Je presse le pas coupe a travers forêt et chirats, j’atteind enfin l’endroit parfait.
Tel un contrefort faisant tenir ma montagne, cette petite crête culmine a 1200 m ; le Bois Paradis, et s'en est un pour moi !
Je tombe rapidement sur un endroit qui me semble parfait pour mon bivouac. Un sapin offrant de grande branches jusqu’au sol, formant une espèce de toit incliné et me coupant totalement du vent.
C’est décidé, ce sera là.
Il est 17h. Délesté de mon sac, je renais pour un temps. Motivé par la nouvelle aventure qui se présente : m’installer. Rien de bien impressionnant en somme : je me confectionne un lit de branche de sapin. Installe ma tarp (ma première fois en bivouac !) et me voila fin prêt, 45 minute plus tard.
Fier de mon installation même si il aurait des trucs à revoir (surtout la tension de la tarp).
A partir de ce moment là, mon APN n'avait plus de batterie
Il ne fait pas froid, néanmoins, maintenant que je suis au repos, encore tout transpirant, je sens la fraicheur de la soirée arrivée. Une petite brise me fait frissonner. J’enfile mon polaire et mon bonnet. Parfait !
Il est environ 18h, je décide d’aller faire un tour autour de mon bivouac. Edc en poche, je m’élance.
Cette zone est magnifique, principalement peuplé de très vieux épicéa elle est vierge de tout chemin tracés par les hommes. Comme toute la montagne, des pierriers effleures parfois encore le sol. Pendant cette courte balade, toute ma journée me revient. Mes souffrances, mes rencontres, ces paysages et surtout ce sentiment :
celui d’être là où l’on voudrait être. L’harmonie. La symbiose avec ses désirs les plus profonds. Refoulé depuis des années à cause de barrières artificielles que notre société s’est donné comme objectif de nous faire construire. Mais cette fois ci, j’y suis. Je suis bien. Point.
De retour à mon bivouac, il est environ 19h, je commence à avoir faim. J’ai la flemme d’attendre que mes pâtes chauffes, je me jette donc sur un paquet de gâteaux. En même temps, je m’enfile dans mon sac de couchage. Et là, mauvaise surprise, après avoir préparé mon lit de sapin, j’avais placé une couverte de survie épaisse par dessus. Mon bivouac est en très légère pente, mais cela suffit à me faire glisser…très désagréable. Mais je m’en accommode.
Caler pour un temps, je ferme les yeux…et m’endors.
Soudain un cri, un rauque me sort de mon sommeil.
Je n’avais jamais entendu pareil son. Je n’ai pas vraiment peur, mais ne suis pas rassuré pour autant. Il fait déjà nuit. La température a fortement baissé mais le sac tient le coup. Le temps que je comprenne ce qu’il m’arrive, de me rappeler où je suis, j’entends des bruis de pas tout autour de moi. Je compte deux ou trois individus à quatre pattes. Je décide de ne rien allumer, histoire de ne pas tomber sur un sanglier en vadrouille qui déciderait de me charger.
Cinq minutes plus tard, le silence m’entour à nouveau. Il est environ 2h du matin, et cette fois ci, j’ai beaucoup plus de mal à m’endormir. Pas très confortable au final ces branches
Trouvant enfin le sommeil, je me réveil avec les premiers rayons du soleil. A part ce petit évènement, j’ai plutôt bien dormi. Je décide, pour me dégourdir, d’aller marcher encore une fois et de profiter du lever de soleil.
Rouge, rouge sang. Magnifique, sublime, envoutant. Comment trouver les mots pour décrire telle beauté. Est-ce la situation qui veut ça, mais je n’avais jamais vu un lever de soleil aussi magnifique. La journée s’annonce sublime, bien moins brumeuse qu’hier. Après un rapide casse croute, je remballe mon barda (pas peu fier d’avoir plié mon tarp du premier coup
) et me remet en marche.
L’itinéraire est simple et beaucoup plus cours qu’hier. Descente à travers la forêt, 400 m de dénivelé, je rejoins un petit sentier, et serais rentré à Verranne. Je quitte « ma première fois » à 8h. En descendant, je pense à ce moment, l’écriture de mon aventure. J’essaye de graver le plus possible tout ces fabuleux moments dans ma mémoire. Chaque détail, chaque émotion.
Malgré une nuit salvatrice, le chemin du retour est douloureux. Après seulement 30 minutes de marches, mes épaules me font à nouveau souffrir. Ma cheville, pas encore chaude, s’y met aussi. Je suis partagé entre l’envie d’arriver pour me reposer et de continuer pour profiter de cette si belle nature.
La fatigue me décide finalement à emprunter les chemins les plus courts…je me perds un peu, retrouve un chemin, prend un vallon pour un autre, fais un détour, me fatigue, mais arrive quand même à bon port. Il est 10h du matin. Cela fait donc exactement 24h que j’avais enfilé mon sac dos, m’embarquant pour une aventure inédite et inoubliable.
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Il est l’heure maintenant de faire le bilan de cette aventureLe bonhomme :Ce trip avait pour principal objectif de déterminer mes limites sur le plan physique et en termes de compétences.
Physique : il faut que je m’y remette !
Même si je charriais 20 kg, j’ai été un peu déçu par mon niveau de fatigue. Néanmoins, j'ai peut être vu "un peu" gros pour une première
Rythme et rapidité de la marche :Très longtemps septique quant à l’utilisation des bâtons, j’avais décidé de les tester cette fois ci. J’ai changé très rapidement de point de vue
La marche est beaucoup plus fluide, rapide et surtout rythmée. Tel un métronome, les deux tiges ont accompagné mes pas, trouvant très rapidement le rythme qui me convenait.
Le seul désavantage que j’ai pu trouver à leur utilisation, mais qui provient de ma façon de randonner : quand on traverse une forêt épaisse, un taillis ou encore un chirat, ils ne sont pas sur pratique
Mais bon…ça c’est un détail.
Un point négatif maintenant. Sportif et entrainé à la compétition j’ai grandis avec le
« toujours plus vite, toujours plus loin ». Résultat, mes randos, même en solitaire et sans objectif, sont encore marquées du fer rouge de cette consigne. Rechignant à prendre des pauses, à profiter d’un paysage... Point qui peut expliquer en partie ma fatigue et qui, à mon avis peut très bien amener le genre de situations qui puent. J’essaye de me guérir.
Mes compétences :Montage d’une tarp :(tarp 4x4 expe)
Ce premier bivouac s’est déroulé sous un arbre et m’a donc permit d’accrocher ma toile sans utiliser mes bâtons.
J’ai rencontré une première difficulté durant l’installation du à la grandeur du bordel. Le tension s’est avérée également beaucoup plus difficile que prévu (j’avais jusqu’alors monter ma tarp seulement en « canadienne ») puisque j’ai du m’adapter au terrain et aux disposition des branches.
J’ai renoncé à bourriner et tendre au maximum puisque j’étais à couvert du vent, mais c’est quelque chose qui sera à revoir pour la prochaine fois.
Aménagement au sol :Depuis que j’avais vu certain confectionner un lit de sapin, je voulais essayer…Et puis ça fait aventurier
Je suis plutôt content du résultat puisque je n’ai jamais ressentie l’humidité du sol. Néanmoins il faut préciser que j’avais installé une couverture de survie en plus par-dessus.
En résumé, efficace, mais pas des plus confortables
.
Orientation :Matériel : carte IGN au 25000e + boussole
Je suis plutôt content de ce que j’ai fais. J’ai toujours réussi à m’orienter là où je voulais aller. Parfois sans même utiliser la boussole, me repérant simplement grâce au relief ou aux particularité du terrain. Néanmoins, j’ai un dernière lacune et non des moindre, je ne maitrise pas encore la technique permettant de trianguler ma position. Va falloir que je prenne le temps de m’entrainer dans le jardin ^^
Hydratation :Le gros point noir de cette rando. Je n’avais pas de camelback mais une gourde d’1L dans une poche extérieur du sac, inaccessible quand je l’ai sur le dos. Résultat, lorsque mes épaules ont commencé à me faire souffrir, je repoussais toujours à boire un coup. La fatigue que j’ai ressentie vient surement en grande partie de ma déshydratation (que je n’ai d’ailleurs, pas vraiment ressentie sur le coup…).
Le camelback a été le prochain achat.
Le sac :Millet Odyssey 50 + 10
Première fois que je l’embarquais aussi chargé. Il a répondu à mes attentes dans la totalité. J’ai du mal néanmoins à savoir si mon mal d’épaule était du au sac ou si c’était inhérent au port de telle charges…
Pantalon Fjallraven en G1000 :Première grosse rando avec le futal et toutes ses poches. J’ai été impressionné par ses qualités. Légers, ultra résistant, ne s’imbibe pas dès la première goutte et sèche très rapidement. Les poches sont parfaitement pensées et on accueilli sans mal les différents items de mon EDC. Je suis satisfait par cet investissement.
Au final, 24h fabuleuses, qui se sont passées merveilleusement bien et je pense, en grande partie grâce à ce forum et cette communauté sans égale.
Merci ! Mille fois merci !
A la prochaine !
(excusez le flood, le server semble pas aimer toutes ces photos )