La Nature contient tout ce qu'il faut pour vivre et se soigner. Nos ancêtres, et mêmes nous mêmes aujourd'hui, nous servons des plantes en guise de médicaments, ou, tout du moins, les médicaments que nous utilisons ont une origine végétale pour beaucoup.
Je ne me prétends pas médecin ou phytothérapeute, et je ne vais pas vous dire comment guérir d'un cancer en mangeant des pâquerettes (encore que ça marcherait peut être, qui sait...).
Non, par contre, je vais vous parler un peu de ce que l'on pourrait appeler la "bobologie", de comment soigner, ou apaiser quelques petits maux qui peuvent nous toucher les uns et les autres en pleine nature, comme lors d'une randonnée par exemple.
Bien entendu, je vous rappelle que je ne suis en aucun cas médecin, et qu'il faudra préférentiellement demander l'avis du votre au préalable. Il se pourrait que vous ayez une sensibilité particulière à certaines plantes, qu'il vous faudra donc éviter. Je ne veux pas vous faire enfler comme une baudruche pour vous guérir d'un mal de gorge...
Respecter donc bien les précautions de base, comme énoncées dans le
Survival Wiki par exemple.
Voyons, quels petits désagréments peut on rencontrer assez souvent en randonnée ? Je pense que nous pouvons commencer par parler des piqûres, qu'elles proviennent d'un moustique sanguinaire, ou d'une ortie que vous auriez caressé à rebrousse-poil.
Piqûres d'insectes et de plantesPlusieurs plantes pourront vous éviter de vous gratter jusqu'au sang, mais dans les plus simples à identifier, et courantes quelque soit le milieu, on peut citer le
Rumex, et, surtout, le
Plantain.
Il vous suffit de prélever une feuille, et de l'écraser entre vos doigts (ou même de la mastiquer un peu), afin de faire sortir la sève.
Une fois que vous voyez la sève suinter, frottez celle ci sur la piqûre en vous assurant, bien évidemment, qu'aucun corps ne s'y trouve (dard, tique, épine, etc...). Auquel cas, enlevez ce corps étranger précautionneusement avant d'appliquez quoique ce soit sur la piqûre.
L'effet est quasi-immédiat, en tout cas pour le plantain, que j'utilise, et qui de plus, est un antiseptique.
Bon, vous n'avez plus envie de vous gratter, vous êtes sauvés !
Mais tête en l'air comme vous l'êtes, vous n'avez pas vu la racine qui traversait le chemin et vous êtes pris les pieds dedans...résultat : une petite écorchure au genou
...rien de bien méchant, mais ce n'est pas agréable...alors comment faire ?
Petites coupures et écorchuresBien entendu, on parle ici de petits bobos, de plaies peu étendues. Si vous vous êtes arraché un bras ou tranchée une jambe avec votre machette mes potions magiques ne vous seront d'aucun secours...
Tout d'abord, réflechissons un peu aux évidences... une plaie, c'est quoi ? (non, je ne parle pas de vos ex ou de votre belle-mère voyons !)
Dans une plaie intervient une déchirure des tissus superficiels, un saignement, un risque d'infection, et puis, évidemment, une douleur plus ou moins intense. Il faut donc trouver un remède qui soit à la fois
astringent,
hemostatique, antiseptique, apaisant et cicatrisant, ou bien cumuler plusieurs remèdes.
Heureusement, la nature a tout prévu pour nous, les fainéants, en créant des "tout-en-un" ! En effet, vous pouvez appliquer la sève de plusieurs plantes communes, qui regroupent toutes les propriétés qu'il faut : l'
alchémille, l'
achillée millefeuille, ou le
Plantain.
Procédez de même que pour les piqûres, en prenant aussi soin d'enlever tout corps étranger en rinçant au moins votre plaie avec une eau propre (comme l'eau que vous avez dans votre bouteille...mieux vaut éviter l'eau des rivières, qui pourraient contenir certains germes).
Un petit pansement, et tout ira bien désormais.
Allez, c'est l'heure du casse-croûte !
Espèces de goinfres...il ne fallait pas manger autant et si vite...c'est bien malin, maintenant vous avez mal au ventre...bravo. vraiment, bravo..
Maux de ventreBon, rien de bien grave, mais ce n'est pas très confortable.
Une petite infusion pourra vous aider à digérer comme il faut. Cherchez autour de vous, il y a peut être un peu de menthe sauvage, de l'
origan, du
serpolet, ou du thym si vous crapahutez dans la garrigue.
Une poignée de fleurs et feuilles devrait remettre de l'ordre dans votre estomac, et en plus, ce n'est pas mauvais à boire.
La rando peut reprendre.
Mais le soir arrivé, vous avez encore mal au ventre...mais il ne s'agit plus de l'estomac...à vrai dire, celà fait déjà deux jours que vous essayez desespérement de...euh...comment dire...de...de couler un bronze quoi...
ConstipationIl vous faut donc un laxatif. Vous pouvez vous faire une petite infusion de
mauve,
violette,
tilleul, ou encore de
pissenlit (mais, pour ce dernier, aprêtez vous à vider votre vessie plus souvent puisque c'est un
diurétique réputé...comme son nom l'indique).
Ce soir, vous serez libéré d'un poids.
DiarrhéeSi des fois il s'agissait de l'inverse, c'est à dire que vous aviez la diarrhée, ce qui n'est pas plus agréable, il vous faudra prendre des infusions de plantes astringentes, comme le
Plantain,
Rumex,
alchémille, mais aussi les feuilles de
fraisier des bois ou de
ronce.
Allez, maintenant on va se coucher, demain est un autre jour.
Vous vous endormez paisiblement. Mais au petit matin, vous ressentez un petit mal de gorge. Vous avez attrappé un peu froid en grimpant le col venteux hier.
Pas de panique, il y a aussi une solution pour celà.
Maux de gorgeEh bien, c'est parti pour une autre petite infusion. S'il vous reste un peu de
mauve,
violette, thym, ou
serpolet, profitez en, c'est très efficace (d'ailleurs c'est bizarre que l'infusion d'hier n'ait pas prévenu aussi ces maux...mais passons). Vous pouvez aussi tester la
primevère, ou le
sapin (attention à ne pas confondre avec l'
if !).
FatigueVous avez survécu à plein de galère durant cette rando dites moi, vous êtes rodés maintenant. Mais sans doute êtes vous aussi un peu à plat, non ?
Un peu de dopage ne vous fera pas de mal pour tenir le coup alors... Faites une pause, et profitez en pour grignoter des pétioles de
Rumex, des cynorrhodons, fruits de l'
églantier...mais si, vous savez...les fameux "gratte-cul". A ce sujet, prenez garde à ne pas avaler les poils à l'intérieur des fruits.
Et si vous avez aimé, vous pouvez aussi vous refaire une bonne infusion au
sapin.
Pfiou, j'ai cru que vous n'alliez jamais arriver au bout, qu'est-ce que vous êtes douillets et poissards pour avoir eu tout ça en une seule rando... et encore, il aurait pu y avoir d'autres soucis, mais nous en parlerons une autre fois. Il existe une solution à chaque problème après tout.
Mais si vous voulez tout de même en savoir un peu plus pour survivre à la prochaine expédition dans le bois d'à coté, n'hésitez pas à me demander, j'essaierai de vous répondre au mieux.
Sinon, vous pouvez aller voir les livres de F.Couplan dont je tire la plupart de mes connaissances, ou encore aller sur le
forum de l'association Savoureuses plantes sauvages.