Salut,
Sur le document ci-dessus on peut voir une comparaison entre les différentes méthodes mesurant les performances des tissus permettant la transmission de vapeur (respirant). A chaque fois un échantillon de tissu est placé dans un appareil de test alors que les conditions de mesures sont contrôlées.
Dans chacun des cas, il ne s’agit pas de mesurer la performance des tissus en situation réelle dans des vêtements réels. Pour tout les test, à l’exception de l’ASTM F1868, plus le chiffre est élevé plus le tissu est respirant. Le test ASTM F1868 correspond au test RET sauf qu’ici il est effectué à 35°C avec une humidité relative de 40%. Ces deux facteurs, Température et Humidité relative, jouent un rôle très important dans la performance des tissus.
La lecture des résultats vous permet de constater que les produits donnent des résultats différents selon la méthode de test. Le premier test, upright cup method B, est le plus simple. Il consiste à mettre de l’eau dans un récipient, à fermer ce récipient par un morceau de tissu et à mesurer l’évaporation. Le tissu à étudier n’est donc pas en contact direct avec l’eau puisque une couche d’air se trouve entre l’eau et le tissu. Le second test, inverted cup method BW, reprend le même dispositif sauf que dans ce cas le récipient est retourné. L’eau se trouve en contact direct avec le tissu qui doit dans ce cas être imperméable.
Le troisième test, origine japonaise, est plus complexe. Il met en oeuvre de haut en bas : de l’eau, une membrane hémiperméable en PTFE, le tissu à tester, une nouvelle membrane PTFE et sur le dessus un produit dessicant. Il est souvent utilisé car c’est celui qui donne les résultats quantitatifs les plus importants. On trouve souvent ce résusltat dans les pub sous le vocable "MVTR" (Moisture Vapor Transport Rate).
Le quatrième test est la méthode recommandée au niveau mondial (ISO). Il faut mettre en oeuvre un système complexe permettant de chauffer l’ensemble. Ce test est censé simuler le fonctionnement d’un tissu dans des conditions proche du modèle humain. Plus la valeur est petite, moins le tissu oppose de résistance au transfert de vapeur. La valeur est donnée dans les revues sous le titre de RET (résistance évaporative). Le meilleur résultat connu est obtenu par le MP+ de Francital (RET 2.5). Dans le tableau c’est le Storm Fit de Nike. Sur ce test le GoreTex et Le GoreTex XCR sont meilleurs que le eVent laminé sur du polyester (notez l’importance du tissu sur lequel est laminé la membrane). C’est la valeur mise en avant par Gore dans ses pub.
Le dernier Test est celui mis au point par Gibson au laboratoire de l’armée US (Natick). Il a l’avantage de simuler un modèle humain et des conditions de températures et d’humidité relatives variées (Gibson et al., 1997). Dans le cas présent la résistance à la diffusion de la vapeur est mesurée avec un gradient d’humidité de 90%. La partie supérieure à une humidité relative de 95% et la partie inférieure une HR de 5%.
Attention à ne pas juger un produit simplement sur ses performances aux tests :
1. Vous constatez que certains tests avantagent certains produits au détriment des autres. Les meilleurs produits sont performants partout.
2. Il s’agit de test en laboratoire. Par exemple, Le produit EPIC est peu performant au test RET. Rappelez-vous, il s’agit d’un tissu avec un DWR autour de chaque fibre, c’est à l’évidence plus confortable qu’une membrane. Mais si le tissu utilisé est du coton, celui-ci s’oppose au passage de la vapeur d’eau. Dans la pratique, le vent participera à l’évaporation de la transpiration car un tissu, même très résistant au vent, n’est pas étanche à celui-ci.
3. Il faut comprendre la performance globale de l’interaction membrane+tissu+éléments naturels. Le eVent sur du polyester semble moins efficace que celui ou la membrane est laminée sur du polyamide. Dans la vraie vie, le polyester retient moins d’eau que le polyamide, sèche plus vite et déperle bien mieux que du polyamide. En clair le vêtement sera plus performant sous la pluie. En revanche le polyester devient rigide au grand froid.
4. La qualité d’un produit n’est pas seulement dans l’aspect imper-respirant. Il y a quelques années des test avaient démontrés que le GoreTEx résistaient bien mieux à la flexion humide que la plupart de ses concurrents. Les premiers produits en eVent résistaient mal au grand froid....Le Sympatex de Akzo Nobel, à base de polyester, est réputé pour sa solidité. Le triple point ceramic (ancien produits lowe alpine, produit par le japonais Unitika) conserverait mieux ses capacités "respiratoires" sous la pluie. C'est peut être la conséquence de la maitrise des japonais en terme de super DWR. D'autres sources indiquent qu'une enduction est moinsapte à se gorger d'eau qu'une memebrane qui est contrecollée de façon discontinue sur le tissu. Il se forme des alvéoles avec de l'eau à l'intérieur d'où la perte de capacité "respiratoire". Si le tissu de la veste est en polyester, elle respire théoriquement un peu moins (voir les deux types d'Event)...mais comme il sèche plus vite et déperle plus il y a moins de saturation en eau du tissu, dans la vraie vie cela fonctionne mieux....
Dans la réalité, vos vêtements seront ouverts au maximum s’il ne pleut pas et que vous faites un effort. Même s’il y a du vent,....Vous éviterez de serrer le col, les cordons inférieurs et médians de votre veste, les manches seront laissées ouvertes, la fermeture éclair de la veste sera ouverte sous le rabat coupe vent et vous préférerez porter un bonnet que mettre votre capuche. Dans ces conditions, à chaque mouvement un effet de pompage viendra éliminer une bonne partie de l’humidité sans que le tissu soit mis à contribution !
S’il n’y a pas de vent et que vous faites un effort et que vous avez toujours chaud : vous feriez mieux de retirer de votre veste !
S’il pleut, la performance du tissu dépendra surtout de la capacité de votre veste à faire déperler l’eau à sa surface. Si le tissu devient trempé, la vapeur d’eau ne passe pratiquement plus et vous aurez froid. Il faut donc laver souvent sa veste, remettre du déperlant et éviter de la salir ou de l’exposer à la fumée par exemple...
Mon conseil : sauf si vous êtes alpinistes (dans ce cas vous vivez dedans, engoncé dans le baudard et le reste), ne sortez votre veste « imper-respirante » que lorsqu’il pleut. Cela permet de la choisir la plus simple et la plus légère possible. Prenez-la ample pour qu’elle puisse se mettre sur vos autres vêtements...mais aussi en dessous pour la protéger en forêt où en milieu abrasif ! Le système de la doublure sous une veste polycoton a été adopté par l'armée hollandaise. La doublure goretex pouvait se rajouter sous la veste si nécessaire.
Cela reprend l'idée du "zoot suit" des commandos anglais en l'améliorant.
exemple de zoot suit :
http://www.brenig.co.uk/item4.htm ;
http://www.snipercountry.com/Articles/PersonalKitEquipment.aspDid