Bonjour — ma première 'tite contribution sur ce forum incroyable!
En fait, les torches médiévales comme on se les représente sont... un mythe.
Les torches au Moyen Âge étaient comme les feux d'artifice aujourd'hui : un éclairage puissant mais coûteux, un éclairage festif et militaire.
Dans un film, une rue ou une auberge illuminée par de nombreuses torches, c'est très joli. Mais pas réaliste. (Tout comme les becs de gaz avec une flamme qui vacille... c'est beau mais pas représentatif non plus.)
Un peu d'explications historiques puisque c'est la question initiale :
Au Moyen Âge, la plupart des lieux privés ou public utilisaient des lampes à huile végétale et à graisse animale brute (lampes en terre cuite ou en fer le plus souvent, avec une mèche de chanvre, lin, roseau, etc.) ou des chandelles de graisse raffinée (suif de boeuf ou mouton; pas de porc car ça fume noir et ça grésille).
Souvent une seule lampe ou chandelle éclairait la pièce. Elle était mobile et on l'accrochait là où on en avait besoin (il y avait des crémaillères près de la cheminée, au-dessus de la table, etc.). C'était suffisant la plupart du temps. D'ailleurs certains passionnés de carrières souterraines (cataphiles) ne descendent qu'avec ça, et moi-même je l'ai fait dans les carrières ou sur des chemins à la campagne.
Les châteaux utilisaient eux aussi des chandelles de suif, ou des bougies de cire, ou des chandelles faites à la fois de suif et de cire (sur des chandeliers ou... portées à la main par des valets!). Pas des torches qui auraient asphyxié tout le monde et détruit toutes les tapisseries!
On utilisait aussi des « brûle-jonc », tiges de jonc séchées et trempées dans la graisse, puis refroidies et stockées pour êtres utilisées au besoin : un éclairage assez pratique et facile à fabriquer soi-même sans aucun outil ni accessoire (à part un récipient pour fondre la graisse). Et les plus pauvres utilisaient de petits bouts de bois résineux (« éclats de bois »), même dans leurs maisons...
En fait on appelait « torches » de grosses bougies à plusieurs mèches, d'où une confusion possible lorsqu'on lit d'anciens textes.
Au Moyen-Âge toujours, les rares éclairages extérieurs « puissants » étaient réalisés avec des RÉCIPIENTS remplis de poix (résine). Dans les grandes villes il y en avait notamment pour éclairer quelques statues religieuses particulièrement significatives. C'est ce qui se rapproche en fait le plus des torches médiévales telles qu'on se les représente. Mais dans une situation moderne de survie, c'est beaucoup de travail pour peu de bénéfices.
Les « vraies » torches festives (voire militaires) utilisaient aussi la poix, avec en guise de mèche des joncs, brindilles, etc.
Quant à nos fausses torches modernes et anachroniques, de mémoire je tiens une toute petite heure avec de vieux chiffons cloués sur un gros bâton et imbibés de graisse de saindoux. Une boîte de conserve remplie d'huile avec un peu de chiffon pour amorcer la combustion est plus efficace et plus durable. Par contre ça pue, ça fume et ce n'est pas pratique.
Bref, à défaut d'être historique, c'est quand même très drôle à faire...