un système hyper ventilé, de couleur extérieure claire et globalement résistant à l'humidité. Idéalement j'aurais mis un sous vêtement en laine si j'avais su que nous aurions des conditions si humides.

En fait nos deux systèmes ne différaient pas beaucoup sur le principe, nous avions des "softshell" :
- Le tien étant basé sur du synthétique est plus efficace pour un niveau d'effort élevé. Le problème venait de ton pantalon très léger en coton, comme il faisait froid il s'est révélé être un piège à humidité (avec le slip). Si tu avais pris ton collant polypro cela n'aurait pas été le cas.
-Le mien, basé sur des fibres naturelles (mais slip en synthétique), est agréable pour un niveau d'effort plus faible et permettant de jouer sur l'effet tampon de la laine et du coton.

Le système "softshell" est agréable lors de l'effort par temps froid/humide. Mais il nécessite l'utilisation de la chaleur dégagée lors de l'effort pour atteindre l'équilibre thermique. Si on s'arrête, l'humidité extérieure gagne progressivement les couches internes.

did, ;)
"Vim vi repellere omnia jura legesque permittunt"

12 novembre 2008 à 14:29:40
Réponse #17

Kilbith


un petit truc....Diesel pourra confirmer  8)

Dans l'ensemble, on peut tout de même dire que nous sommes deux "randonneurs expérimentés" depuis de longues années.

Mais nous étions tout les deux d'accord pour dire que le forum et le stages de David nous ont permis d'aborder ces petits imprévus avec une marge de sécurité/confort plus importante.

Cela devait être signalé.
"Vim vi repellere omnia jura legesque permittunt"

12 novembre 2008 à 15:01:11
Réponse #18

Diesel


Plus sérieusement, tu n'as jamais su faire autrement? tu y éprouves du plaisir? ou je ne sais? C'est un vrai sujet. Je ne sais pas quoi penser.
Perso, plus ça va moins je vais vite, plus je profite. J'ai l'âme buccolique en ce moment :D.
Disons que ce rythme est naturel. Le souffle suit sans problème, bref, pas d'effort particulier donc je laisse rouler la mécanique. ça ne va pas durer, j'ai passé l'âge ou le corps pouvait encaisser sans broncher.
Sans compter que le coté mul de la chose me permet de maintenir un rythme conséquent.
Par contre, c'est vrai que c'est beaucoup trop rapide pour profiter pleinement des paysages et même pour surprendre la faune sauvage.
Mais ce n'est qu'une des facettes de mes activités dans la nature.
Il y a aussi la vie sauvage qui monte en puissance et qui est totalement différente. Là le poids et la vitesse ne sont pas pas un impératif. Il faudrait que je fasse un petit compte rendu un de ces jours.
Là, je profite de ma sortie de blessure (avant la prochaine  ::)) pour randonner un peu.

un petit truc....Diesel pourra confirmer  8)

Dans l'ensemble, on peut tout de même dire que nous sommes deux "randonneurs expérimentés" depuis de longues années.

Mais nous étions tout les deux d'accord pour dire que le forum et le stages de David nous ont permis d'aborder ces petits imprévus avec une marge de sécurité/confort plus importante.

Cela devait être signalé.
Oui. Le pire c'est que c'est devenu tellement naturel que j'ai parfois eu l'impression de n'avoir rien appris sur ce forum, que c'était presque inné.  ;D
C'est fou comme les heures passées à lire, à s'imprégner, à pratiquer et s'approprier le forum ont bouleversé notre approche (et continue encore de le faire).
Je crois même que j'ai souvent fait preuve d'une ingratitude totale enver David et le forum tellement c'est devenu une part de ma façon de faire.  :-[
Et oui mon gros Manitou, on n'a pas forcement concience de ce que "survie et vie sauvage" apporte réellement.  :akhbar:
De temps en temps ça ne fait pas de mal de le dire, tu as raison Did. ;)

12 novembre 2008 à 16:48:25
Réponse #19

Kilbith


Salut :)

IR ça veut dire quoi : Indice de Réfraction ?



Berhthramm a donné la bonne réponse. Jetire le passage suivant du site wikipedia : http://fr.wikipedia.org/wiki/Transfert_thermique#Rayonnement

"Définition : Le transfert se fait par rayonnement électromagnétique (par exemple : infrarouge). Le transfert peut se réaliser dans le vide sans la présence de matière. L'exemple caractéristique de ce type de transfert est le rayonnement du soleil dans l'espace."

Le rayonnement n'est donc pas affecté par le vent. Il dépend de l'inverse du carré de la distance et de la capacité du récepteur à absorber le rayonnement. Il faut donc être le plus rapproché de la source et si possible vêtu d'une couleur sombre. Évidemment cela n'est possible que si les vêtements ne fondent pas à basse température (attention aux matières synthétiques et au polypropylène ne premier lieu avec sa température de fusion inférieure à 200°C).

c'est bon ça : la rando nous fait travailler notre thermodynamique.

did, :)
"Vim vi repellere omnia jura legesque permittunt"

15 novembre 2008 à 11:47:53
Réponse #20

guillaume


Chouette sortie les gars :doubleup:.

(  Dans le Vercors par ex, les trails de Guillaume trempées donc sujettes à être des vecteurs de refroidissement ) ?

Petite précision tout de même : je n'ai jamais eu froid aux pieds et si jamais j'avais eu froid, j'aurai pu mettre ma paire de cahussette étanche Seal Skin qui a l'intérieur en laine mérioos.

J'ai des chaussures basses dans la neige mais j'ai quand même de quoi répondre aux coups durs ;).

24 janvier 2009 à 12:34:48
Réponse #21

pan48




Notre petit feu




Salut :)

Did je regardais votre super sortie pour voir ta veste ventile et j'ai remarqué sur cette photo que tu portais un couteau apparemment en holster.
Apprécies-tu ce mode de port et pourquoi?
De qu'elle couteau s'agit-il? Il ne ressemble pas,au Mora des autres photos!

Je suis un peu curieux,mais j'au toujours du mal a trouver l'endroit le plus adapté pour mon couteau et je trouve que ce port est intéressant pendant le bivouac mais quand on marche il finit dans le sac.
J'aime l'avoir dans ma poche lateral du pantalon quand il y en a une,malheusement tout les pantalon n'en sont pas équipé.
Je cherche encore la solution miracle. ;D

24 janvier 2009 à 22:45:35
Réponse #22

Kilbith


Salut :)

Did je regardais votre super sortie pour voir ta veste ventile et j'ai remarqué sur cette photo que tu portais un couteau apparemment en holster.
Apprécies-tu ce mode de port et pourquoi?
De qu'elle couteau s'agit-il? Il ne ressemble pas,au Mora des autres photos!

Il y a des observateurs..... 8)

Pour la rando nous avions initialement prévus quelques essais de couteaux/haches. Mais les conditions ayant évoluées j'avais juste amenés sur la rando (en plus du sak) un A1 et mon couteau standard "Gulo" (dérivé du design du carcajou réalisé en A2 par Grinch. Gulo gulo étant la dénomination Linné du glouton). Nous avions les moras de Diesel.

On en parle là : http://www.davidmanise.com/forum/index.php?topic=2756.0


Il est dans un étui kydex que j'aime bien (solide et sans danger). Comme la ceinture du sac à dos interfère avec le port d'un couteau à la ceinture et que le gulo ne peut pas être porté sur un cordon qui pendouille (plus lourd que Helle et Mora) ; j'aime l'avoir dans la poche (pantalon ou veste).

Arrivée dans un lieu tranquille je le sors et le met en bandoulière. Je trouve cela pratique car il est disponible, ne pend pas devant soi quand on se penche et on n'a pas à le rechercher sous la veste longue comme lorsqu'on porte à la ceinture. C'est juste un peu de paracorde passé dans l'étui kydex. D'une manière générale j'essaye de faire les choses simplement.

Il y avait un vent terrible (AMHA >70km/h en rafale ), on le voit aux flammes mais aussi au cordon de la veste qui est incliné. Tu me donnes l'occasion de préciser que j'avais sous la veste une doudoune synthétique Guronz vertical. Ce mix synthé/coton fonctionne bien.

did, ;)

Voilà, rien de fantastique.
« Modifié: 24 janvier 2009 à 23:03:28 par Did »
"Vim vi repellere omnia jura legesque permittunt"

 


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