Salut,
Bonne année à tous !
Je me motive pour déterrer ce fil et donner enfin des nouvelles, en fait j'aurais très bien pu le faire plus tôt, sauf que c'est une longue histoire, et je n'avais pas le courage de me lancer. Ceci dit, elle n'est pas terminée, alors plus j'attends et plus l'histoire est longue
.
D'ailleurs, je ne vous raconterai pas la semaine passée fin juin avec Madudu, c'est trop loin, on en retiendra juste qu'on était d'accord pour partir ensemble, en principe à l'automne 2011.
Finalement, fin août, les choses s'accélèrèrent, j'étais alors en stage dans une coopérative agricole dans le cadre de mon BTS, sois-disant pour faire une étude sur "l'utilisation de l'échographie dans les élevage ovins franc-comtois" (déjà pas passionnante en soi), mais (comme c'est le cas de beaucoup de stagiaires), je faisais en fait office d'homme à tout faire, et à fortiori le boulot de m*rde. Tout ça ne m'enchantais pas, mais j'étais quand même plus ou moins résigné à aller au bout.
C'est de Madudu qu'est venu l'idée de partir tout de suite, lui disait ne pas pouvoir attendre plus. Après 2 jours de réflexion, j'ai accepté, mais j'ai quand même insisté pour attendre 2 semaines, comme ça j'arrivais au bout de ma période de stage d'été et pouvais espérer une bonne prime pour ces deux mois de galère. Je me fourrais le doigt dans l'oeil... 500€, soit environ 1.25€/h. Mieux que rien dites-vous? Certes, mais si j'avais su...
Bref, mes deux brebis étant alors chez mon grand-père, à Torpes, dans le Doubs, il fut décidé que c'est de là qu'on partirait, on a commandé pas mal de matos, Madudu est arrivé en train le 6 septembre il me semble, mais, ironie du sort, nous devions encore attendre sa carte de crédit avant de partir, nous en avons donc profité pour passer en revue notre équipement, entrainer les brebis à marcher en laisse, et leur fabriquer un bât.
Au départ, je portais 11kg de matos (hors eau et nourriture), Madudu 14kg, et la plus grande des brebis portait ma toile de tente (1.2kg), équilibrée avec le même poids en farine pour les chapatis.
Chacun de nous deux devant avoir tout le matos nécessaire dans le cas d'une éventuelle séparation (qui d'ailleurs fut plus qu'éventuelle... mais ça, c'est pour plus tard).
Voici ma liste de matos au départ (n'en déplaise aux MULs, j'arrondi à l'hectogramme
):
Abri :
- double-toit et arceau de tente D4 "T2 ultralight pro" 1.2kg , échangée fin décembre contre un Arklight X-Tarp (0.6kg avec cordelette et sardines)
Couchage :
- D4 "S0 ultralight" 1,8kg , fin octobre contre un ansabere 600 (1kg) -> testé à -12°C : ya encore un peu de marge
- sac à viande coton 0.3kg
- tapis therm-a-rest 0.4kg
Cuisine :
- marmitte alu 3L 0.3kg, échangé fin décembre contre une casserole inox à fond cuivre 2L 0.3kg (avec couvercle)
- moulin à légume inox 0.5kg -> abandonné
- cuillère à soupe inox 0.05kg, échangé contre une cuillère bois 0.03kg
Vêtements :
- 2 pantalon treillis 2x0.5kg -> j'en ai renvoyé un au bout de 10j
- 1 short 0.3kg
- 3 T-shirt coton 3x0.2 -> actuellement 1 coton et 1 synthétique : 0.3kg
- 4 caleçon 0.2kg -> plus que 3 -> 0.15kg
- 4 paires de chaussette (2 laine, 2 coton) 0.4kg
- 1 gros pull en laine 0.7 kg (c'est sentimental, c'est ma mère qui l'a tricoté
)
- 1 pull en polaire 0.5 kg que je vais probablement remplacer par une doudoune de 0.7kg, beaucoup plus chaude
- 1 grande cape de pluie 0.4kg
- 1 pantalon imper 0.1kg
Divers :
- 2 bouteilles d'1.5L
- 1 sac en toile pour les récoltes -> maintenant 3, c'est plus pratique (1 pour l'allume-feu, 2 pour la bouffe)
- seau plastique avec couvercle (pour lessive etc) 8L 0.2kg
- glaive massai (=machette) : 0.4kg
- poignard massai 0.2kg, remplacé par un mora, plus facile d'entretien...
- opinel n7
+ Kit de survie et trousse de secours basiques 0.5kg
le tout dans un sac D4 forclaz 70 : 2kg
Le 20 septembre, la carte n'étant toujours pas arrivée, nous décidâmes, excédés, de partir quand même, nous apprîmes par la suite qu'elle est arrivée le lendemain... (nous ne communiquerons pas le nom de la banque, mais nous n'en pensons pas moins)
Le 20 septembre donc, nous partîmes
à l'aube à 16h
Nous traversâmes sans encombre le bois qui sépare le hameau de la Piroulette du petit village de Torpes, où nous traversâmes le Doubs sur un pont au trottoir pour le moins étroit, les brebis ne furent pas très rassurées par ce passage au-dessus de l'eau, et avait encore peur de la circulation (elles s'y habituèrent très vite).
Nous arrivons ensuite au-dessus du village de Boussières, d'où nous gagnons un pré visiblement inexploité jouxtant la cabane de chasse, probablement une jachère destinée au gibier.
Le ciel étant clair, nous décidâmes de dormir à la belle étoile, la cabane était fermée mais elle disposait d'un auvent qui aurait pu nous abriter au cas où.
Le lendemain matin, nous nous réveillâmes... détrempés par la rosée, première leçon : ne jamais dormir à découvert dans une prairie
Heureusement les matinées étaient encore assez chaude en ces derniers jours d'été, tout l'équipement fut sec en moins de 2h.
Je fais une pause le temps d'upper mes photos. En attendant, je vous mets le fichier .kmz du voyage (thorgaal = Pierre, madudu = Baptiste)Edit : c'est reparti!
Madudu en train de contrôler l'humidité de son sursacAlors que nous retraversions Boussières, sous un soleil de plomb, pour rejoindre le GR59, Madudu me demanda une petite pause pour aller se ravitailler en substance légale indispensable à sa survie, je lui accordai volontier et lui proposai de l'attendre à l'ombre d'un muret. Quand soudain, alors que nous posions nos sac, surgit... une très vieille dame, qui observa les moutons avec une joie non dissimulée, et nous invita à les faire rentrer dans son jardin et à partager un thé, j'acceptai avec plaisir. Elle me raconta son enfance dans une petite ferme en Lozère et nous discutâmes politique agricole... Puis Baptiste revint du bureau de tabac, nous bûmes le thé, du thé indien, insista-t-elle, un excellent thé en tout cas.
Finalement les cloches sonnaient 11h quand nous repartîmes, mais comme nous n'étions pas pressé, cela ne nous dérangea pas le moins du monde.
Nous suivîmes le GR59 jusqu'à Quingey et un peu au-delà, puis, arrivé sur une colline boisée et voyant le soleil décliner nous nous mîmes en quête d'un endroit agréable pour bivouaquer, cela devait devenir une routine. Nous nous arrêtâmes donc dans ce petit coin sympathique à l'écart du chemin, et nous préparâmes une excellente compote avec les fruits sauvages récoltés dans la journée.