Nos Partenaires

Stages de survie CEETS

Auteur Sujet: Processus de sélection / élimination du matériel  (Lu 12380 fois)

02 mai 2008 à 09:36:49
Lu 12380 fois

DavidManise


Salut ! :)

François nous parlait des trois tas des scouts :
- le tas de matos que t'as utilisé tous les jours
- le tas de matos que t'as utilisé de temps en temps
- le tas de matos jamais utilisé

Où ils (les scouts) préconisaient de jeter les deux derniers tas.  Je trouve ça, comme François, un peu extrême.  Je me propose donc de vous faire part de ma méthode à moi...  qui consiste en gros à établir mes priorités (1), prendre les infos sur l'environnement (2), évaluer les risques (3), et sélectionner les moyens de prévention et des solutions techniques (couple matériel-utilisation) en fonction du risque (4).

Alors en gros c'est simple :

1) SE CONNAÎTRE SOI-MÊME : J'établis mes priorités...  là c'est la règle des trois bien sûr qui s'applique.  Inutile de penser à la bouffe tant que je n'ai pas géré la température et l'eau, par exemple...  Mais aussi, je tiens compte de mes priorités particulières du moment : je suis avec une femme enceinte ?  J'ai un diabétique dans le groupe ?  Je suis violemment allergique aux guêpes ?  Etc.

2) CONNAÎTRE L'ENVIRONNEMENT : Je prends des infos sur l'endroit où je vais / là où je suis.  Pas juste au niveau risque, hein.  Les trucs sympa aussi tant qu'à faire ;)  C'est typiquement là que j'apprends que :
- en Laponie à 1200m y'a plus un seul arbre,
- à tel endroit d'amazonie y'a des tapirs énormes qu'on peut chasser
- dans le Vercors en avril il y a encore plein de neige...  etc. 

Des trucs à ne jamais oublier ?

1) J'APPELLE LA METEO (ou je checke les indices d'avalanche aussi...  ;))
2) JE REGARDE UNE CARTE DU COIN (même si c'est pas de la rando, c'est sympa de savoir où on est, comment y venir, comment partir, où est tel bled, etc.) 
3) JE POSE DES QUESTIONS AUX LOCAUX (la météo est fiable ou pas ?  Le pic machin là, il est accessible en ce moment ?  Et la marée, elle monte vite ici ?  C'est quoi le truc le plus cool à faire ici, vous avez l'air de vous y connaître, avez un coin à me conseiller ?)

Tout ça me permet de préciser l'image mentale de ce qui peut, le plus probablement, m'arriver de bien ou de pas bien.  Sur quelles sources je peux vraiment compter ?  Sur quel refuge je peux me rabattre ?  Etc.  Je prends toutes les infos en vrac quoi.  Ca m'évite de trimballer une glacière en antarctique, quoi.

3) UNE FOIS QUE JE CONNAIS LES RISQUES REELS PREVISIBLES, je les sélectionne en ordre de priorité comme suit :

PROBABILITE x GRAVITE

Style je peux (a titre d'exemple) évaluer le risque que :
- un tireur d'élite fou me snipe alors que je suis en train de me faire bronzer sur la plage (gravité élevée)...  la probabilité est pratiquement nulle...  donc le risque est pratiquement nul.
- un grain de sable entre dans ma godasse alors que je marche dans le désert (gravité nulle)...  la probabilité est de 100% si je suis dans le désert, mais le risque est nul. 
- une vipère me morde alors que je fais de la rando dans le Vercors en août (gravité moyenne à importante, surtout en milieu éloigné)...  la probabilité est faible...  le risque est donc présent, je vais devoir en tenir compte.
- je me plante en bagnole sur le chemin du retour en étant bien crevé et tout (gravité importante)...  la probabilité, en étant crevé et en faisant une longue route, est faible mais vraiment pas négligeable...  le risque est donc bien là.  Du coup je vais peut-être décider de passer une nuit de plus sur place avant de reprendre le volant, ou alors je vais venir en train... 
- je me prenne une grosse averse en fin d'après midi et qu'ensuite la nuit soit froide (gravité importante)...  la probabilité est faible, mais présente : je vais en tenir compte.  Faudra du matos pour gérer ça.  Je choisirai ensuite le matos le mieux adapté.

La gestion du risque, donc, passe non seulement par du matériel...  C'EST UNE APPROCHE GLOBALE, qui inclut énormément de facteurs, partant de la prise d'infos, et allant jusqu'à la gestion de crise si jamais ma prévention a merdé.

C'est un peu fastidieux vu comme ça mais en fait on se rend compte que certains risques existent absolument partout, et se gèrent de la même manière peu importe le lieu (une fémorale coupée, qu'on soit au bureau ou en plein coeur de l'arctique, y'a pas 36000 solutions...  simplement au milieu de l'arctique on aura encore moins le droit à l'erreur).  Il reste ensuite simplement à s'adapter aux circonstances particulières d'un contexte donné.

4) SELECTIONNER LE MATOS UTILE : Une fois que j'ai listé et évalué les risques prévisibles, je cherche à les limiter le plus possible SANS MATERIEL, en choisissant des stratégies globales qui vont les faire diminuer jusqu'à un niveau acceptable (POUR MOI, ça c'est un truc perso hein !).  Ensuite, si mes stratégies de prévention sans matos ne sont pas assez fiables, je sélectionne le matos qui sera le plus pertinent...  exemple : je sais que je ne pourrai pas éviter les orages d'été en permanence pendant ma rando, je ne peux pas prévoir, le risque d'être trempé et de me cailler existe : je prendrai un poncho. 

Mais pourquoi un poncho et non pas juste une veste de pluie ???  ;)  Je vous le livre, mais ça je vous préviens c'est copyright David Manise :

Citation de: David Manise (et c'est copyright ;))
Une solution technique valable produit *très souvent* le RESULTAT ESCOMPTE via :

1) des gestes SIMPLES :
   - PEU de gestes, et des gestes STANDARDISES
   - PEU de connaissances nécessaires
   - demandant peu/pas de motricité fine
   - demandant peu/pas de réflexion, calculs, analyse...

2) sa POLYVALENCE
   - fonctionne dans un large spectre d'environnements
   - fonctionne peu importe l'état de l'utilisateur (blessé, fatigué, stressé, malade, faible, petit...)
   - est utilisable AUSSI pour des tâches différentes de son emploi prévu

3) sa SECURITE d'emploi (pas de risque additionnel / effet secondaire)

4) du matos de conception LOW-TECH ET de bonne facture :
   - compréhensible facilement, donc facile à réparer/entretenir
   - robuste / peu de pièces mobiles
   - adaptable / modifiable / bricolable
   - a la forme la MOINS définie possible (ex.: poncho vs. veste, ce qui renvoie au point 2)

5) la possibilité de s'y ENTRAINER (and a cool learning curve is a plus) :
   - compétences rapidement et réellement acquises
   - possibilité de travailler/tester/entraîner dans une situation
     ressemblant suffisamment à la situation d'emploi réelle
     pour que ça soit reproductible in situ
   - assez ergonomique/sûr pour être entraînable longtemps et
     sans séquelles pour l'utilisateur
   - légal/moral/éthique

6) peu coûteux

7) portable/peu encombrant

Ciao ;)

David
« Modifié: 02 mai 2008 à 09:43:24 par DavidManise »
"Ici, on n'est pas (que) sur Internet."

Stages survie CEETS - Page de liens a moi que j'aimeu

02 mai 2008 à 09:58:19
Réponse #1

raphael


 :doubleup:

l'application de l'analyse des risques (que je vois dans les docs qualité au taf)

PROBABILITE x GRAVITE

à la survie ; il n'y a que sur ce forum que l'on peut voir ca  :love:

sinon la théorie

http://fr.wikipedia.org/wiki/AMDEC
Se connaitre et s'accepter


02 mai 2008 à 10:09:13
Réponse #2

Bison


Bonjour !

Merci David de remettre les pendules à l'heure!

Allez, un brin de "risk management" en plus, selon ce bon vieux Pareto ...

On a éalué les risques, et David nous donne des critères quant aux solutions techniques.
En gros, concernant les solutions, il s'agit évaluer "efficacité"/"emmerdements".

Il y a les solution 100% efficaces, mais d'un emmerdement maximum ...
Et il y a des solutions relativement efficaces, pour un emmerdement minimum.

Et ce bon vieux Pareto aurait constaté que "en général", il existe des solutions "économiques", qui sont à 80% efficaces, pour un emmerdement minimal : 20% du prix, du poids, de l'encombrement, de la technicité ... . Alors, si on est prêt à accepter les 20 % de risques résiduels (non couverts par la solution retenue), on s'en tire avec seulement 20% des emmerdements associés à la solution en question.

La règle des 80 - 20 est un ordre de grandeur "à la louche".

Mais vraisemblablement, si on veut diminuer le risque résiduel de moitié, il faudra multiplier par deux les emmerdements ...

A chacun de voir ...
Un enfant qu'a pas une paire de bottes, une canne à pêche et un lance-pierre, c'est pas un vrai. (A. Gavalda)

02 mai 2008 à 10:14:03
Réponse #3

guillaume


2) CONNAÎTRE L'ENVIRONNEMENT : Je prends des infos sur l'endroit où je vais / là où je suis.  Pas juste au niveau risque, hein.  Les trucs sympa aussi tant qu'à faire ;)  C'est typiquement là que j'apprends que :
- en Laponie à 1200m y'a plus un seul arbre,
- à tel endroit d'amazonie y'a des tapirs énormes qu'on peut chasser
- dans le Vercors en avril il y a encore plein de neige...  etc. 

Tafdac, c'est du bon sens de ce renseigner sur l'endroit en général.

Mais perso je ne suis jamais allé dans le détail parce que je suis susceptible de traverser plusieurs types d'endroits et qu'il me faut donc un matos polyvalent; d'où matos 3 saisons (non enneigées).
En faite, je ne fais pas comme certain MUL qui prennent ça ou ça en fonction de terrain. J'ai un équipement et au besoin j'ajoute des items (tu as bien vu la dernière fois, j'avais doudoune puis les raquettes en plus, c'est tout. Et j'étais tranquille dans la neige quand même).

Il y a les solution 100% efficaces, mais d'un emmerdement maximum ...
Et il y a des solutions relativement efficaces, pour un emmerdement minimum.

Le fameux compromis :).

a+

02 mai 2008 à 10:21:05
Réponse #4

Patrick


Je me permettrais d'ajouter à la froide logique analytique, le facteur "gri gri", c'est à dire la matos qui n'est pas forcément le plus adapté à l'objectif, mais qui de part le fait qu'on ait déjà vécu des situations avec, parce que que ça a été offert par un être cher, etc... va faire partie du voyage.

Toutefois, du fait que ce matos agit fortement sur le moral, il se retrouve de ce fait très important pour le facteur essentiel de la survie, le mental.
« Modifié: 02 mai 2008 à 11:10:49 par Patrick »

02 mai 2008 à 10:27:43
Réponse #5

Jonathan


 le facteur "gri gri",

Tout à fait d'accord dans les formations aux situations d'exception auxqu'elle j'ai participé on insistait sur l'importance du "doudou" qui est tout objet (photo...) sur lequel on a investi une charge émotionelle.

Jonathan

02 mai 2008 à 10:55:45
Réponse #6

emmuel


pour le facteur risque x gravité :

lister les problèmes potentiels.
donner à chacun d'eux un coefficient de 1 à 3 en risque et en gravité.
multiplier les deux.
si le résultat est supérieur à 4.
c'est niet. pas de sortie. risque trop élevé.
si plusieurs coefficient sont égaux à 4, c'est niet aussi.
il faut trouver des solutions pour les faire redescendre.
Ca peut être une solution matérielle, mais aussi une solution comportementale, planning, entrainement etc.
 ;)

« Modifié: 02 mai 2008 à 12:01:55 par emmuel »

02 mai 2008 à 10:59:49
Réponse #7

tsjok


 tiré du bouquin de François Varigas ( Ma vie pour un reve ) , dans lequel meme les non-mushers trouveront des idées pour la survie en milieu tres froid :
 " sur un traineau destiné à parcourir de longues distances , le volume de materiel est extremement limité . Pourtant , pas une seule fois je n'ai manqué d'une piece ou d'un équipement particulier .
à l'inverse , j'ai tout utilisé au moins une fois . . "

02 mai 2008 à 11:26:28
Réponse #8

Anke


Outch, analyse top !
Toutefois, je pense qu'il est nécessaire ( et inévitable !) de faire quelques erreurs sur son matériel, parce qu'elles seront riches d'enseignement ( genre mon matelas bricolé qui en définitive n'est pas une panacée en soi. De plus au niveau polyvalence, on fait mieux...). Personnellement in situ, ça va m'obliger à réfléchir sur place, puis de retour à la maison de chercher une solution plus adaptée au pb rencontré. Je ne parles évidemment que de confrontation aux éléments en situation d'apprentissage, pas en situation de crise où là, ma démarche sera différente, il me faudra m'adapter ( autant que faire ce peut) pour minimiser le plus possible le risque rencontré, ou trouver une solution la plus satisfaisante possible. Mais au préalable la réflexion est prépondérante, n'oublions pas tout de même que nous ne pouvons tout prévoir et que quelquefois, le plan B, ou m^me C s'avère inapplicable. Et à ce moment là que va se faire la différence : reflexion, "inventivité", adaptabilité. Donc pour moi, les seuls matériaux vraiment fiables à 100/100 ce sont mes neurones qui me permettront la prise de recul nécessaire à l'analyse des situations : a priori( ce dont tu parles David) au moment dit( confrontation au pb), et surtout surtout à postériori( analyse du cpt et de la réactivité) pour repartir au point de départ ( le moment a priori, qui sera donc modifié). Une boucle quoi...
Le seul danger à mon sens dans ce mouvement là, c'est de s'enferrer dans l'erreur. La solution alors sera la confrontation avec l'autre, à deux on est souvent plus malin que seul...

02 mai 2008 à 12:02:43
Réponse #9

lambda


Merci David pour ce cours de rappel concernant la preparation de nos escapades... :doubleup:
Pour ma part, par le biais du forum qui m a (entre autre) appris a "methodiser" la preparation de mes virees, je fais toujours mon sac en tenant compte de la regle des 3 et du principe des 4 (preserver sa conscience, sa mobilite, sa vision, sa dexterite fine) permettant de respecter et d appliquer sans trop de deboire la dite regle, ca c est mon "noyau comportemental".  :)
La dessus se rajoute le souci de la connaissance de l environnement dans lequel je vais me rendre (internet m y aide enormement ainsi que le bouche a oreille), et qui va moduler le choix de mon materiel. generalement, c est assez "low tech" afin que je sache m en servir et l entretenir, n etant pas trop "technicien avance du materiel outdoor".
La methode reste simpliste au possible, mais a le merite en ce qui me concerne, d etre systematique et peu difficile a appliquer pour quelqu un d un peu brouillon comme moi.  :-[
Pour l estimation des risques, en cours de preparation, je scenarise pas mal ce a quoi je pourrais etre confronte et, compte tenu de ma petite experience, j ai appris a revoir toujours a la baisse mes projets de deplacements pour une duree possible, ceci afin de me donner une marge de securite supplementaire, car je pense que la gestion du temps permet elle aussi delimiter les risques. ex:
je me barre bientot dans les Vosges pour 4 jours, j ai prevu de me faire des ballades qui theoriquement peuvent etre faites, d un bon pas, en 2 jours max. mais ainsi, ca me donne le temps d analyser les choses plus facilement et donc  de trouver des solutions plus sures tant de deplacement (repli, changement pour un chemin plus sur, ..) que de gestion de mes campements et situations inattendues. de plus cela me permettra de ne pas pousser ma carcasse dans ces derniers retranchements et de rester a peu pres frais pour d eventuels "coup de dur"...
Mais la je m eloigne peut etre un peu de ton theme, pour y recoller, le fait de vouloir s economiser physiquement tient compte aussi du fait (en ce qui me concerne) de ne pas se charger comme une mule et donc de promouvoir l idee d ' "un objet pour de multiples usages", et la je rejoins Anke en ce qu il dit: "la reflexion est preponderante" ainsi que l inventivite et l adaptabilite...
Voila juste une facon de voir parmi tant d autres...

a+,
Lambda
"I want to live in a society where people are intoxicated with the joy of making things." William S. Coperthwaite

02 mai 2008 à 12:42:45
Réponse #10

huskbarthai


Hello,

Un bémol concernant le « conseil » scout du post de François……

La base du fonctionnement est un petit groupe, une équipe appelée généralement patrouille ou équipage chez les scouts-marins… selon sous-entends un équipement collectif  EN PLUS de l’équipement individuel, (dont il était question de fractionner en trois…)

Avec ce type de fonctionnement collectif, on retombe toujours dans les quatre postes principaux à fournir à savoir ;
-   se loger, généralement sous tente... ;
-   se déplacer,  cela implique du matériel topo…
-   se nourrir, qui dit groupe dit aussi gamelles conséquentes... ;
-   et communiqué, au sens large du terme, par signaux divers bien sur mais aussi par un ensemble de codes et traditions comme lors de la veillée…

Chacun de ces postes étant tenus par un responsable, charge à lui de gérer l’état et l’usure du matériel…
(ce qui représente un poids d’environ 100 kg de matériel à emporter lors du camp et cela pour, un groupe de 6/7 garçons…et une troupe en compte 3 à 5)

Pas d’attitude extrême, pas d’apologie du plus light donc, des risques connus et réduits aux maximums…

Mais là je m’eloigne du sujet, pardon…  ;)
"Moi j'aime trop mon prochain pour le laisser souffrir, sans cesse je tends la main pour l'aider à en finir..."


02 mai 2008 à 13:07:59
Réponse #11

DavidManise


Non, tu t'éloignes pas du tout du sujet, tu changes de contexte, de besoins, et donc de moyens.

Ciao ;)

David
"Ici, on n'est pas (que) sur Internet."

Stages survie CEETS - Page de liens a moi que j'aimeu

02 mai 2008 à 14:22:33
Réponse #12

tsjok


pardon si je suis HS , mais l'essentiel , lors d'une ballade , rando ou expe , ne serait il pas de se préparer à ne jamais etre en situation de survie  ?  ( j'entends par  " survie " le moment ou ma peau est en grand danger soit parceque je ne me suis pas préparé , soit parceque , malgré toutes mes connaissances , mon entrainement , mon matos , le crash en avion était imprévisible ) ;

02 mai 2008 à 14:53:47
Réponse #13

lambda


Salut Tsjok,

Ben je crois que c est ce que David tente de nous inculquer ici (extremement basiquement parlant, tout faire pour ne pas mettre notre organisme en danger (de mort) de par nos activites), c est justement le but de toutes ces reflexions, tests et prepa/entrainement.
La survie, dans le dico, c est:

> survie
(nom féminin)
Etat de celui qui survit à un autre, à un évènement, à un péril.
Prolongement de l'existence au-delà de la mort.
 
cf le dico sur google... je me le traduit par: vivre (au sens biologique premier) dans des conditions ou normalement on devrait claquer a plus ou moins court terme... ca implique forcement une preparation permettant d atteindre ce but.

donc en fait, je me dis que si je suis en survie, ben en fait, c est que biologiquement/biochimiquement parlant, tout "va bien", ou du moins, je reste dans les clous, meme si "vu de l exterieur" ou en terme de ressenti, je suis loin d une situation de confort...bref, je me suis demmerde pour ne pas etre pas avoir que du CO2 ou CO dans ma demi-noix grise, ne pas etre a la meme temperature que la temperature ambiante  :o ;D, ne pas etre sec comme un craker, et si ca dure, ne pas devenir pur esprit par manque de bectance... ;D ;D ;D

Donc, comme tu le presentes, c est comme si le mot survie = danger (de mort)... "ne jamais etre en situation de survie" = ne jamais etre en situation de danger (de mort)...

si c est en fait ca que tu veux dire, oui, c est vrai: se preparer a ne jamais se mettre en situation de danger reste une priorite, enfin je pense...

mais pour ca, faut passer parla case cogitere et preparation/entrainement...et savoir etre en situation de survie pour ne pas etre en situation de danger de mort...

Excusez moi, du style lourd, mais c est plus une question de re-definition ou de bons termes a employer qu atres choses ici.
c est pas trop facile a exprimer, je trouve...

vous me corrigerez en tout cas,
Merci a vous.

a+,
Lambda
"I want to live in a society where people are intoxicated with the joy of making things." William S. Coperthwaite

02 mai 2008 à 14:55:52
Réponse #14

DavidManise


tsjok :

Dans l'idéal, oui.  En pratique, comme nul n'est parfait (enfin sauf certains mais ceux là on s'en tape de leur sauver la vie ;D), et comme la nature est imprévisible, ben ça arrive quand même et là faut gérer.  Comme disait Anke, c'est là que les neurones sont mis à contribution, et c'est là que d'avoir du matos polyvalent et d'avoir prévu large et d'avoir une bonne condition physique, etc, etc, etc.  va aider.  Ou au moins mette des chances de ton côté.

Mais même si on donne dans la prévention pure, il faut savoir rester humble, et se dire que ça ne suffira pas toujours ;)

lambda : grillé :)  Tes définitions sont bonnes...  je pense que tsjok voulait juste insister sur la notion de prévention, dans le genre "vaut mieux prévenir que guérir".  Il enfonçait un peu une porte ouverte mais c'est jamais inutile de rappeler certains trucs de base.

Ciao ;)

David
"Ici, on n'est pas (que) sur Internet."

Stages survie CEETS - Page de liens a moi que j'aimeu

02 mai 2008 à 15:13:53
Réponse #15

tsjok


oui David , c'était tout à fait ça  ;)
et heureusement que la nature est imprevisible , à nous de nous préparer aussi dans notre tete pour pas jouer aux héros .

02 mai 2008 à 15:18:49
Réponse #16

lambda


et oui David, j ai toujours ete un peu lent du clavier... :)
Ok Tsjok!

"I want to live in a society where people are intoxicated with the joy of making things." William S. Coperthwaite

02 mai 2008 à 15:20:13
Réponse #17

DavidManise


et oui David, j ai toujours ete un peu lent du clavier... :)

Nan, c'est TOI qui m'as grillé :lol:

Ton humilité te perdra ;)

David
"Ici, on n'est pas (que) sur Internet."

Stages survie CEETS - Page de liens a moi que j'aimeu

06 mai 2008 à 15:30:31
Réponse #18

amgoun



Toutefois, du fait que ce matos agit fortement sur le moral, il se retrouve de ce fait très important pour le facteur essentiel de la survie, le mental.

A ce propos , un truc qui m'a marqué "à vie" ; à l'époque je préparais un voilier pour traverser jusqu'au Brésil et j'avais deux canots de survie , dont un périmé . J'ai ouvert ce dernier , histoire de voir ce qu'il contenait ... En plus du radeau lui même , et divers matos de survie précisément , j'ai découvert un fascicule édité par le ministère ad hoc ( donc le machin très très officiel !!) Je suis tombé sur un passage qui m'a véritablement fait prendre conscience de ce qu'allait représenter un naufrage si cela m'arrivait ...Textuellement il était dit que seuls ceux qui gardaient le moral , qui positivaient , qui voyaient le bon côté des choses avaient une réelle chance de s'en tirer ! Pour les autres vous aurez compris !!!
En dehors d'une hypothèse de "plaisance " ( statistiquement quelques heures de sortie en mer sur.....l'année) , vivre sur un petit voilier , et naviguer en solitaire , en voilà une école qui apprend à chantonner un petit air de survie , parfois !
Pardon si j'ai pas respecté tout à fait le propos initial mais cette évocation du mental par Patrick si je me souviens bien m'a tout de suite renvoyé à ça !

06 mai 2008 à 15:56:25
Réponse #19

jeremy


Merci beaucoup pour ce fil.
J'adore cette logique super pragmatique. Il va être excellent ce bouquin.

Jérémy heureux, l'a appris un truc mortel à l'instant!  ;D
I see in your eyes the same fear that would take the heart of me. A day may come when the courage of Men fails, when we forsake our friends and break all bonds of fellowship, but it is not this day. This day we fight!

06 mai 2008 à 16:09:35
Réponse #20

Lynx


Salut

Post trés ...disons juste indispensable....

Je reviens sur le RISQUE et les liens possible avec le matos. (c'est un essai, sachant qu'il s'agit d'un processus de rationaliser le sac, ce qui va à l'encontre de pas mal de choses par ailleurs)

En principe on a tendance (en risque naturel en particulier) a utiliser le produit
RISQUE = ALEA x ENJEUX

Vite fait:

- L'Alea étant l'événement exterieur intervenant a l'insu de notre plein gré
- Les Enjeux peuvent etre materiels ou humain, en ce qui nous concerne il est important de prendre en compte le materiel (un tarp qui s'envole) qui aura forcément un impact sur l'humain (donc je me fais rincer)

L'Alea est lui meme composé
  - De l'aptitude à cerner cet aléa (Information , Formation ...)
  - Des mesures prises pour le limiter et/ou l'éviter (Protection active/passive)

Il est possible de chiffrer tout ca en faisant des equations, des echelles de valeurs mais bon, devant l'armoire énoooooorme et le sac tout petit, il convient d'être pragmatique et aussi efficace que possible.

Risquons un exemple rapide
RISQUE BRULURE SOLAIRE = EXPOSITION AUX RAYONNEMENT SOLAIRES x LA PEAU  

         ALEA EXPOSITION =
                        INFO&FOR= bulletin météo, connaissance du pays/région, connaissance de sa fragilité, connaissance du mécanisme de brulure, connaissance du parcours (enneigé, forestier, desertique?...)
                        MESURES= Habillement, creme solaire adaptee, modification du rythme de marche...

         ENJEUX PEAU = inconfort au risque sanitaire, complications ne cas de brulure grave, risque de renoncer au sejour, non létal apriori

Cette dissection permet rapidement d'évaluer le risque et éventuellement de palier au manque de mon materiel, ou de constater son surequipment éventuel. Il sera également facile de mettre de doigt sur des incohérences lié au manque de formation.

Ensuite a nous de savoir si nous acceptons ce niveau de risque.

 :)

Poussière aux pieds vaut mieux que poussière aux fesses. Proverbe Peul

06 mai 2008 à 22:54:14
Réponse #21

Anke


D'accord avec Amgoun. La survie ( enfin, celle qui m'est accessible intellectuellement, je n'ai jamais été réellement en situation de survie, je veux dire : complètement démuni, dépassé, au taquet) dans ces conditions là c'est je crois d'abord une question de mental. La préparation est prépondérante, bien entendu, les réflexes acquis ( drill), le choix du matos et son utilisation, vont être autant d'automatismes sur lesquels on pourra prendre appui pour continuer (préparer son bivouac dans l'ordre, chercher l'abri sans même avoir besoin de se poser de question, gèrer sa thermorégulation, ouvrir son couteau d'un seul geste, passer en code de couleur adaptée à l'environnement etc...). Mais, le mental, la manière d'appréhender la vie en gal, observer un certain pragmatisme et tenter de voir la réalité avec le plus d'objectivité possible, est sans aucun doute possible un atout qui nous permettra de rester en vie ou au pire de mourir sans entrainer personne avec nous ( je crois que ça aussi ça fait partie de la "survie", et c'est vrai qu'on ne parle pas beaucoup de ça non plus, mais ce n'est pas un reproche, soyez en sûr).
Bref, voilà ce que j'ai appris, et ce que je continue d'apprendre ici.
Après m'être écarté un peu du sujet initial je pense que l'entrainement, la pratique génère automatiquement une sélection dans le matériel, qui deviendra, ou reviendra à des trucs essentiels, basiques.
Mais on peut aussi avoir envie d'essayer de nouveaux trucs, d'optimiser ce que l'on a déjà, de découvrir d'autres manières ou techniques. Et là, ben on avancera, on deviendra plus "affuté".... plus conscient ?

23 juillet 2009 à 08:26:07
Réponse #22

ice


Je sais que ce fil est "perimé" mais je me permes (apres avoir soigné cette vilaine peau) de partager le fruit de mon humble reflexion.

J'ai eu la chance de pArticiper en tant qu'animateur scout a un camp itinerant de 17 jours en Ecosse.
450km tout en velo et pas de voiture balais.

Deux risques "naturels" le froid du nord et des higlands, et les midges (minions petits moustiques tres sociable qui ont le facheuse tendance a passer a travers un pull pour vous faire des calins, se reperent tres facilement car ils vivent en nuages qui peuvent recouvrire tout un campement.)

Pour "l'entrainement" des scouts j'avais imaginé plutot qu'une liste de materiel plutot une liste de fonctions.

Monter/demonter le campement, dans un minimum de temps, par tout temps.
Faire la popotte ...
Du feu
Eviter les problemes de velos et de remorque

test avec les techniques les plus simples en compliquant la situation pour s'affranchir du materiel.
Garder le materiel qui convien a la mojorité.

Pas des tarp mais des tentes (des T3) (pas une seul grande)
Innutile de risquer l'intox (certain confondent les orties et la menthe) donc on se limite a de la bouffe standard de citadin.
Le feu, briquet, allume feu, firesteel, friction...


en partant de la regle de troi, ca donne

Base de comportement (ce qui faut toujours observer)
savoir s'habiller de facon apropriée (oui il y a des scouts qui ne savent pas)
S'hydrater, et gerer sa/ses gourdes (j'ai recommendé min 2litres de contenance, on ne m'a pas ecouté...)
manger regulierement et pas que des "crasses"
Ne pas penser que parce que le velo est couché je suis mort ou en passe de l'etre (cool zen calme on regarde avant de paniquer)
Si effectivement il est 2h du mat pas mangé pas dormi et route dangereuse, j'allume mes phares et je pousse mon velo.


Bref si les sachems pouvaient faire une petite liste des competences generales et quelques pistes a creuser pour les mettre en oeuvre ce serait cool.
Merci d'avance
« Modifié: 23 juillet 2009 à 08:34:52 par ice »

23 juillet 2009 à 08:51:00
Réponse #23

Kilbith


Bonjour,

On a déjà évoqué l'AMDEC en début de fil (raphael)

Pour résoudre le problème que tu poses, je te propose de te pencher sur l'ANAlyse de la Valeur http://www.univ-orleans.fr/sciences/IUP-CHIMIE/images/2.%20Analyse%20de%20la%20valeur.pdf

ou bien encore ici (cliquer guide méthodologique) : http://www.anfh.asso.fr/fonctioncadre/cadre.htm

Dans cette méthode un objet est perçu comme remplissant une fonction (analyse fonctionnelle) elle même le résultat d'un besoin (définition des besoins). C'est ce que tu préconises dans ta démarche.

 :up: On va finir pas éduquer les ingés du forum... ;D
« Modifié: 23 juillet 2009 à 09:01:45 par kilbith_2 »
"Vim vi repellere omnia jura legesque permittunt"

23 juillet 2009 à 10:10:06
Réponse #24

Bison


Citation de: Kilbith_2
:up:On va finir pas éduquer les ingés du forum...  ;D

Bah, le scoutisme est à la base de tout!  :doubleup:
Un enfant qu'a pas une paire de bottes, une canne à pêche et un lance-pierre, c'est pas un vrai. (A. Gavalda)

 


Keep in mind

Bienveillance, n.f. : disposition affective d'une volonté qui vise le bien et le bonheur d'autrui. (Wikipedia).

« [...] ce qui devrait toujours nous éveiller quant à l'obligation de s'adresser à l'autre comme l'on voudrait que l'on s'adresse à nous :
avec bienveillance, curiosité et un appétit pour le dialogue et la réflexion que l'interlocuteur peut susciter. »


Soutenez le Forum

Les dons se font sur une base totalement libre. Les infos du forum sont, ont toujours été, et resteront toujours accessibles gratuitement.
Discussion relative au financement du forum ici.


Publicité

// // //