Salut les amis
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Le WE dernier je suis parti dans les Vosges avec d'autres membres du forum.
On entend souvent parler ici du matos qu'il y avait à l'époque du service militaire qui était beaucoup moins évolué que maintenant et pourtant nombre d'appelés ou même professionnels on survécu avec ce matériel.
On entend aussi souvent que le sac de couchage F1 est nul, ou que les chemises F1 te refroidissaient à vitesse grand V (« coton kills »).
Mais d'une part, on ne choisit pas forcément (la plupart du temps) le matériel avec lequel on devra survivre et d'autre part, en se démerdant bien (hein Deun
) on peut avoir une liste de matériel pour très très très peu cher. Ce matos pourrait même avoir des avantages...
Alors qu'en est-il vraiment ?
L'ami Deun m'a permis de tester le matériel complet d'un soldat des années 70.
Il est à noter que j'ai commencé toutes mes randos avec du synthétique et que je n'ai pour ainsi dire jamais utilisé de matos tout en coton/cuir/laine.
Les conditions du test :-Une durée de 24H environ (nuit comprise).
-Des températures positives le premier jour (2°C vers 22H) et négatives la nuit. Le lendemain je ne sais pas mais il y avait beaucoup de vent et il neigeait (environ 0°C ?).
-Le bivouaque c'est passé sous quatre toiles de tente NVA boutonnées ensembles. On était six à dormir dessous et j'étais au centre (important à savoir, j'ai pu bénéficier de la chaleur corporelle des autres).
La liste complète du matériel que j'ai amené. Ce qui est souligné, c'est ce que j'ai utilisé.-Sac à dosIntempéries :
-Poncho-K-way
-Parka satin 300 avec sa doublure, neuve (important)Vêtements :-Gants cuir/laine + gants en laine double tricotage en back-up
-Tour de cou en laine
-Casquette grand froid
-Veste de treillis satin 300
-Pantalon de treillis satin 300
-Rangers cuir marron
-Chaussettes laines/synthé X2
-Caleçon long en coton bouclette (« peau de singe »)
-Sous-vêtements en coton bouclette (« peau de singe ») X2
-Chemise F1
-Caleçon en coton
-Pull camionneur col en V, acrylique
-Bretelles
-Guêtres
Cuisine :
-Ensemble gourde 1.5L/quart/réchaud et pochette -Gamelles emboîtables rectangulaires +
cuillère, fourchette +
morceau d'éponge + opinel +
deux dosettes de café-1L de soupe +1/2 pain
Couchage/campement :-Une serpette et son étui
-Sac de couchage F1
-Toile de tente NVA
Divers :-Un brelage cuir composé d'un ceinturon en cuir, d'une pochette en cuir contenant les jumelles, d'une musettes contenant un réchaud suédois (pour équilibrer et pour ajouter du poids, comme pour de vrai...) et d'une petite pochette en cuir contenant mon EDC habituel.[Je l'ai porté pour faire « pour de vrai » mais je n'ai pas réellement utilisé les composés du brelage]
-Une TL grand modèle avec une pile de rechange-Serviette + brosse à dent + dentifrice
-LaguioleLe déroulement :Alors nous sommes parti du gîte vers 18H (?) pour aller en direction d'un petit sommet, lieu de notre villégiature.
Je suis parti avec une paire de chaussettes + mes rangers, le pantalon de treillis, une peau de singe, la veste de treillis (avec dans les poches : tour de cou et gants cuir/laine), la casquette grand froid, le brelage et tout le reste dans le sac sur moi.
La nuit était plutôt clair, pas de vent. On a marché une trentaine de minutes, il a commencer à pleuvoir sur la fin.
J'étais bien, ni trop chaud, ni trop froid. La peau de singe a plutôt bien évacuée la sueur, elle était humide une fois arrivé au camp mais rien de bien méchant. J'ai d'ailleurs décidé de la garder le temps de monter le camp pour me garder l'autre pour la nuit.
Durant la montée, j'ai pu constater quelques truc : le brelage est confortable en plaine mais alors dès qu'il s'agit de monter, les pochettes tombent devant et nous empêche de lever les jambes en bloquant les cuisses.
Le sac à dos est, quant à lui, pas vraiment confortable bien que pas insupportable (mais là, je demande à vois sur plusieurs jours...)
Ensuite, on a préparé le feu, on a fait du bois. Bon, la serpette, ce n'est pas ce qu'il y a de mieux pour couper du bois ou alors celle-ci s'est très vite désaffûté parce que dans mes souvenir ce n'était pas trop mauvais.
Une fois le feu allumé, je me suis fais un matelas avec quelques branches de pin. En effet, à l'époque ils ne transportaient pas de matelas. C'est, pour moi, une des pièces maîtresse de tout équipement et c'est pour moi un manque. Bon, c'était simple de se faire un matelas de pin, il y en avait partout mais imaginez si je n'avais pas eu le temps, s'il il n'y en avait pas eu...
Pour toutes ces activités de campement, j'ai utilisé une bonne vieille TL grand modèle... Je peux vous dire que pour ceux qui comme moi n'ont quasiment pas connu l'aire des piles rectangulaires, c'est vraiment galère à utiliser. En effet, on a toujours une main de prise, ça éclair rien et tout droit et c'est lourd. On peut soit-disant l'accrocher sur soi (poches, brelage, etc.), bin j'ai tout essayé et ça finit toujours par tomber. Le seul avantage AMAH réside dans son choix de filtre (utilité ?) et l'utilisation en arme de défense
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C'est pour moi un outil à changer...
Peu de temps après, je me suis dis qu'il était temps de changer de peau de singe, qu'elle devait commencer à être bien être humide mais à ma grande surprise elle était sèche au toucher. J'ai donc décidé de la garder pour la soirée mais quand même pas pour la nuit (je me suis souvenu d'une remarque de Did : même lorsque le coton semble sec, il contient toujours un peu d'eau).
Dans la soirée, je me suis assis par terre, chose à ne pas faire : mon cul (pantalon et caleçon) étaient mouillé. Par la suite, j'ai pris mon poncho (d'habitude je le fais automatiquement mais là j'étais trop pressé à noter mes impression).
J'ai donc commencé à avoir un peu froid et je suis allé ajouter des couches.
Au final, je me suis retrouvé avec : chaussettes + rangers, pantalon de treillis + caleçon, peau de singe + pull acrylique + veste de treillis + parka + tour de cou + casquette grand froid.
J'avais tout juste chaud : j'aurais du mettre mon collant peau de singe et j'aurais été nickel (comparaison avec le lendemain matin, vers plus bas).
Après avoir mangé du cassoulet « la belle Chaurienne » et refait le monde, il est venu le temps d'aller se coucher.
C'est alors que je me suis changé de A à Z : j'ai changé de chaussettes, j'ai mis mon collant peau de singe, mon haut peau de singe, ma chemise F1 et mon tour de cou.
Le reste des vêtements est allé sous moi, directement sur les branchages puisqu'ils étaient sec (sinon il aurait fallu que je les plie bien pour les mettre entre la doublure en bâche du F1) ; sauf le pull et la casquette grand froid qui sont restées dans la capuche pour être accessible la nuit.
La grande différence entre le sac de couchage F1 (forme carrée) et le F2 (forme trapézoïdale, c'est lui-là, en fait, que je possède) c'est que le F1 peut se serrer autour du cou par une système de pression plutôt ingénieux, conciliant ouverture rapide et chaleur. Et ça, ça change tout : beaucoup de perte de chaleur par effet « soufflet ». Je ne comprends par comment on a pu le supprimer sur le F2 qui est quand même censé être l'évolution du F1...
Bref, jusqu'à environ 3H du matin, j'ai plutôt bien dormi, je n'ai pas souffert du froid. Mon inconfort était le même que les autres : un terrain un peu en pente, le peu d'espace (mais en même temps cela m'a apporté de la chaleur) et la présence de certaines machines à tronçonneuse
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Revenons à nos mouton : vers 3H, j'ai donc enfilé ma casquette en rabattant les oreilles et la visière et je me suis rendormi jusqu'à 8H il me semble.
Vers la fin de la nuit j'étais plutôt juste niveau ressenti du froid mais rien d'insurmontable et je voulais voir ce qu'avait le F1 dans le ventre. J'avais quand même mon pull + la deuxième peau de singe (à mettre par dessus le reste) en rab ainsi que la parka et le poncho à mettre par dessus mon sac de couchage.
Ce qui me fait dire qu'avait tout ça, on peut descendre tout de même assez bas en températures. Bon faut relativiser : je n'étais pas sous la NVA, seul, avec le poncho en sursac...
Le lendemain au réveille, il neige. Après avoir déjeuné, Deun nous propose d'aller tout au sommet.
On refait donc les sac qu'on laisse au camp et me voilà parti pour tester le coton sous la neige et le (fort) vent.
J'étais habillé avec mes chaussettes + rangers + guêtre nylon, mon collant peau de singe + pantalon de treillis, haut peau de singe + veste de treillis + parka, tour de cou + gants cuir/laine + casquette grand froid.
Et bien là où ça a le plus percé, c'était au niveau des genoux puisque le treillis n'est pas imperméable (et qu'on est pas mal tombé dans la neige, sur le « raccourcis » à Deun
), au cou (utilisation de la casquette plutôt que la capuche trop merdique) et aux mains (les gants pompaient beaucoup de flotte).
Malgré tout ça, j'étais au chaud durant l'aller-retour. Bon, il faut relativiser : on a dû marcher 30 min...
Mais j'en retire quand même quelques truc : la capuche de la parka est nul à chier, en revanche la parka avec le traitement d'origine est relativement hydrophobe (qui se barre au premier lavage apparemment), impressionnant !
Les gants sont nul, ils percent très très vite et se gorgent de flotte (j'avais un back-up dans le sac au cas où). Les peaux de singes, bah ça le fait bien pour pas trop cailler lorsque le pantalon est mouillé.
Pour moi là, il manque le pantalon de K-way qui va avec le K-way (que je n'ai pas mis pour pouvoir tester la veste mais que je connais pour en posséder un : c'est étanche des deux côtés et léger).
Enfin, lors de la descente pour retourner au gîte, les genoux de la peau de singe ont percés ainsi que le sac. Au niveau des pieds, j'étais un peu mouillé mais c'était confortable.
Voici quelques photos de moi juste avant d'arriver au gite. On voit bien que les jambes sont trempées. En revanche, on peut remarquer que la parka n'est pas sombre : l'eau n'a quasiment pas percée.
Mes conclusions : Pas si mal que ça ! Avec le coton/laine/cuir, on se doit de faire plus gaffe : on gère sa transpiration, on ne pose pas son matos n'importe où si on ne veut pas qu'il se gorge de flotte, on pense « global » (cette nuit je mettrai ça, donc là je mets l'autre). Bref, on utilise son cerveau pour gérer au mieux et ça passe très bien avec un minimum de connaissance (et des conseils de premières mains
).
Attention tout de même ce genre de liste tout coton s’inscrit parfaitement dans une logique « bushcraft ». C'est-à-dire qu’on peut faire un feu et qu’on a le temps de faire sécher ses affaires. Dans ce cas là, le fait de mouillé ses affaires est moins important qu’en randonnée puis qu’on pourra les faire sécher (le coton près du feu, c’est du tout bon, contrairement au synthé) d’autant plus qu’on aura pris le soin d’avoir du change dans son sac…
Voici ce que je garderais :
Intempéries :
-Poncho
-K-way
-Parka avec sa doublure, neuve (important)
Vêtements :
-Gants cuir/laine + gants en laine double tricotage en back-up
-Tour de cou en laine
-Casquette grand froid
-Veste de treillis satin 300
-Pantalon de treillis satin 300
-Rangers cuir marron
-Chaussettes laines/synthé X2
-Caleçon long en coton bouclette (« peau de singe »)
-Sous-vêtements en coton bouclette (« peau de singe ») X2
-Chemise F1
-Caleçon en coton
-Pull camionneur col en V, acrylique
-Bretelles
-Guêtres
Cuisine :
-Ensemble gourde 1.5L/quart/réchaud et pochette + cuillère + morceau d'éponge + deux dosettes de café
-1L de soupe +1/2 pain
-Laguiole
Couchage/campement :
-Sac de couchage F1
-Toile de tente NVA
Ce que je changerais ou rajouterais en essayant de rester dans les années 70 :
-Une frontale (seule vraie entorse au règlement...)
-Une serpette de qualité ou une hachette
-Pantalon de K-way
-Un sac à dos (je suis sûr que le F1 est déjà beaucoup mieux
)
-Un tapis de sol
Voilà, j'oublie peu-être des truc mais les autres corrigeront/enrichiront...
En tout cas ce fut, pour moi, une belle expérience et ça ma vraiment donné envie de faire mon trip « roots »...
a+