En lisant le poste "
Voyage longue durée, quel matériel", et surtout en voyant le nombre de page, je me suis aperçu que je n'avais pas encore posté mon récit et qu'il pourrait peut être intéresser du monde
Tahuantinsuyu - Sur la route des Inca9 mois de marche pour parcourir 4700 kilomètres de mai 2012 à janvier 2013www.inca.dubuis.netLe projetLire le détail complet du projet sur cette page.Le projet était de traverser à pied de l’ancien et vaste Empire Inca « Tahuantinsuyu ». Un itinéraire long de 5000 kilomètres des vallées peuplées et verdoyantes aux hauts plateaux désertiques et arides, jusqu'aux sommets des Andes à 6000 mètres d’altitude.
Le récitTélécharger le récit complet sur cette page.Résumé« Tahuantinsuyu - Sur la route des Incas » est une aventure à pied de près de 5000 kilomètres le long de la Cordillère des Andes. Cette traversée de l'Empire Inca nous a conduit à la rencontre de nombreux peuples, dans des paysages diversifiés et époustouflants. Dictés par nos pas, cette itinérance aussi éprouvante qu'elle a pu être par moments, nous a enivrés durant tout le voyage.
Rythmés par les 4 saisons, nos 9 mois de marche de la ligne de l'Équateur au 32ième parallèle Sud, nous ont fait affronter des climats exigeants, parfois extrêmes. Durant l'été Argentin, nous guettions le moindre coin d'ombre pour nous protéger d'une chaleur caniculaire avoisinant les 60°c. A l'inverse, au cœur de l'hiver, à des altitudes de 4000 mètres, les réveils givrés par des températures de -10 à -15°c, nous glaçaient les os même confinés au fond de nos sacs de couchage. Quant à la saison des pluies en Équateur sur des terrains boueux et détrempés, le plus délicat était de trouver un lieu épargné des eaux pour planter la tente.
Échelonnés de 1000 à 6000 mètres d'altitude, sculptés par les climats, les paysages nous ont illuminé les yeux. Des vallées profondes aux hautes cimes enneigées perçant le ciel, les grandes cordillères andines nous donnaient la sensation d'être minuscule dans ce tableau panoramique. Irréel, l'Altiplano regorgeait d'immensités colorées, des lagunes aux eaux rouges, vertes ou blanches aux montagnes aux roches ocre, jaunes ou vertes. Un autre monde qui nous a transportés dans un univers unique. Dominée par une végétation verdoyante et une faune abondante, l'Allée des Volcans, quant à elle, contrastait par son atmosphère vivante.
Chargé de 7 à 20 kilogrammes d'équipements, de nourriture et d'eau, l'aventure a souvent été physique. Tractant des petites charrettes contenant jusqu'à 10 litres d'eau chacune, dans l'aridité du N.O.A, nous avions alors le sentiment d'être des mules. Les lignes droites des Salars de Uyuni, de Coipasa, ainsi que le désert d Atacama, nous ont mis à l'épreuve jusqu'à épuisement, brûlé par la réverbération du soleil et usé par les kilomètres interminables. Le fleuve Pampas qui nous barrait le chemin, était l'une de nos plus grandes appréhensions. Avec 70 mètres à franchir à gué, c'est conduit par un passeur, que nous avons atteint, sans mal, l'autre rive.
Marqué par 5 pays, notre itinéraire nous a conduits auprès de femmes et d'hommes qui nous ont ouvert leur porte à leur manière. Des Boliviens distants à l'accueil amical des Argentins, de la spontanéité des Chiliens, en passant par la curiosité naturelle des Péruviens jusqu'aux Équatoriens chaleureux, nos rencontres ont été diversifiées. Chacun avec ce qu'il possédait, nous a aidé à poursuivre notre chemin, en nous offrant de l'eau, de la nourriture, un toit pour la nuit ou encore un maté, un coin de cheminée pour nous réchauffer.
Parsemés sur les 4700 kilomètres que nous avons parcourus, les vestiges Inca ont été notre balisage tout au long de notre marche. Présents du début jusqu'à la fin, c'est surtout au Pérou qu'ils ont été les plus nombreux. Des ruines imposantes et majestueuses, comme celles de Curamba ou de Vilcashuamán, dégageaient toujours une atmosphère mystique et légendaire. Reliées entre elles par le Qhapaq Ñan, c'est sur ce chemin historique où l'émotion de marcher sur les pas des Incas a été la plus forte.
Les photosVisionner les albums photo sur cette page. Le matérielTélécharger la liste de mon matériel sur cette page.La liste de notre matériel faisait 19 kg à deux. Une fois déduit les affaires sur nous, cela donnait des sacs-à-dos de 6,2 et 8,2 kg chacun (750g en plus pour là en Bolivie).
• La nourriture, nous avions en moyenne 3 à 4 jours de vivre avec nous (au maximum 8 jours)
• L’eau, nous avions en moyenne 1 à 2 litres chacun (au maximum 11 litres chacun tracté par une charrette)
Voici un petit retour sur quelques équipements (sauf contre indication ci-dessous, notre matos nous a donné satisfaction).
Veste Haglofs Lim (aujourd’hui remplacée par la Lim II)J’en avais déjà une dans les Carpates (voir
ce poste) et comme j’en étais satisfait, nous sommes parti avec le même modèle. Une nouvelle fois, elles ont bien tenu tous le voyage. Elles ont été surtout portées en Equateur (1 mois) où nous nous sommes fait saucer, puis en Bolivie (1,5 mois), comme coupe vent. Pour le reste, ca a été plus occasionnel (vent, pluie, grêle…), ainsi que comme tapi de sol au niveau des pieds (nos matelas faisait 1,20m). Elles sont toujours mettables à ce jour.
Chaussures Meindl Softline UltraComme la veste, je les avais déjà testées avec succès dans les Carpates. Nous sommes partie avec deux paires chacun (seconde paire livré pour l’Argentine après 6 mois de voyage) et la première a parcouru 3200 km ! Les semelles étaient déjà bien lisses en entrant en Bolivie, mais c’était suffisant pour les pistes de sables (pas besoin de crampons). Mais surtout nous ne voulions pas abimer les neuves avec la traversée des salars. Les deux paires ont été ressemelées au niveau des talons (ajout d’un bout de caoutchouc) à plusieurs reprises et nous les cirions une fois par mois.
Tongues Nabaijit MetatongIdem, déjà testé dans les Carpates. Elles sont légères et confortables même pour des journées de marche entière lors d’étape dans les villes. Par contre, attention sur chaussée mouillée, elles sont très glissantes !
Doudoune Rab Microlight (version sans zip aux poches)Un produit qui a déjà du succès sur le forum, je ne peux qu’appuyer. Satisfait à 100%
Pantalon Columbia Silver Ridge II Cargo (homme) et Psych to Hike Cargo (femme)Le tissu est un peu différent entre les deux modèles. Mais nous en avons été satisfaits tout les deux. Bonne coupe, agréable à porter et surtout très fin (ne tient pas chaud, séchage rapide). Ils sont en plus résistants, ils ont tenu tout le voyage sans trou ! Ils n’y a qu’aux chevilles (coté intérieur) que nous avons du faire coudre une pièce de renfort, du au frottement avec les chaussures. Les couleurs ont un peu passé avec le soleil, mais dans la limite du raisonnable.
Short Fusalp VigorJ’ai porté ce short 4 mois dans les Carpates (je n’avais pas de pantalon), pas loin de 6 mois dans les Andes, et je le porte toujours ! Il ne sait pas déformé et la couleur tient bien le coup aussi.
ChaussettesVoir mon test réalisé sur
i-TrekkingsSac-à-dos Osprey Kestrel 48 (modèle 2012)Confort et robustesse, rien à dire dans l’ensemble. Sauf qu’avec le temps, nous avons petit à petit cisaillé les sangles des bretelles aux niveaux des hanches (frottement avec les poches des hanches). Nous avons contacté Osprey pendant le voyage et ils nous les ont repris sans aucun souci au retour.
Tente Vaude Taurus Ultralight IIElle avait déjà servie pour un voyage en Patagonie (2 semaines), en Norvège (2 semaines) et en France (1 semaine) et j’en étais satisfait. Mais là, très rapidement (le 1er mois) elle a commencé à nous donner des soucis. La fermeture éclaire fermait difficilement jusqu’à ne plus fermer du tout, au début juste sur la porte intérieure. Nous l’avons fait réparer, puis fini par la remplacer. Mais le problème est vite revenu, et sur la porte extérieure aussi. Nous avons fini par opter par un remplacement par des bandes velcros (après 4 mois de voyage). L’idée a bien fonctionné jusqu’à la fin du voyage (et même par la suite en Patagonie). C’est le seul vrai souci de matos que nous avons eu durant l’aventure.
Sac-de-couchage Valendre LafayetteMon duvet fétiche, plus la peine d’en parler. Juste pour dire qu’il est de presque tous mes treks depuis 2004. Il a certes perdu un peu de son gonflant (quand je le compare à neuf) mais il tient toujours la route, c’est de la qualité.
GPS Garmin eTrex30Je suis passé d’un GPS bassic (Geko 201) à l’eTrex30 et houah, c’est un outil puissant et complet. Tout notre itinéraire (la préparation) était dedans, et tout notre itinéraire effectué a été enregistré. Le moindre pas enregistré, photos géo-localisé, cumule des kilomètres… Mais surtout, nous n’avons eu du coup que très peu de carte à acheter, un gain de poids énorme sur 9 mois de marche et financier.
Caddie à MéméEn Argentine, nous avons souffert de la canicule et de la sécheresse. Pour transporter notre eau, nous avons acheté un caddie qui pouvait contenir 9 litres. Puis nous avons acheté un second pour les 22 litres nécessaire sur la fin. La poignée du caddie était reliée par une sangle à l’arrière-bas du sac-à-dos. Pour éviter le mouvement d’avant en arrière pendant la marche, nous avions en plus fixé les bâtons au niveau des roues (coincé dans la sangle élastique qui maintenant la réserve d’eau sur le caddie).
Nous avons gardé notre caddie pendant 780 km. Mais il n’a pas roulé tout le temps, à vide, nous l’avion sur le dos. Je pense qu’il a du rouler environ 600 km, ce qui est déjà pas mal !