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Auteur Sujet: Torche médiévale à l'huile  (Lu 19521 fois)

30 septembre 2013 à 18:57:01
Lu 19521 fois

Balthrag


Salut à tous !
Il y a quelques temps, j'ai essayé de fabriquer une torche "à l'ancienne" pour voir combien ça éclairait. Et effectivement ça éclaire quand même pas mal. ;D
J'ai pris un long bout de bois d'environ 5 cm de diamètre (assez sec), un vieux T-Shirt 100% coton qui servait plus, des trombones en guise de fil de fer, et mon Mora. ;)
J'ai découpé des bandes de tissu que j'ai enroulées autour du bâton, puis fixées avec les trombones (déroulés).
J'ai imbibé le tissu d'huile de tournesol, puis je l'ai mise dans un feu pour l'allumer (et ça s'allume TRÈS difficilement...). Ça éclaire bien, et j'ai chronométré la durée que restait allumée la torche.
Résultat : environ 1/4 d'heure, après le bois au bout a cassé et du coup le tissu enflammé s'est éteint en tombant au sol. Mais je pense que ça aurait pu tenir deux fois plus de temps ! Du coup, question :
Comment faire en sorte que le bout du bâton ne crame pas afin qu'il ne tombe pas ? Et, plus historique, comment faisait on ça au Moyen Age ? :huh:
« Modifié: 30 septembre 2013 à 19:30:16 par poire22 »

30 septembre 2013 à 19:23:13
Réponse #1

A.Chamir


Ca fait pas très vie sauvage m'enfin... Le principe de la torche a déjà été visité ici et là dans le forum (où?). Le principe étant que tu parts d'un corps fibreux peu combustible et que tu l'enduis d'un corps gras pour faciliter/aider/provoquer la combustion (œuf de manise en somme). Ensuite tu pose le tout sur un support (en bois ou autre chose).
Pour le coup, je pense qu'au moyen âge ils devaient utiliser des fibres de jute ou de chanvre, enduis de gras de porc. Compte à ton morceau de bois, plus il est sec, plus il brûle facilement. A l'époque, on devait utiliser du bois humide, non résineux, plus résistant au feu. Ou plus intelligent, utiliser un support non combustible (mais chut, ça gâte le mythe).
   

30 septembre 2013 à 19:29:36
Réponse #2

Balthrag


Citer
Ca fait pas très vie sauvage m'enfin...

Bah si je trouve, si on extrait l'huile de certains fruits trouvés dans la nature, ça fait vie sauvage non ?
Après j'ai pensé effectivement à prendre du bois vert, plus épais, mais pour le support non combustible j'ai rien... a part si vous avez des idées.

30 septembre 2013 à 19:38:13
Réponse #3

camoléon


Salut,

Plus sauvage?
Pourquoi pas de l'écorce de bouleau, d'une soixante de cm de haut enroulé comme un journal ou un accordeon, et lié ou "encoché" sur un baton?

ça marche pas mal ce genre de truc, et c'est assez facile à trouver dans la nature.


 ;)
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30 septembre 2013 à 19:50:10
Réponse #4

A.Chamir


Si un jours, j'étais réduis à extraire mon huile d'un fruit, ce serait sûrement pas pour la cramer mais bien pour la bouffer. L'huile est un produit de luxe en dehors de la civilisation. Et c'est très dure de l’extraire. Cette aparté faite.

Un simple manche de balai en alu est plus résistant au feu qu'une branche sec. Au moyen âge, ils se servaient peut-être d'un manche en acier/fer destiné à cette usage.
Je me rappelle que le Manitou avait raconté qu'il a mis un doritos sur un pic à brochette et que ça a cramé du feu de dieu (pardon si j'invente).
L'idée est bien de comprendre qu'un corps fibreux (coton, sisal ou écorce) brûle ou se consume. Mais ne produit parfois pas suffisamment de chaleur/lumière. Le corps gras brûle (parfois) mais trop vite et trop fort. Ou inversement, tout dépend de la fibre et du corps gras. Donc l'un va réguler l'autre.
 
Un truc que j'aime bien faire quand l’électricité saute est de tresser des mèches avec un mouchoir, le tremper dans une cuillère d'huile de palme et allumer le bout pour faire une lampe un peu kitch. Ca impressionne (parfois) les filles. 

30 septembre 2013 à 20:26:45
Réponse #5

A.Chamir


Après un brève recherche sur google, les torches de l'époque était des objets plus élaborés qu'un morceau de bois. La fibre était du lin et le corps gras était de la cire (d’abeille j'imagine). Sinon, les scoutes font de très belles torche capables de provoquer un incendie en moins de 10 min.
Voilà voilà. ;)

30 septembre 2013 à 20:49:44
Réponse #6

bilbo78



30 septembre 2013 à 20:53:30
Réponse #7

Loriot


La cire d'abeilles a longtemps été un produit de luxe. Surtout pure.
Les graisses animales, les huiles végétales, de la résine, pure ou mélangée avec de la cire (pour la tenue).
Étaient volontiers utilisées.
Le problème des huiles et graisses sont l'odeur et la fumée...
A l'extérieur c'est pas forcément un problème... Mais dedans!
Quand Pourine veut la lune tu lui baises les pieds

30 septembre 2013 à 21:50:11
Réponse #8

L@rsen


+1 pour la graisse animale : le suif devait être plus disponible que l'huile au Moyen-âge.

Utilisé dans les "lampes" ainsi que sous forme de chandelles.
L@rsen


27 octobre 2013 à 05:37:22
Réponse #9

Jean-Yves


Bonjour — ma première 'tite contribution sur ce forum incroyable!  :-[

En fait, les torches médiévales comme on se les représente sont... un mythe.

Les torches au Moyen Âge étaient comme les feux d'artifice aujourd'hui : un éclairage puissant mais coûteux, un éclairage festif et militaire.
Dans un film, une rue ou une auberge illuminée par de nombreuses torches, c'est très joli. Mais pas réaliste. (Tout comme les becs de gaz avec une flamme qui vacille... c'est beau mais pas représentatif non plus.)

Un peu d'explications historiques puisque c'est la question initiale :

Au Moyen Âge, la plupart des lieux privés ou public utilisaient des lampes à huile végétale et à graisse animale brute (lampes en terre cuite ou en fer le plus souvent, avec une mèche de chanvre, lin, roseau, etc.) ou des chandelles de graisse raffinée (suif de boeuf ou mouton; pas de porc car ça fume noir et ça grésille).

Souvent une seule lampe ou chandelle éclairait la pièce. Elle était mobile et on l'accrochait là où on en avait besoin (il y avait des crémaillères près de la cheminée, au-dessus de la table, etc.). C'était suffisant la plupart du temps. D'ailleurs certains passionnés de carrières souterraines (cataphiles) ne descendent qu'avec ça, et moi-même je l'ai fait dans les carrières ou sur des chemins à la campagne.

Les châteaux utilisaient eux aussi des chandelles de suif, ou des bougies de cire, ou des chandelles faites à la fois de suif et de cire (sur des chandeliers ou... portées à la main par des valets!). Pas des torches qui auraient asphyxié tout le monde et détruit toutes les tapisseries!

On utilisait aussi des « brûle-jonc », tiges de jonc séchées et trempées dans la graisse, puis refroidies et stockées pour êtres utilisées au besoin : un éclairage assez pratique et facile à fabriquer soi-même sans aucun outil ni accessoire (à part un récipient pour fondre la graisse). Et les plus pauvres utilisaient de petits bouts de bois résineux (« éclats de bois »), même dans leurs maisons...

En fait on appelait « torches » de grosses bougies à plusieurs mèches, d'où une confusion possible lorsqu'on lit d'anciens textes.

Au Moyen-Âge toujours, les rares éclairages extérieurs « puissants » étaient réalisés avec des RÉCIPIENTS remplis de poix (résine). Dans les grandes villes il y en avait notamment pour éclairer quelques statues religieuses particulièrement significatives. C'est ce qui se rapproche en fait le plus des torches médiévales telles qu'on se les représente. Mais dans une situation moderne de survie, c'est beaucoup de travail pour peu de bénéfices.

Les « vraies » torches festives (voire militaires) utilisaient aussi la poix, avec en guise de mèche des joncs, brindilles, etc.

Quant à nos fausses torches modernes et anachroniques, de mémoire je tiens une toute petite heure avec de vieux chiffons cloués sur un gros bâton et imbibés de graisse de saindoux. Une boîte de conserve remplie d'huile avec un peu de chiffon pour amorcer la combustion est plus efficace et plus durable. Par contre ça pue, ça fume et ce n'est pas pratique.

Bref, à défaut d'être historique, c'est quand même très drôle à faire...  ;D
« Modifié: 27 octobre 2013 à 07:47:28 par Cavannus »

 


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