Bonjour à tous,
Suite à un échange sur le fil des rencontres animalières
http://www.davidmanise.com/forum/index.php/topic,10706.420.html, je vous propose un vade-mecum sur les techniques photographiques. Pas grand-chose à voir avec la survie (sauf peut-être la survie à l'ennui), mais entre les tutos, les revues de matériel, les comptes-rendus de sorties et les concours de cuillères, il y a de plus en plus d'illustrations sur le forum.
L'idée est de rester simple et de répondre aux questions spécifiques que vous pourrez soulever.
Plutôt que d'essayer de tout résumer dans un tuto qui finira par être tentaculaire, je suggère un mémento, composé d'articles classés par ordre alphabétique.
On supposera que l'on parle d'appareils photos numériques, mais des références à l'argentique (c'est à dire aux bonnes vieilles pellicules) seront parfois nécessaires.
Les puristes trouveront certaines simplifications abusives, mais je préfère sacrifier ici l'exactitude technique à la simplicité du propos et à l'efficacité des recettes
EXPOSITIONPour qu'une photo soit (techniquement) il faut quelle soit bien exposée, c'est à dire que l'appareil photo ait reçu la juste quantité de lumière. Pas assez de lumière et la photo est
sous-exposée, trop de lumière et elle est
surexposée.
Attention toutefois à ne pas confondre l'ambiance lumineuse de la scène et l'exposition. Techniquement, il est tout à fait possible d'exposer correctement un paysage, avec la pleine lune pour toute source lumineuse. En d'autres termes, ce n'est pas parce que l'ambiance est sombre que la photo doit l'être.
Pour une
sensibilité donnée, un appareil photo doit toujours recevoir la même quantité de lumière, que l'on soit dans le Hoggar à midi en plein soleil, ou au spitzberg, la nuit de la Saint-Sylvestre. Cette "quantité" de lumière est réglé manuellement ou automatiquement par l'appareil en faisant varier deux paramètre :
l'ouverture du diaphragme et le
temps d'exposition. Imaginons que l'appareil, réglé à une sensibilté de de 100 ISO, est un seau de 10 l. Il devra toujours recevoir ses 10 l. Selon que le robinet est plus ou moins ouvert, il faudra laisser le seau sous le robinet plus ou moins longtemps. Eh bien le robinet plus ou moins ouvert c'est l'ouverture du diaphragme. Le temps qu'on laisse le seau sous le robinet, c'est la durée de l'exposition.
Il est bon de reconnaître une photo bien exposée, c'est à dire d'identifier une photo sur ou sous exposée pour pouvoir y remédier.
Pour ce faire on peut juger sur l'écran de l'appareil, mais un outil encore plus fiable est l'histogramme que proposent beaucoup d'appareil.
Une photo surexposée (on dit aussi brûlée ou cramée) se caractérisera par des grandes surfaces trop claires ou toutes blanches. L'histogramme est typiquement tassé vers la droite. Il arrive que des surfaces apparaissent normalement blanches : c'est le cas des reflets du soleil dans les chromes d'une moto par exemple. Il faut donc interpréter son image en fonction du sujet
Une surexposition peut être due à une sensibilité trop élevée (genre 1600 ISO alors que l'on est en plein soleil), une exposition mémorisée (avec le déclencheur pressé à mi course) accidentellement à l'ombre avec un recadrage sur une zone lumineuse, Un sujet ET un décor d'une couleur plus sombre que la moyenne (un labrador noir sur un tas de charbon), que l'ordinateur de l'appareil interprète comme un sujet de tonalité moyenne (gris) faiblement éclairé.
Une photo Sous exposée apparaîtra globalement sombre,avec un histogramme tassé vers la gauche. Les zones d'ombres sont totalement noires ou "moutonneuses" et ne contiennent plus de détail.
Une sous exposition peut être due à une source de lumière plus intense dans le cadre (l'appareil est "ébloui" et "pense" avoir affaire à une scène plus lumineuse qu'elle ne l'est), une mémorisation accidentelle de l'exposition sur une zone plus lumineuse, Un sujet ET un décor d'une couleur plus clair que la moyenne (une mariée sur un tas de neige), que l'ordinateur de l'appareil interprète comme un sujet de tonalité moyenne (gris) fortement éclairé.
Photo correctement exposée
Enfin sur et sous-exposition peuvent être dues, dans les cas extrèmes aux limitations techniques de certains appareils (surtout les compacts) qui ne permettent pas d'atteindre les ouvertures de diaphragme et les temps d'exposition requis par la scène photographiée.
FLOUJ'imagine que tout le monde sait ce qu'est une photo flou !
Toutefois, il bon de connaître l'origine de son erreur pour progresser et donc de pouvoir reconnaître la nature du flou.
Il existe deux types de flou :
le flou de mise au point est facilement identifiable : le sujet principal est moins net que d'autres plans de la photo. Dans les cas extrème, rien n'est net. Le flou de mise au point est du :
- soit à l'autofocus qui "pédale", faute d'une luminosité et/ou d'un contraste suffisant,
- soit à l'opérateur, appuie sur le déclencheur à mis course, bloquant ainsi la mise au point, et qui change ensuite de position, changeant du même coup la distance appareil-sujet, parfois quelques centimètres suffisent,
- Soit aux limites techniques de l'appareil, quand le sujet est trop proche.
le flou de bougé est du à un mouvement intempestif du sujet ou de l'opérateur, alors que la vitesse d'obturation est trop lente pour figer ce mouvement. On reconnait le flou de bougé au fait qu'il s'étale selon une direction privilégiée. Si l'opérateur a bougé, toute la photo sera atteinte, à l'inverse, si c'est le sujet qui a été trop rapide, les parties immobiles du décor seront nettes.
On remédie au flou de mise au point en :
- s'assurant que l'appareil a fini la mise au point, ce qu'il confirme souvent par un bip sonore ou l'allumage d'un voyant,
- en se mettant à une distance raisonnablement éloignée de l'objet pour être dans la gamme de mise au point de l'appareil (en enclenchant éventuellement le mode macro)
- en passant en mise au point manuel, pour les appareils reflex, dans les situations trop sombres.
On lutte contre le flou de bougé en augmentant la vitesse d'obturation. pour ce faire :
- On augmente la sensibilité,
- On augmente la luminosité par un éclairage d'appoint (flash, spot,...)
S'il s'agit d'un bougé de l'opérateur, et si la scène est statique (nature morte, paysage), on peut recourir à tout moyen pour caler l'appareil : trépied, sangle contre un arbre, sac à dos posé au sol,...On tient alors fermement l'appareil plaqué contre le support improvisé et on déclence délicatement..
INTERPOLATIONL'interpolation est l'augmentation, ou la diminution, artificielle du nombre de
pixels d'une image. On y procède au moyen de la plupart des logiciels de traitement d'images, au travers d'une commande de type Image>Taille de l'image. S'ouvre alors un menu où l'on peut changer le nombre de pixels constituant l'image.
Une interpolation « transparente » est également opérée lors de l'impression, quand une mise à l'échelle est demandée.
L'expérience montre qu'une bonne photo numérique peut supporter une interpolation de 200 %, c'est à dire que les nombres de pixels de la hauteur ET de la largeur sont multipliés par deux, le nombre total de pixels étant donc multiplié par 4.
Des images de bonne qualité peuvent parfois supporter des interpolations encore supérieures. Il m'est ainsi arrivé de produire des impressions d'exposition en format 30x45 cm, à partir de fichiers de 6 millions de pixels, alors qu'il en aurait théoriquement fallu 13,5. On voit donc que la course au megapixels est avant tout un phémomène marketing, qui est à la limite préjudiciable en ce qui concerne les appareils compacts.
PIXELLes images numériques issues des appareils photos, quelque soit le format de fichier, sont constitués de points colorés juxtaposés, que l'on appelle pixels. Chaque pixel peut prendre une couleur parmi 16 777 216 possibilités. Comme le pixel est la « brique » de base qui constitue l'image, on ne peut pas zoomer indéfiniment sur une image : les pixels finissent par apparaître comme des carrés de plus en plus gros.
Les pixels permettent également de définir la dimension d'une image. Par exemple, mon avatar fait 100 pixels de large et 103 pixels de haut. On peut toujours connaître la dimension d'une image en pixels par un clic-droit sur le fichier et en inspectant les propriétés.
Bien évidemment, plus une image comporte de pixels, plus son fichier est lourd.
Il ne faut pas confondre dimension en pixels et
résolution (voir ce mot)
Pour le web, seules les dimensions en pixels de l'image comptent et il n' y a pas lieu de se préoccuper d'une quelconque résolution.
Par exemple, compte-tenu de l'affichage de la plupart des écrans, il ne vaut mieux pas dépasser 600 à 800 pixels pour la plus grande dimension. Ainsi, l'image sera visible en entier sur la plupart des écrans et elle ne consommera pas trop de bande-passante ou d'espace de stockage.
Le nombre de pixels que fournit un appareil photo est souvent la principale caractéristique et le principal argument marketing mis en avant.
RESOLUTIONLa résolution est une notion qui n'intervient que lors l'impression d'une photo. Il s'agit d'un nombre de
pixels par unité de longueur. On peut ainsi rencontrer des DPI (dot per inch), qui sont des points par pouce (PPP). On rencontre enfin des points par centimètre. Pour une impression de qualité, on admet communément qu'il faut une résolution de 250 à 300 points par pouce (DPI). Retenons la valeur de 254 DPI, qui correspond exactement à 100 points par centimètre. Pour une fois les mesures anglo-saxonnes nous rendent service !
Ainsi, une photo de 1000x1500 pixels fera un excellent tirage de 10x15 cm.
Toutefois, l'expérience montre que les photos numériques supportent assez facilement une augmentation artificielle du nombre de pixels, par
interpolation (voir ce mot)