Bonjour: Un gros Merci pour ce retour,
Nous n'avons pas tous les détails, de toute façon une bonne décision ne peut se faire qu'en tenant compte de toutes les variables contingentes. A priori, tu as pris
la une bonne décision puisque tu es là.
Avant :
*Tu as raison : il ne faut jamais se fier aux cartes. Elles sont juste indicative. Il faut se fier à la boussole, à l'altimètre (montagne) et au GPS (mais il faut savoir l'utiliser et si c'est plus précis, c'est moins fiable).
*Tu n'indiques pas la qualité de ta parka. Si c'est une parka imper/respi (le plus probable de nos jours), normalement une partie importante de ta transpiration devrait s'évacuer à travers le tissu (lentement). Quand on fait un effort important, il est important de déboutonner l'ensemble, d'ouvrir les manches et le col afin d'évacuer l'humidité. Tu peux aussi éviter de faire un effort important (ralentir) afin d'éviter d'accumuler de l'humidité par la transpiration excessive.
*En revanche, quand on est à l'arrêt ce n'est pas toujours une bonne solution, surtout avec les tissus modernes synthétiques, d'ouvrir la couche imper/respi : ils vont sécher super vite donc te pomper ton énergie plus vite que tu ne peux la fournir.
*La solution c'est la quatrième couche : une doudoune isolante et résistante à l'humidité, ample que tu ajoutes SUR ta veste imper/respi lors des phases d'arrêt. C'est la meilleure solution (après la gestion préventive bien sûr).
Pendant :
*Sécurisation des autres : leur faire enlever les couches humides et les remplacer par des couches sèches. Parfois il faut être (très) directif car le début d'hypothermie s'accompagne d'indolence ou même d'agressivité. Si hypothermie légère on peut être un peu brusque : sauts sur places, flexions avant de faire boire un liquide chaud (pas très chaud). Hypothermie avancée c'est plus compliqué (attention au coeur...).
* J'aurais aussi utilisé mon réchaud pour faire une boisson chaude et sucrée. Dans cet objectif, il faut que le réchaud soit simple à utiliser (pas de dextérité fine) et rapide. Eviter les trucs compliqués....
*L'idéal c'est d'avoir un thermos thé chaud dans le sac, c'est très utile en hiver : boisson chaude instantanée et on peut s'en servir avec des moufles.
*J'ai souvent une petite nalgène à bord large comme gobelet en montagne (on peut se servir d'un petit thermos). Une fois le thé versé dedans, en attendant qu'il refroidisse je referme le capuchon et cela devient une bouillotte pour chauffer les mains ou à mettre contre le corps. C'est aussi pour cela que mes polaires ont des poches internes.
*Puis seulement j'aurais fait un feu dans le poêle. C'est long de préparer un feu, c'est compliqué de le démarrer. Il met du temps a chauffer le poêle, encore plus à réchauffer la pièce...et encore plus à vous réchauffer (surtout si on garde ses vêtements isolants et/ou humides sur soi sur soi).
Digression :
*Si je puis me permettre, je trouve que parfois sur le forum certaines pratiques de "survie" sont dangereuses. Elles me font penser à ma jeunesse ou à cause des films de Bruce Lee des gamins enlevaient leurs chaussures avant d'avoiner.... sous prétexte que l'on "sentait mieux le sol", que les "maitres chinois faisaient comme ça", certains se sentaient même obligés de "téléphoner" les mandales à l'aide d'un petit cris ou de la posture du "criquet vengeur"
je m'explique :
Le firesteel est un outil de situation désespéré. Le briquet à gaz est beaucoup plus utile. Pour allumer un feu en condition froide et humide avec une dextérité minable il faut beaucoup d'allume feu. Le plus simple pour allumer un feu c'est Briquet+bougie(chauffe plat)+ Allume feu (Oeuf de Manise en plusieurs exemplaires ; alcool en gel...). Si le briquet ne fonctionne pas, alors on passe au plan B : firesteel+allume feu ou bloc magnésium. C'est juste des plans B (contre exemple : le firesteel c'est parfois plus pratique sur certains réchauds à gaz).
La plupart des démonstrations de firesteel + allume feu type "écorce boulau"; "Mousse" ; Bloc magnésium etc...que l'on voit sur le forum sont faites par beau temps! On a rarement besoin de faire un feu ou du thé pour se réchauffer par beau temps bien sec...Essayez plutôt avec des moufles sous la pluie : vous prendrez 666 briquets la prochaine fois.
Je m'amuse à utiliser ces procédés, c'est super bien pour comprendre le principe. C'est éventuellement utile quand on a rien d'autre. Mais "ne retirez pas vos chaussures" pour le planté direct : entrainez-vous en chausson ou pieds nus (pour faire nippon) et portez des chaussures de sécurité quand vous le pouvez (c'est bien aussi de s'entrainer en chaussures de sécurité).
Mes deux cents...
Sur trois points précis de ton récit :
Aurais-je dû mettre ma polaire, si oui quand?
Le plus tôt possible en enlevant ton Tshirt trempé. Le problème c'est qu'exposé aux éléments (pluie, vent) c'est pas terrible, tu risques même de te refroidir durant l'opération. D'où la quatrième couche.
j'ai perdu un temps monstre à allumer le poële car le seul petit bois dispo était stocké dehors, donc mouillé avec la pluie+vent et le brouillard.
C'est ce que j'appelle "l'adhésivité mentale" : le plan est foireux, c'est clair, mais on s'obstine. Les hommes sont particulièrement sensibles à ça, encore plus quand l'effet chimpanzé est là. Un plan qui ne fonctionne pas, on envisage des alternatives, s'il y en a : on change de plan.
une fois arrivés je les désape, les emballe dans les couvertures,
La couverture ne procure pas de chaleur, elle isole. Dans un premier temps elle absorbe même ta chaleur (le temps que tu la réchauffe si elle a été stockée à -5°C). Or quand on est en hypothermie, c'est qu'on ne produit plus assez de chaleu par rapport aux pertes...il faut donc soit renforcer la production de chaleur (exercice, carburant...) soit amener de la chaleur+isolation.
Amener de l'isolation est insuffisant quand on en est au point où il faut RECHAUFFER l'organisme. Le plus simple c'est CS+bougie ou chaufferette ou réchaud... comme enseigné par David au stage niv.1. Mais ça c'est quand tu n'est pas encore en véritable hypothermie.