Cueillir...à quelle distance ?

[Irae]

Bon voilà, je suis un adepte récent (mais fervent) de la cueillette comme moyen d'approvisionnement en rando...voire pour compléter les fins de mois en sédentaire salarié de base. Mais il y a une question que je me pose depuis que je cueille activement (30 à 40 % de mes repas depuis qqes mois) :  à quelle distance faut-il cueillir pour être sûr de s'éviter les pesticides et/ou les hydrocarbures ?

J'ai posé la question à un type que je vous conseille "vertement"   :http://monotarcie.blogspot.com/

Réponse : dans l'ensemble les cueillettes peuvent poser problème car les plantes comestibles les plus intéressantes ne poussent pas beaucoup dans la "nature sauvage" : elles sont plutôt "commensales" de l'humain, c'est à dire vont se développer là où l'humain vit  : jardin prés, champs, etc.

Et effectivement, à part un peu de fruits des bois ou de noix (faînes, glands, etc.), et qqes rares plantes "cosmopolites" (stellaire), il faut avouer que ce que je trouve pour agrémenter les pâtes le soir dans les bois...je le trouve AVANT de rentrer dans les bois (ortie, chénopode, égopode, etc.)

Et la question de la toxicité se repose donc : à partir de combien de dizaines/centaines de mètres peut-on être à peu près sûrs que ce qu'on cueille n'est pas infecté ? Un pesticide ou un hydrocarbure, ça a quelle capacité de propagation dans l'air, selon quelles conditions, etc. ?

Merci d'avance, c'est pour moi une question importante, de nutrition récurrente,
Irae.

[gmaz87]

Bonjour,
Réponse de Normand, tout dépend de l'environnement.
Je ne pense pas que l'on puisse donner des règles immuables concenant les polluants et leur toxicité en évoquant des distances ( distances par rapport à quoi d'ailleurs?).
A toi ( à nous) de déterminer au mieux si un coin de cueillette nous semble clean, mais ça va rester relatif, un co*illon peut y avoir déversé ses huiles de vidange un jour et la pas vraiment de solution.
De même qu'une étude récente semblait montrer que le miel récolté à Paris était moins pollué par des insecticides que des miels de campagnes, Paris n'est pas la Beauce , qui n'est pas elle même le Cantal, etc...)
Je suppose que si tu tu nourris quotidiennement de ta récolte, tu dois en gros toujours prélever sur des places connues?, donc plus facile de suivre une éventuelle évolution de leur environnement.
A+
Gérard

[Sotret]

Je pense qu'il faut différenier deux cas de figures :
1/ les abords des voies de communications publiques (routes et voies de chemins de fer)
2/ les abords des champs, en dehors du premier cas (chemins d'exploitation et lisières)

Dans le premier cas, la cueillette me semble peu conseillée, du fait du traitement herbicide relativement intensif (qui est de moins en moins le cas, mais tout de même) et du du fait des hydrocarbures et métaux lourds liés à la circulation...
Le seconds cas n'est sans doute pas exempt de pesticides, mais je dirais pas plus que le champ situé à proximité immédiate. Le plus important est alors de ne pas cueillir dans les jours qui suivent les traitements. D'où l'importance de "suivre" le coin, comme le conseil Gérard.

Pour une cueillette 100 % sans intrants, il ne reste que les forêts (et encore, attention au mode d'entretien de certains chemins) et les lisières de champs bio...Ca limite quelque peu les possibilités.

[soyot]

J'ai appris récemment d'un universitaire que, dans le cadre d'une étude, on avait trouvé des métaux lourds dans le lait de vaches broutant à proximité d'une route nationale à forte circulation. Une distance de 50 mètres apparaissait comme un minimum raisonnable à respecter.
Bonne année quand même.

[Moniot van Moeren]

Pour ma part, que ce soit en marche, que ce soit en consommation personnelle, j'évite les zones d'industries agricoles, ce qu'on nomme coquètement "openfield"... pas évident lorsqu'on vit en plein milieu... Alors je me déplace au plus loin.
Ce que je peux dire quant à toutes les communications quelles qu'elles soit ; les produits des pulvérisateurs sont vaporisés... à des hauteurs techniques qui limitent l'extension par les vents, ce qui nuirait à la population... blabla... blabla...
On n'a plus de haies et rien n'arrête ces vents. Les abeilles disparaissent dans les jardins aux premiers traitements. Une odeur de pomme s'installe sur le village 
A l'"Ecole des plantes", il nous est bien appris que ce qui y pousse est impropre pour la phytothérapie... imaginez pour la consommation courante... Non ; rien ne pousse en Mordor  Beaucoup de plantes sont sensas pour la dépollution des sols tant leur qualité de pompage sont grands ainsi que leur capacité à capter et stocker les métaux lourds (saules, peupliers,...), mais gardez-vous de les utiliser comme combustible... ou alors n'hésitez-plus quant à brûler du bois traiter, ni à sniffer un rail de calomel...
Je ne prendrai pas ce risque et préfère me déplacer que de prélever en zone d'agriculture intensive...

MvM
Profession : chimiste