Bonsoir,
Pour en revenir sur l'utilité de la cartographie embarquée, un petit vécu tout récent - vieux d'hier matin, plus exactement.
Le contexte : rando dans la vallée de la Semois (Semoy). Rivière assez encaissée et très sinueuse. Projet "de longue date : vagabondage le long du GR "Ardennes Eiffel", entre Martelange et Florenville (4 jours).
Paysage sauvage, mais noyé sous la pluie le quatrième jour.
Préparatifs baclés sur la fin :
1. topoguide trop vieux, le GR a été modifié par endroits.
2. pas vérifié si toute la carto était bien chargée dans le GPS (le mien est un "vieux", qui n'embarque que 24 MB de carto : je ne peux charger qu'un tiers de la Belgique dedans ...) => évidemment, j'avais la carto pour la partie nord du trajet, pas pour la partie sud, j'ai pu apprécier la différence : un monde de différence, autant dire le jour et la nuit!
Sur le terrain, comme il se doit en forêt :
- des sentiers indiqués sur la carte sont introuvables ou se perdent quelque part ...
- des chemins d'exploitation existent qui ne sont pas sur la carte
- et le balisage du GR diverge du tracé du vieux topoguide
Le tout sous des trombes d'eau et parfois sur des pentes raides à flanc de vallée.
Rien de dramatique : j'ai mes cartes papier sous zip lock, une Recta, et un GPS qui fonctionne plutôt mieux que prévu en sous-bois. Si besoin est (et besoin il sera) je peux tracer tout droit, mais il y a des zônes vraiment pénibles à traverser, pentues ou très encombrées. Le GPS n'a plus de carto, mais il a encore une boussole et un alti, donc j'ai mes cotes en élévation, ce qui est bien pratique dans le relief, et je n'ai pas besoin d'une troisième main pour consulter mon cap. J'ai deux règlettes à l'échelle de ma carte. J'en perdrai une ... J'ai surtout un parapluie compact à manche court, qui tient debout presque tout seul en cas de besoin. Il me suffit de l'enfoncer dans une poche de ma chemise et de le serrer contre moi par la sangle pectorale du sac à dos. Formidable ce système : j'ai les deux mains libres pour manipuler mes affaires, à l'abri de la pluie ... heureusement!
Donc, voilà ... je ne suis jamais sûr d'être sur le bon chemin (visi utile à 50 m ...).
Egaré plusieurs fois, c'est la vie ...
Consultation du GPS, mémoriser Easting et Northing (je sais dans quel carré kilométrique je me trouve, donc je mémorise seulement les trois derniers chiffres de chaque coordonnées, arrondis à la dizaine. Je répète mentalement 10 fois. Report sur la carte (il faut une main pour tenir la carte, l'autre pour tenir la règlette ...). Voir où l'on en est ...
Alternative : prendre les coordonnées d'un embranchement sur la carte, ou d'un point à rejoindre "en direct" et introduire ces coordonnées dans le GPS. Ça prend juste deux ou trois minutes ... mais là il faut noter. Prochaine fois : marqueur pour écrire sur le plastique, sous la pluie!
Alternative simplifiée, si on est sur d'être sur le bon sentier/chemin et si on tient simplement à ne pas rater une intersection : relever une des coordonnées de l'intersection, et, en marchant, voir la coordonnée correspondante sur le gps se rapprocher de celle relevée sur la carte. Jeter un coup d'oeil à la carte papier, vérifier la direction du chemin et les repères éventuels. Ne pas rater, ou ne pas confondre, le départ du petit sentier à prendre là sur la droite.
J'ai joué à ce jeu là pendant cinq heures
pour faire 10 km (j'ai aussi pris quelques chouettes photos). Je maîtrise assez bien ... il n'y a aucun stress.
Mais quel cinéma! Par comparaison à la navigation "intégrée" ... où l'écran indique "tout", bien au delà de l'horizon visuel utile, où l'usage de la carte papier est là uniquement pour la vue d'ensemble de l'itinéraire ...
Leçon : la carto Garmin de la Belgique à 100 Euros, c'est pas donné. Mais quel confort d'utilisation, par rapport à l'option "écran vide"!
Et vive le parapluie!