un petit texte trouvé sur le net très intéressent
:
• Les critères d'efficacité des bois
Nous résumerons brièvement ici les résultats d'une étude statistique, à paraître, portant sur les qualités des bois à utiliser.
La qualité des bois est en effet déterminante : les meilleurs sont plutôt mous, peu denses, homogènes et
pauvres en résines ou en sèves. Ces produits lubrifient en effet les surfaces en contact en réduisant les frottements. Les bois efficaces produisent par friction une sciure cohérente, homogène et abondante favorable au développement d'une braise.
Contrairement à une opinion très répandue la dureté relative des bois ne joue aucun rôle : on peut par exemple prendre deux morceaux de tilleul ou deux bâtons de laurier avec d'excellents résultats. L'affirmation commune selon laquelle il faudrait utiliser un bois dur pour le foret et un bois tendre pour la planchette est totalement infondée puisque l'on peut inverser les bois.
La dureté, la densité et la porosité sont sans réelle importance et l'expérimentation nous renvoie à de tous autres critères.
L'examen visuel direct ou à la loupe binoculaire des sciures permet de mieux comprendre les facteurs en jeu. Les sciures des bois les plus efficaces sont particulières : elles sont composées de fibres cellulosiques très fines ou de pellicules parenchy- mateuses. Ces éléments tendent à s'agglomérer par feutrage et électro- statisme. Ces agglomérats très aérés se comportent alors comme une bourre dont la texture est celle de l'amadou véritable Ungulina fomen- taria.
Le frottement des bois produit donc tout à la fois chaleur et « amadou ».
L'étude expérimentale nous renvoie à des critères d'anatomie végétale, ceux qui sont inhérents aux essences utilisées : l'inventaire géographique des bois dont les primitifs se servent confirme cette intuition (fig. 9).
Ces choix ne sont pas aléatoires puisque les plantes collectées se regroupent à l'intérieur d'un petit nombre de familles botaniques : il s'agit de plantes à fibres longues parfois textiles (Tilleul, Urena, nombreux Hibiscus...).
Un petit nombre d'ordres et de familles sont particulièrement recherchées. C'est le cas des malvacées,
des tiliacées, des moracées et des mimosacées. Les bois de leurs représentants comme celui du Tilleul (tiliacées), de l'Hibiscus (malvacées) et des Ficus tropicaux (moracées) sont très efficaces...
Les essences inadaptées se dila- cèrent en éléments lignifiés incombustibles.
Les procédés par friction sont presque toujours fort mal interprétés : très peu de gens les ont essayés et il règne à ce sujet une très grande confusion. Nous espérons avoir contribué, par l'expérimentation, à éclaircir cette situation.
Résumons nos résultats :
1. Le procédé est rapide (20 secondes à 1 minute) et relativement pratique si le matériel est déjà prêt.
2. Les bois les meilleurs sont des bois mous qui s'usent vite en produisant beaucoup de sciure. On aura plus de peine à obtenir le même résultat avec un bois dur quoique cela puisse fonctionner aussi. La dureté du bois n'est pas un facteur déterminant.
3. Les bois à utiliser sont particuliers : ils présentent dans leur tissus des fibres microscopiques longues susceptibles de feutrer pour former une bourre qui va fonctionner comme un amadou enflammé par la chaleur du frottement.
4. Les affirmations selon lesquelles il faudrait utiliser un bois dur et un bois tendre ou combiner des essences aux caractéristiques différentes pour produire le feu sont totalement erronées. Tout cela importe que pourvu que les fibres décrites en (3) soient présentes dans la sciure.
5. Si le bois est de bonne qualité, parce qu'il possède ces fibres, on pourra l'utiliser dans la fabrication du foret et de la planchette. C'est le cas du tilleul, du laurier et du lierre (par exemple).
6. L'encoche ne sert qu'à canaliser et aérer la sciure mais elle est indispensable, en aucun cas elle ne sert à caler un amadou contre le foret comme on peut encore le lire dans des publications récentes : le recours à un amadou est absolument inutile.