Un sujet passionnant le seax…
Déjà s’interroger sur la provenance du terme peut_être interessant car on a trop souvent en terme de seax la vision du couteau à dos cassé nettement environ au 1/3 de la lame comme celui-ci.
Pourtant le terme est beaucoup plus vaste et englobe plus de catégorie… Pour le terme donc une phrase de Grégoire de Tours dans son histoire des francs :
« ils portent un fort couteau qu’ils appellent communément scramasaxe » (cultris validis quos vulgo scramasaxos vocant)…
Un scramasax est donc un couteau robuste et pas seulement un « broken back » (qui est une forme a priori typiquement saxonne et peu continentale (puisque les modèles germains, francs et scandinaves sont différents)…
Wheeler a essayé d’en donner une typologie (mais il dit lui même que c’est une gageure d’essayer de classer un truc aussi inclassable) voici une planche de son bouquin (« London and the saxon » (c’est maintenant libre de droits et plus publié depuis longtemps (mon exemplaire m’a coûté une bonbon chez un bouquiniste anglais))
Le type I est très continental (Wheeler dit Frankish type), le type II est mixte et assez hybride (le tranchant n’est pas forcément du côtés rectiligne comme par exemple pour les « épées » norvégienne du IXième et Xième)… Le type III et IV sont assez localisé à l’Angleterre (mais on voit des lames de ce type là encore bien plus tard (XII etXIIIième) sur des enluminures hors Angleterre… et il y a tout un tas de trucs hors typo qui sont malgré tout des grands couteaux… et classés ou pas par les archéo et les historien comme scramasaxe (seax à la limite mais surtout pas scram). Mais les archéos ont du mal à définir exactement ce qu’ils appellent seax (pour ça que « gros/grands/robustes/forts couteaux » à la limite me semblerait plus approprié y compris et surtout dans le milieu ou j’évolue usuellement).
Pour revenir à la question de ce à quoi il sert.
Les longueurs des pièces retrouvées sont super variable de moins de 10 cm de lame (waltham forest pour le plus connus) à 70 cm (voir 80 cm pour les « norvégiennes que j’exclue volontairement car elles sont particulières (montage en soie tendue façon épées). Donc foncièrement des usages sûrement très divers (du couteaux pour manger au couteau pour la guerre ou la chasse (pas dépeçage mais l’équivalent de nos dagues à servir). Les décorations peuvent aussi être parfois très très riches (damasquinage, incrustations d’or, etc…) donc pour ceux là surement pas des outils… Ce qui m’amène à la fonction sociale, le seax est en effet un symbole de l’homme libre (particulièrement vrai chez les germains, les scandinaves et les saxons), on porte une arme même petite car on est pas un esclave (femmes comprises : elles porte aussi un couteau c’est attesté)… on est aussi prêt à assurer sa fonction militaire sociale ( la notion de « nation en arme» est déjà présente et l’équipement requis bien spécifié par des lois assez tôt)…
Donc en fait pour répondre à la question : il n’y a pas de réponse toute faite…
Pour la façon de le porter, là non plus pas de stéréotypie :
- devant en transversal (pierres runiques et d’autre représentations)
- latéral ou devant mais quasi vertical (des fourreaux retrouvés entre autres à York)
- derrière en transversal (moins probable mais potentiellement visible sur la Tapisserie de Bayeux)
Certains fourreaux laissent penser qu’il est parfois porté tranchant vers le haut dans le port transversal, pour avoir essayer c’est assez pragmatique en combat (on est directement en position d’éventrer le type en face).
Voici quelques photos de pièce de fouilles pour illustrer mon propos sur la variété des formes :
(sur cette photo (au dessus) ils sont tranchant vers le haut dans cette vitrine)
Un dénominateur commun semble être le montage sur soie mais il y a de rares exemplaire (plutôt très très tardif cependant) qui sont sur plate semelle (potentiellement)… La nature des manches est inconnue (cornes, bois d’arbre, cervidés)…
Pardon pour ce long message pour dire que le sujet st vaste, le vocable scramasaxe large et la réponse à la question posée quasi impossible… Si ce n’est de dire que c’est un couteau fascinant et un outil formidable (avec une lame de 25 ou 30 cm et un dos large pour pouvoir bâtonner c’est un super couteau de camp, surtout si on le complète d’un petit « skinner » pour manger, dépecer ou autre), en camp j’ai les deux.