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Stages de survie CEETS

Auteur Sujet: Est-ce que je risquais vraiment gros?  (Lu 16525 fois)

29 mai 2009 à 16:20:01
Lu 16525 fois

rafaf


Bonjour!
Je voudrais vous raconter une anecdote de randonnée pour avoir votre avis : pensez-vous que je risquais gros ou non?
Voilà l'affaire: cet été je suis partie faire le pélé de St Jacques de Compostelle. A force de lire des récits de gens qui traversent la moitié de la Russie en décembre en pyjamas de toile et chaînes aux pieds, et qui s'en sortent vivants, j'ai du mal à m'inquiéter pour ce genre de randonnée hyper balisées où on ne risque pas vraiment de se retrouver en situation extrême (enfin sauf si on s'y place soi-même, c'est vrai...). Pour vous dire dans quel état d'esprit j'étais, j'ai fait mon sac le matin-même, je suis partie sans sac de couchage ni vêtement contre la pluie (ni bien d'autres choses encore). J'avais bien envie de tenter l'expérience en partant à l'arrache comme ça.
C'était le 2 juillet, je suis arrivée en train à St Jean Pied de Port vers 16h30. St Jean Pied de Port c'est l'étape juste avant la traversée des Pyrénées, derrière lesquelles on trouve l'étape de Roncevaux. Comme c'était mon 1er jour, il ne m'est pas venu une seconde à l'idée que je ferais mieux de dormir sur place et de ne commencer la traversée des Pyrénées que le lendemain. Je ne me suis même pas dit "ah ouais c'est super dangereux mais jm'en fous je suis trop forte je le fais quand même", pas du tout... je n'ai juste rien pensé: j'arrive à St Jean Pied de Port, je passe à l'accueil des pèlerins chercher un crédencial (le mec s'étonne quand il apprend que je n'attends pas le lendemain pour partir, mais il ne dit rien de plus), et je commence à marcher. Normal quoi.
Bref je débute l'ascension vers 17h30. Il fait gris et lourd, je transpire bien dans la montée. C'est magnifique. Grande joie du 1er jour, de me retrouver enfin à l'air libre, tranquille toute seule avec un mois de marche devant moi.
Je marche, je marche, la pluie se met à tomber, doucement d'abord, ça me rafraîchit c'est parfait. Je suis en tee-shirt, déjà un peu mouillée. Puis il se met à pleuvoir à verse et je me retrouve totalement trempée et ruisselante comme si j'avais plongé tout habillée dans un lac. Mais jsuis contente, jme sens vivre, il fait encore jour, ça ne fait que commencer (dans ma tête). Je passe devant un refuge de pèlerins, un mec devant la porte s'étonne de me voir remplir ma gourde mais pas m'arrêter. Il me dit: "Eh mais c'est encore loin Roncevaux, et il pleut, reste dormir ici!", je réponds "Non non merci ça va, il n'est pas tard, j'ai envie de marcher", et il n'insiste pas. Je continue. La pluie continue à tomber très fortement. Le ciel se couvre. La brume s'installe. On commence à être sérieusement en altitude. Il fait de plus en plus froid. Là je commence enfin à me dire que je suis peut-être bête de ne pas m'être arrêtée au refuge. Mais je pense en termes de confort, toujours pas de sécurité. Je n'ai aucune conscience d'un quelconque danger. Je continue. Puis un orage éclate, avec des bourrasques de vent, la pluie, les éclairs, le tonnerre... un orage quoi. Là je commence à flipper. m*rde je suis toute seule dans la montagne, il paraît que c'est dangereux les orages (vague souvenir du dessin animé "Belle et Sébastien")... Je me demande si je ferais mieux de rebrousser chemin ou de continuer. Je me dis qu'au pire je peux toujours marcher toute la nuit pour me réchauffer, ya des gens qui sont passés par des choses beaucoup plus extrêmes que ça. Mais j'ai peur, si bien que je me mets à prier de toutes mes forces, en me disant que c'est quand même bien con de mourir un 1er jour de pèlerinage. Et là j'entends un bruit derrière moi, une voiture. Elle s'arrête à ma hauteur. Je m'attends à entendre "Bonjour mademoiselle, vous voulez qu'on vous dépose quelque part?", et au lieu de ça, quand la vitre se baisse, un mec se met à m'aboyer dessus avec l'accent du coin, me gueulant de mettre tout de suite mon sac dans son coffre et de monter dans la voiture. Je m'exécute. Je ne ressemble à rien, je suis trempée de la tête aux pieds, je rentre dans la voiture, et là le gars me crie dessus pendant 5 bonnes minutes sans que je puisse parler: "Nan mais t'es complètement folle ou quoi?! une fillette de 20 ans! qu'est-ce que tu fous ici par un temps pareil?? espèce de tarée! même mes chevaux ils sont effrayés! t'avais pas l'argent de payer l'auberge ou quoi? ou alors tu te crois plus forte que tout le monde?? ah toi je parie que t'es de la ville ma petite!!" enfin bref après tout ça il m'explique qu'il est le proprio de l'auberge devant laquelle je suis passée, et que son employé (le mec avec qui j'avais parlé à la porte), quand il a vu l'orage éclater, s'est souvenu que j'étais là-haut et l'avait prévenu, alors il a foncé pour venir me chercher. Je bredouille que non, c'est pas une question d'argent, que non, je suis pas de la ville, mais que je suis pas de la montagne non plus, et que non je ne me crois pas plus forte, mais que juste jme rendais pas compte, etc. Il me dit "puisque c'est comme ça tu feras la vaisselle ce soir pour payer ton logis!". On arrive à l'auberge, je m'attable avec les gens qui sont déjà en train de dîner (entrée fracassante, ruisselante de partout; et j'ai juste un tee-shirt de rechange, pas de serviette de toilette, c'est hyper pratique). Le patron, Jean-Jacques, qui me traite comme sa fille (autant dans l'engueulade que dans l'affection) me sert à boire, à dîner, une douche chaude, un lit douillet, tout ça gratuitement (alors que c'était pas une auberge où on fait des cadeaux aux pèlerins, comme c'est le cas dans certaines en Espagne) et je fais même pas la vaisselle  :doubleup:. Il a fini par se calmer et maintenant on peut un peu discuter. Il me dit que l'an dernier il avait insisté pour qu'un gars s'arrête mais que celui-ci avait continué, et le lendemain la gendarmerie avait retrouvé son cadavre dans la montagne, et lui s'était senti coupable de la mort de ce randonneur. Je comprends mieux sa colère...
Enfin c'est pas mal pour un 1er jour quand même! Lorsque je suis arrivée à St Jacques je lui ai écrit une carte postale pour lui dire que j'étais vivante...
Alors maintenant j'aimerais vraiment avoir votre avis: est-ce que j'ai été complètement inconsciente? est-ce que ça aurait pu aussi vous arriver? de quoi aurais-je pu mourir?
J'attends vos réactions (et j'ai déjà eu droit à une bonne engueulade alors allez-y mollo hein :o)

29 mai 2009 à 17:15:43
Réponse #1

Bison


Bonjour!

Citation de: rafraf
de quoi aurais-je pu mourir?
De la même chose que le randonneur de l'année précédente, sans doute :
froid et épuisement ... l'un renforçant l'autre.

Merci d'avoir partagé ... Au niveau du concours des plus grosses bêtises, tu te places directement dans le peloton de tête! Mais rassures-toi, les places sont chères, les champions sont nombreux! Tu es même en excellente compagnie.

Sur ce forum, il y a plein de persones bourrées d'expérience, une expérience énorme, question survie!
Des gens qui se sont un jour sentis petits, qui ont prié eux aussi ...
L'expérience, la vraie ... c'est la somme des erreurs commises.
A condition de savoir en tirer les leçons!

Alors, là, tu es bien partie pour devenir rapidement "une personne d'expérience" ... si tu n'en fais pas trop, et si la chance continue à te sourire.
_ _ _ _ _ _

Note quand même ... c'est l'orage qui t'a fait peur ... le déchainement perceptible des forces de la nature !
Mais le vrai danger était ailleurs ... beaucoup plus surnois.
Froid, épuisement, "petite halte", engourdissement ...



Un enfant qu'a pas une paire de bottes, une canne à pêche et un lance-pierre, c'est pas un vrai. (A. Gavalda)

29 mai 2009 à 17:21:32
Réponse #2

Kilbith


Bonjour,

J'aurais plein de réflexion a te faire, mais elle sortirait du cadre convenu des discussions du forum. Je vais donc me contenter du "factuelle" terrestre.

Tu avais plusieurs risques possibles :

*Le plus évident c'est celui de l'hypothermie. En clair, mourir de froid.
Typiquement tu avais peu dormis, tu étais fatiguée, tu étais trempée et tu n'avais pas de change sec alors que tes vêtements n'assurait pas de protection contre les pertes de température par convection, par radiation et l'évaporation.
Or il fait froid, c'est humide et cela ne fait que s'aggraver en altitude....
Tant que tu as la pêche tu équilibres les pertes thermiques par production de chaleur issue de tes activités physiques. Si la fatigue te gagne, ta production de chaleur n'équilibre pas les pertes, ta température interne baisse et comme nous sommes homéotherme....c'est l'hypothermie puis la mort si rien ne vient arrêter le processus.
Et là, tu n'avais rien pour arrêter le processus.

*L'autre scénario classique, c'est la crise cardiaque.
Il fait froid, tu te refroidis. Pour compenser "tu forces le pas", tes battements cardiaques atteignent ta VO2 max, mais c'est toujours insuffisant pour compenser tes pertes thermiques, tu "forces le pas"...puis il arrive un moment ou le cœur ne suit plus la cadence : arrêt cardiaque, mort.

*Le troisième scénario, c'est la peur et la douleur.
Dans un orage, surtout en montagne il fait froid,c'est bruyant et il grêle. La grêle, grosse comme des marrons ou plus, est capable de bosseler un capot de voiture. Elle peut sans problème te "bosseler". Sous la douleur tu te mets à courir, tu paniques, tu ne vois rien....tu glisses, tu te casses une jambe, plus de possibilité de créer de la chaleur par activité physique : mort rapide par hypothermie, à moins qu'un emballement cardiaque du fait de la peur abrège la douleur.

*Le quatrième est encore plus simple.
Tu marches le long d'une route. La visibilité est nulle. Une voiture passe et te renverse : mort banale.

*Le cinquième, la sur-confiance en ta jeunesse, ton corps.
A. Sous l'effort nécessaire pour combler tes pertes thermiques, une faiblesse (cardiaque, AVC) inconnue jusqu'ici se révèle : tu meurs.
B.En fait, tu as choppé une banale gastro la veille (exemple..). En cours de route Tu commences à te vider à vitesse rapide, déshydratation rapide, fièvre... Tu pensais avoir un corps entrainé de 20 ans mais en fait tu te retrouves avec le corps de quelqu'un de 80 ans pas entrainé. Relire les scénarios ci-dessus.

voili...seulement quelques uns des scénarios possibles.
 
« Modifié: 29 mai 2009 à 18:52:41 par Did »
"Vim vi repellere omnia jura legesque permittunt"

29 mai 2009 à 17:24:19
Réponse #3

Bison


Merci Did ...

Je savais bien que quelqu'un de plus compétent que moi entrerait dans les détails!
Un enfant qu'a pas une paire de bottes, une canne à pêche et un lance-pierre, c'est pas un vrai. (A. Gavalda)

29 mai 2009 à 17:31:15
Réponse #4

DavidManise


+1 avec Bison.  Concrètement, oui, ça craignait vraiment : hypothermie.  Y'a plein plein de gens qui crèvent de froid la nuit en été, et même pas à 2000m.  En France ou même plus au Sud.  Ca arrive tout le temps.

Mais bon je te jette pas la pierre.  Moi aussi j'ai failli y rester en étant complètement con et inconscient.  C'est pour ça, entre autres, qu'aujourd'hui je partage mon expérience.  L'idée c'est de permettre à ceux qui sont assez intelligents pour écouter d'acquérir les bons réflexes sans devoir passer par la case risque et souffrance pour les acquérir.

Perso c'est ma constitution qui m'a sauvé là où mon intelligence et ma prudence avaient fait défaut.  Là en l'occurence c'est un bon samaritain qui t'as évité le pire.  L'être humain a parfois des manières bien subtiles et involontaires de sauver son cul ;D

Content que tu sois en vie.  Tu devrais apprendre de ce type d'erreur, et éviter de partir à l'arrache...  parce que la prochaine fois ça sera peut-être la dernière.  Fait gaffe stp.  

David

P.S.: comme le dit si bien Oxossi dans sa signature : PRAY BUT ROW FOR THE SHORE ;)

P.P.S.: grillé par Did, qui connaît les chrétiens ET les Pyrénées ;)
"Ici, on n'est pas (que) sur Internet."

Stages survie CEETS - Page de liens a moi que j'aimeu

29 mai 2009 à 17:37:42
Réponse #5

Kazar


En même temps, Roncesvalles (1000 mètres d'altitude environ) au mois de juillet, c'est faisable avec une bonne condition physique. Tu aurais pu vider ton sac, y faire un trou pour passer la tête (style poncho). Et il y a plein d'abris rocheux sur le parcours.

Avais-tu de la bouffe avec toi?

Quel était le trajet prévu précisément (parce qu'il y a pleins de possibilités dans ce coin).

http://vppyr.free.fr/vpp_etp.php3?etp=23

Stéphen.
"The man who does not exercise the first law of nature --that of self preservation-- is not worthy of living and breathing the breath of life."

--John Wesley Hardin--

29 mai 2009 à 18:06:15
Réponse #6

Anke


Eh bien voilà un bien bel exemple de courage que tu nous donnes là et une piqure de rappel pour tous ( comme le post de Fy( http://www.davidmanise.com/forum/index.php/topic,17614.0.html).
L'essentiel a été dit. Je me permettrais juste de te suggèrer la lecture de ça(http://www.davidmanise.com/forum/index.php/topic,17618.0.html). Ce "Cellier" là, il t'a cherchée, t'a sauvé la vie ( le proprio de l'auberge ) et a pris soin de toi, outre cette chance là, tu as aujourd'hui l'avantage d'avoir rencontré un type comme ça ( tu aurais pu tout aussi bien tomber sur un gars avec des intentions plus "terre à terre" !). Ils sont rares, très rares, quand ils disparaissent, on les pleure. Mais celui-là est bien vivant, profites-en tant qu'il l'est ! ( un gros gros bisou en vrai par ex ;)).

Outre les risques, il y a ça :
Citer
Là je commence enfin à me dire que je suis peut-être bête de ne pas m'être arrêtée au refuge
C'est là la grosse connerie, tu ne t'es pas écoutée ( tu sais la petite voix qui te dit :"oula, ma fille, ça commencerait-y pas à chier ?) amha. Ce n'est que mon avis et je suis un peu "troutrouille" sur les bords, mais pour moi, le demi-tour s'imposait. Bonne leçon ! Cette connerie là tu ne la referas plus, tu peux passer à une autre ! :lol:

29 mai 2009 à 18:49:03
Réponse #7

rafaf


En même temps, Roncesvalles (1000 mètres d'altitude environ) au mois de juillet, c'est faisable avec une bonne condition physique. Tu aurais pu vider ton sac, y faire un trou pour passer la tête (style poncho). Et il y a plein d'abris rocheux sur le parcours.

Avais-tu de la bouffe avec toi?

Quel était le trajet prévu précisément (parce qu'il y a pleins de possibilités dans ce coin).

http://vppyr.free.fr/vpp_etp.php3?etp=23

Stéphen.

Ah, vous êtes moins catastrophiste que les autres... Quand même en lisant les réponses, je me dis que ça aurait pu mal tourner.
Je n'avais pas d'itinéraire "prévu précisément", parce que j'avais juste prévu de suivre les balises (ce qui n'est pas évident avec le brouillard, mais aussi de nuit, quand en Espagne je partais avant le lever du soleil pour éviter la chaleur).
J'avais un fromage et un pain de campagne dans mon sac, je ne serais pas morte de faim en tout cas...

29 mai 2009 à 18:49:52
Réponse #8

rafaf



J'aurais plein de réflexion a te faire, mais elle sortirait du cadre convenu des discussions du forum. Je vais donc me contenter du "factuelle" terrestre.


Quel genre de réflexions...?

29 mai 2009 à 19:21:25
Réponse #9

Kazar


Ah, vous êtes moins catastrophiste que les autres... Quand même en lisant les réponses, je me dis que ça aurait pu mal tourner.
Je n'avais pas d'itinéraire "prévu précisément", parce que j'avais juste prévu de suivre les balises (ce qui n'est pas évident avec le brouillard, mais aussi de nuit, quand en Espagne je partais avant le lever du soleil pour éviter la chaleur).
J'avais un fromage et un pain de campagne dans mon sac, je ne serais pas morte de faim en tout cas...


Je ne peux pas préjuger de ce qui te serait arrivé. Je préfère rester prudent dans ce domaine. C'est une des raisons pour lesquelles je n'interviens que dans la rubrique ''outils coupants''. Le reste: je lis et j'apprends. J'éprouve à cet égard un grand respect pour les personnes d'expérience de ce forum.

En revanche, tout ce que je sais c'est que je suis né au Pays Basque et que j'ai usé pas mal de Vibram sur ses sentiers de montagne. Je me suis déjà fait prendre par des orages à cette altitude et en cette saison : c'est vrai je me suis pelé, oui c'est dangereux et j'ai eu peur (un orage en écho au pied d'une falaise ça décalamine  :-\ ), mais bon, ce que je veux dire c’est que Roncevaux, ce n’est pas l'Everest au mois de décembre non plus...


Stéphen.
"The man who does not exercise the first law of nature --that of self preservation-- is not worthy of living and breathing the breath of life."

--John Wesley Hardin--

29 mai 2009 à 20:05:52
Réponse #10

DavidManise


Chacun apprécie le risque en fonction de ses critères à lui.  Et celui qui se loupe voit son génôme retiré de la grande course collective à la survie de l'espèce.  Pour le bien de tous les autres.  Car la descendance de ceux qui survivront seront moins cons, moins insouciants, et plus prévoyants. 

Aide toi et le ciel t'aidera, ça te dit quelque chose ?

Ce qui me choque dans le truc, c'est pas tellement le risque que tu as pris concrètement.  C'est que t'es parties les doigts dans le nez avec la plus complète désinvolture, sans aucune anticipation des risques ni la moindre étincelle de début de pensée pour les mecs qui auraient pu risquer leur vie (ou juste foutre une soirée entre potes en l'air) pour aller te tirer d'un mauvais pas.

Zéro anticipation des risques, zéro solution de repli, zéro autonomie, zéro marge d'erreur... 

Ton "vous voyez les gars" m'énerve prodigieusement, j'avoue.

David, qui va aller finir de préparer son stage de dimanche au lieu de s'énerver
"Ici, on n'est pas (que) sur Internet."

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29 mai 2009 à 20:17:21
Réponse #11

rafaf



Ton "vous voyez les gars" m'énerve prodigieusement, j'avoue.



Ca y est, je l'ai supprimé...  :-[
C'était de l'ironie. Je ne fais pas la maline. J'ai été c*nne et je le reconnais. Le post en quelque sorte rassurant de Kazar était en décalage avec les autres, c'est tout.
Et vous avez raison de dire que je n'ai pas une minute pensé aux mecs qui iraient se faire chier à venir me tirer d'affaire. Pour la simple et bonne raison que je ne me pensais pas en danger. Et aussi parce que quand on ne connaît pas du tout le monde des secouristes et de la sécurité en général, on ne soupçonne pas tout ce que ça représente. Depuis que j'ai subi un stage sur la question, je suis moins "désinvolte" comme vous dites...
Désolée d'avoir choqué; profil bas.
« Modifié: 29 mai 2009 à 20:36:36 par rafaf »

29 mai 2009 à 20:48:42
Réponse #12

Gros Calou


Salut Rafaf.

Voilà oui tu as risqué gros, l'excellent exposé de Didest là pour te l'expliquer, que ce soit dans les combes, en moyenne montagne ou en montagne, en haute c'est même pas la peine, même les expérimentés ( La championne Karine Ruby se tue dans les Alpes ... http://fr.news.yahoo.com/3/20090529/tfr-montagne-accident-deces-ruby-56633fe.html ) même le Roncevaux à 1000 mètres est dangereux. La montagne est belle, mais il ne faut pas la sous estimer, elle est plus forte que nous.
On fait tous des conneries hein ! Moi le premier, je me suis retrouvé pris à 200 mètres du sommet du Cheval Noir un 31/07 grand beau temps, par un orage et pourtant un ancien m'avait prévenu, j'avais comme toi 20 piges et je pensais que le vieux était fatigué. Cette connerie, je l'a ferais plus, au retour je me suis excusé, il n'a jamais su pourquoi, parce-qu'il n'a jamais su ce que j'avais fais, mais moi je le sais. J'ai eu de la chance ce jour là, j'en aurais pas une deuxième. Tu as eu de la chance ce jour là ....
Un autre jour, tu ne passeras peut-être pas devant une auberge, un mec te verras pas.... Alors remplace à l'avenir cette auberge et le mec qui t'as vu par la réflexion.

 ;)

29 mai 2009 à 20:58:46
Réponse #13

Kilbith


Re,  :)

Ce n'est pas toujours facile de faire la part des choses : Faire et prendre un risque ou bien ne rien faire et ne pas vivre.

Mon avis sur le sujet (et ce n'est qu'un avis) c'est qu'il faut au moins choisir en connaissance de cause. Les choix devaient être fait consciemment et non par ignorance. Dans ton post initial, en plus de la franchise qui t'honore, on remarque surtout une certaine candeur fille de l'ignorance.



Libre à toi de t'exposer au danger, mais pas par inconscience, par choix. Je trouve que c'est sain de ne pas être "raisonnable" surtout à ton âge. Je n'aime pas les gens "raisonnables". On m'a toujours mis en garde contre les gens raisonnables dans ma prime  jeunesse. Mon tonton Cellier à moi me disait :

"En 1940, les jeunes gens raisonnables passaient leurs bacs et n'allaient pas à Londres".  :closedeyes:

Il faut des gens "déraisonnables". Mais il faut aussi qu'il fassent des choix raisonnés et conscients afin d'en assumer pleinement les conséquences. La liberté c'est le choix, pas l'ignorance. Sinon comment "assumer" ses choix?

Alors oui, "à coeur vaillant rien d'impossible"...mais surtout "ignorance n'est pas vaillance, juste inconscience".


Reste Vaillante....

Post à vie courte.  ;)

« Modifié: 29 mai 2009 à 21:10:53 par Did »
"Vim vi repellere omnia jura legesque permittunt"

29 mai 2009 à 22:22:07
Réponse #14

Anke


Citer
êtes moins catastrophiste que les autres...
Non ! On s'exprime du coté de la douceur ( enfin on essaye) pour tenter de mieux faire passer le message. On apprend rien à personne en lui collant une claque dans la gueule !

En toute franchise Rafaf, tu as l'âge de mon cadet ! Je te jure, il me fait un coup comme ça, comment que je lui pourris la vie, je te raconte pas ! ça serait une vraie guerre et je te prie de croire qu'un Anke en colère, même si le gars est pas bien épais, ça déménage...
Alors, tu fais gaffe à ta peau, parce que maintenant qu'on est au courant, on est dans le bain avec toi... Comprends-tu ? S'il t'arrive quelque chose, il y aura inévitablemetn l'un d'entre nous qui se dira : " m*rde, si ça se trouve, en écrivant sur le forum, j'aurai peut-être pu empècher..."

Partir à l'arrache, c'est un bon exercice, mais ça se planifie avant, càd, que tu y a déjà pensé avant en passant en revue tous les items : la bouffe, le froid, la signalisation et tout le tintouin... Le but c'est d'anticiper pour ne jamais se retrouver en situation de survie. A l'extrème limite si tu te retrouve en situation de survie, c'est que t'as loupé un truc, si t'as loupé un truc, t'es mort... C'est pas compliqué.

Je suis pas catastrophiste, mais t'arrètes tes conneries, c'est pas bon pour mon coeur !  :lol: ( fais gaffe à ta peau)

30 mai 2009 à 00:15:47
Réponse #15

Leif


Citer
"En 1940, les jeunes gens raisonnables passaient leurs bacs et n'allaient pas à Londres".  Zzzzz
;)

yep rafaf e seul hic c'est que la grande majorité des gens vont jusqu'à risquer leur vie pour en sauver une autre.

faire passer la bonte et l'altruisme par dessus la colère pour venir en aide a quelqu un qui fait n'importe quoi.

apres je suis tres tres tres tres darwinien :D donc plus haut l'ourson a parle du genome et survie de l'espece ;)

fait gaffe a tes gambettes de 20 ans et être irresponsable mais en pensant aux autres.

a+

jeff

merci pour le mp

30 mai 2009 à 12:45:57
Réponse #16

Kazar


Mon post ne se voulait pas rassurant, et s'il semble être en décalage c'est parce que je me suis imaginé ce que tu aurais pu faire si personne ne soit venu te chercher.

Donc, au-delà du nécessaire avertissement, ne pouvons-nous pas envisager cet autre aspect : qu'est-ce que tu aurais pu faire pour préserver ta sécurité une fois engagée dans cette situation?
Comprenez ma démarche, elle se veut constructive.


Stéphen.
"The man who does not exercise the first law of nature --that of self preservation-- is not worthy of living and breathing the breath of life."

--John Wesley Hardin--

30 mai 2009 à 12:56:47
Réponse #17

Bison


Je crois que c'est Rafraf qui devrait réfléchir un peu et donner d'abord ses propres réponses ...
Un enfant qu'a pas une paire de bottes, une canne à pêche et un lance-pierre, c'est pas un vrai. (A. Gavalda)

30 mai 2009 à 13:31:05
Réponse #18

Anke



31 mai 2009 à 01:19:53
Réponse #19

Kazar


Oui, tu as raison Bison, bien vu. Ce serait beaucoup plus instructif ainsi.

Stéphen.
"The man who does not exercise the first law of nature --that of self preservation-- is not worthy of living and breathing the breath of life."

--John Wesley Hardin--

31 mai 2009 à 08:58:42
Réponse #20

Corin


Salut,

rafraf,

Je ne vais pas épiloguer mais on dirait que tu cherches à te faire engueuler ou à te faire mal. A moins que tu ne cherches tes limites.
Après, c'est très simple. Avec ce que tu as fait, tu dois une vie.
Tu verras toute seule comment tu fais.

Ensuite, la montagne est un univers qui ne pardonne pas car les conditions climatiques peuvent y varier très fortemment, très rapidement. C'est pas pour rien que les hommes n'y vivent pas au-delà d'une certaine altitude.
L'un des pièges les plus dangereux est l'orage principalement parce qu'il est difficile de se protéger.

Les Pyrénées sont l'endroit où j'ai vu les déluges les plus violents surtout dans le pays basque. Ca ne veut pas dire qu'ils sont plus violents qu'ailleurs mais ils y sont plus fréquents, à mon avis.

Donc la prise de risque tient dans le fait que tu étais seule, en fin de journée, sans équipement pour te mettre à l'abri de l'eau et du froid et que tu t'es volontairement exposée aux éléments.

Enfin, on peut toujours passer sa nuit en montagne par temps d'orage. Mais en sachant à quoi on s'expose et en sachant comment s'y prendre... Quand j'étais gosse, on apprenait qu'il ne fallait pas dormir si tu devais bivouaquer en montagne. C'était vu comme gravissime. Aujourd'hui, on a le matos pour le faire.

A+
« Modifié: 01 juin 2009 à 13:08:52 par Corin »

31 mai 2009 à 09:08:20
Réponse #21

Corin


Ah! j'oubliais. Pour répondre à ta question: qu'est-ce que je risuais vraiment? Vraiment la mort.
Mais ça tu le sais.

Du coup, une petite question: qu'attendais-tu vraiment en venant nous raconter ça? Tu sais que c'est une vraie connerie désormais (en tout cas je l'espère).
Je suppose que tu te doutais qu'on allait réagir comme ça. Qu'espérais-tu de plus?

A+

31 mai 2009 à 10:41:48
Réponse #22

Bison


Hmm ...

Citer
qu'attendais-tu vraiment en venant nous raconter ça?
[...]
Qu'espérais-tu de plus?
A 20 ans, certains aiment bien faire état de leur intrépidité ...
Braver la mort, waw!
En réchapper par miracle ... re-waw!
D'habitude, c'est plutôt les mecs ... ceux qui ont besoin de se prouver quelque chose.

Ce serait un autre challenge de répondre à la question posée plus haut:  "qu'est-ce que tu aurais pu faire, pour augmenter tes chances, si cette camionette providentielle ne t'avait pas ratrappée".
Soyons clair, voici la situation :
Citer
Il fait de plus en plus froid. Là je commence enfin à me dire que je suis peut-être bête de ne pas m'être arrêtée au refuge. Mais je pense en termes de confort, toujours pas de sécurité. Je n'ai aucune conscience d'un quelconque danger. Je continue. Puis un orage éclate, avec des bourrasques de vent, la pluie, les éclairs, le tonnerre... un orage quoi. Là je commence à flipper. m*rde je suis toute seule dans la montagne, il paraît que c'est dangereux les orages (vague souvenir du dessin animé "Belle et Sébastien")... Je me demande si je ferais mieux de rebrousser chemin ou de continuer. Je me dis qu'au pire je peux toujours marcher toute la nuit pour me réchauffer, ya des gens qui sont passés par des choses beaucoup plus extrêmes que ça. Mais j'ai peur, si bien que je me mets à prier de toutes mes forces, en me disant que c'est quand même bien con de mourir un 1er jour de pèlerinage. Et là j'entends un bruit derrière moi.
VARIANTE 
Il n'y a rien, aucun véhicule, personne ne viendra à mon secours.
Que peux-tu faire, ou tenter, à ce moment là ... pour augmenter tes chances de t'en tirer au meileur compte possible?

Maintenant que le danger est passé, as-tu réfléchi à ce que tu aurais pu faire?
Maintenant que nous te posons la question ... pourrais-tu y répondre?

Ce genre d'expérience, il faut vraiment en tirer le plus d'enseignements possibles.
Non seulement pour toi-même, mais aussi pour d'autres personnes qui risqueraient de se mettre elles-aussi dans une situation semblable.

La balle est dans ton camp ...
Un enfant qu'a pas une paire de bottes, une canne à pêche et un lance-pierre, c'est pas un vrai. (A. Gavalda)

31 mai 2009 à 11:30:57
Réponse #23

Corin


La vraie difficulté, c'est d'être capable d'humilité.
Etre capable de se dire je sui en train de faire une connerie ou je dépasse mais limites et de renoncer.
Là, il aurait fallu redescendre se mettre à l'abri dès que la pluie ets deveenue plus forte ou dès l'apparition des nnuages d'orage.

Du coup, la sourde inquiétude au sujet de la traversée du Wadi Rum n'en est que plus légitime...

A+

31 mai 2009 à 12:26:33
Réponse #24

Patrick


Bein, je ne sais pas trop comment prendre le post de Rafaf. C'est même pas de l'inconscience due à la jeunesse avec excès de hardiesse, quelques prises de risques, oubli de certains matériels, etc.

Là c'est encore autre autre chose presque une crise de trip mystiquo/shamanique avec déconnexion de toute forme de réalité  :blink:

En plus, tu nous demande si tu risquais vraiment gros alors que tu en as eu un apperçu avec la réaction du proprio du refuge qui lui, connait vraiment bien le coin.

Alors je ne sais pas trop comment réagir, car d'un côté tu accepte de partager un expérience qui n'est pas à ton avantage (ce qui est plutôt rare), mais de l'autre c'est tellement incroyable que c'est à se demander à quoi tu pouvais bien penser ou si tu ne cherchais pas inconsciemment à te mettre en sévère difficulté.

 


Keep in mind

Bienveillance, n.f. : disposition affective d'une volonté qui vise le bien et le bonheur d'autrui. (Wikipedia).

« [...] ce qui devrait toujours nous éveiller quant à l'obligation de s'adresser à l'autre comme l'on voudrait que l'on s'adresse à nous :
avec bienveillance, curiosité et un appétit pour le dialogue et la réflexion que l'interlocuteur peut susciter. »


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