Salut,
mon frère a cet équipement et j'ai eu l'occasion de le prendre en main et de le voir fonctionner (avec de l'eau du robinet, c'est ce qu'on avait sous la main à ce moment).
Dans une Nalgene un litre, on remplit à
ras bord (c'est important pour qu'il ne reste pas d'éclaboussures non stérilisées à l'intérieur du goulot). On plonge la lampe dans l'eau, on appuie une fois sur le bouton, puis on touille en tournant la lampe pendant 90 secondes. C'est prêt ! Si on veut nettoyer le goulot des éclaboussures qui seraient sur l'extérieur du (goulot), on peut faire déborder un peu l'eau (qu'on avait mis à ras-bord) et qui va emporter en ruissellant l'eau souillée présente à l'extérieur du goulot.
Ca fonctionne par irradiation UV C. Les UV C sont fortement biocides : ça tue tout ce qui est vivant, par destruction de l'ADN. Du coup, c'est une très mauvaise idée de le tester sur ses doigts, comme le relate James plus haut ! Il faudrait d'ailleurs faire exprès de tremper ses doigts dans l'eau, puisque l'irradiation ne commence que quand le Steripen est plongé dans l'eau et s'arrête si le Steripen est sorti de l'eau. Par contre ça ne bulle pas : je doute qu'il y ait production d'ozone, comme supposé plus tôt dans le fil. Les UVC sont absorbés par presque tous les matériaux, sauf le quartz, et réfléchis par l'interface eau/air à la surface de l'eau, donc en principe nos yeux ne sont pas en danger pendant l'utilisation. Néanmoins, par précaution, je pense qu'il vaut mieux regarder ailleurs pendant que ça stérilise, car les yeux sont fragiles aux UV.
Aucun changement de goût, aucun composé chimique persistant, aucune action négative sur la flore intestinale. Pour une eau trouble, il vaut mieux filtrer avant traitement, mais on peut aussi appliquer double dose en remuant bien (le problème, c'est tout simplement que les UV C sont arrêtés par les particules en suspension et ont donc du mal à atteindre toute l'eau). De toute façon sur ce forum tout le monde sait filtrer avec un bandana ou un tampax !
Les seuls dangers que ça n'écarte pas, c'est la pollution chimique ou radioactive (y compris la pollution "chimique naturelle", produite par exemple par les algues cyanogènes qui sont présentes dans le Tarn en été, entre autres. Avis aux canoeistes et cayakistes).
La lampe dure 5000 litres. Les piles rechargeables durent pour environ 25 litres, tandis que des piles non rechargeables permettent de stériliser 50 litres. Avec des piles rechargeables, le boîtier à chargeur solaire permet d'avoir une très longue autonomie même sans piles de rechange.
Je trouve cette méthode extrêmement intéressante. Par rapport aux filtres, elle est plus rapide, plus légère 105 g sans le boîtier solaire en option), et elle élimine les virus. Le stéripen élimine aussi les prozoaires, ce que font très bien les filtres mais pas ou mal la désinfection chimique. Par rapport à la désinfection chimique et aux filtres comportant des ions argent, le steripen ne laisse pas dans l'eau de produit bactéricide qui risque de déséquilibrer la flore intestinale. Par rapport à la désinfection chimique et à l'exposition au soleil : pas besoin d'attendre pour boire ! Quand on marche et que ça fait un bout de temps qu'on cherche de l'eau, qu'on a donc très soif et qu'on tombe sur un point d'eau, c'est un peu rageant de devoir porter de l'eau en entendant son doux glou-glou pendant au moins une demi-heure avant de pouvoir la boire ! Le temps très court de désinfection peut aussi intéresser les gens préssés (compétitions type raids).
La désinfection chimique est imbattable sur l'aspect faible poids, faible encombrement, pour qui souhaite voyager très léger et avoir un moyen de désinfection
pour quelques jours seulement ou pour dépannage seulement (quoique la paille filtrante est tentante aussi pour le dépannage seul). Pour qui a besoin de quantités importantes d'eau, ou qui envisage un fonctionnement en autarcie au très long terme en climat tempéré, un filtre type Katadyne Pocket ou Camp me semble très bien adapté (50 000 litres avec la même cartouche !).
Mais pour tous les usages intermédiaires, et notamment les randonnées de quelques jours à quelques semaines, ainsi que les voyages dans des pays chauds où l'eau peut avoir des infections multiples y compris virus et protozoaires, le Steripen me semble une excellente solution, surtout quand on la compare aux alternatives.
Pour le moment, je n'ai pas d'expérience de première main de cette technique (à part cette unique démonstration), mais mon frère l'a utilisé avec succès dans plusieurs pays "à risque", notamment d'Afrique.
Pour le moment, j'avais toujours placé les filtres Katadyn au sommet de la hiérarchie. La démonstration du Stéripen que j'ai vue, et les explications reçues, m'ont fait changer d'avis. Cela risque bien d'être mon cadeau de Noël (avec l'option boitier chargeur solaire).