Salut tout le monde !
J’ai terminé la partie France de mon périple, soit Saint Quentin – Strasbourg à pieds.
471 Km parcourus ; 16 jours; moyenne de 29,5 km/jour ; Poids du sac oscillant entre 15 et 21 kg ; nombre de bivouacs : 12.
16 jours de marche, découpés en 2 étapes : 14 jours de marche d’affilée jusqu’à Sarrebourg, grosse pause pour faire un tour de France de la famille, puis reprise 2 jours pour le Sarrebourg – Strasbourg.
Il est temps de faire un petit retour matos avant le départ définitif vers l’Est.
La liste est à quelques détails près celle présentée en page 6.
PORTAGE![](http://images4.hiboox.com/vignettes/3008/16c6b40483a42f8d9a53ce798f4ce794.jpg)
Sabre 45 de Karrimor + poche Lowe Alpine 5L portée en ventrale à la mode Camp.
Finalement j’ai remis la plaque dorsale d’origine sur le sabre. Le 1/3 de RidgeRest n’était pas assez rigide et était un peu trop volumineux.
Ce mode de portage s’avère très pratique à l’usage et ne nuit en rien au confort.
Mon paquetage a oscillé entre 15 et 21 kilos en fonction de l’eau, de la nourriture et des vêtements portés ou enlevés. Mis à part de petites rougeurs et irritations au niveau des épaules et des clavicules (port 10h/jour), aucun problème de dos.
Le sabre 45 est un sac solide et fiable. Le port est confortable, même chargé à plus de 20kg. C’est un sac sobre, rustique de par sa conception (tunnel) et les matériaux employés (cordura 1000D), sans fioritures. Il est extrêmement simple à régler : ceinture, bretelles, rappels de charge, c’est tout.
Ce qui est bien avec un sac de ce type, c’est que l’on ne se pose pas la question de savoir si on peut prendre les chemins de traverse sans risquer d’endommager le matériel. Avec un sabre on ne s’en soucie plus et on y va.
J’ai fait plusieurs fois des détours en forêt, traversé des taillis et des zones limite inextricable avec les branches qui accrochent, frottent, griffent, etc. et le sac n’a pas bronché.
Au niveau de l’entretient, un coup de brosse, voire d’éponge et c’est bon.
Sérieux c’est du costaud. Pour l’instant, il ne m’a pas encore fait défaut.
La poche ventrale est pratique pour garder constamment les items de première nécessité à portée de main : frontale, boussole, bonnet, kit de réparation, couteau, scie, etc. Une fois le sac posé, si je dois vaquer à d’autres occupations, je la garde avec moi en mode banane (mousquetons accrochés aux passants de ceinture du pantalon). Ainsi je ne me départis jamais du nécessaire.
Pour la protection contre la pluie, j’avais investi dans un sursac Osprey. Je ne le regrette pas. C’est un item réellement indispensable pour garder son équipement sec et propre les jours de pluie, protéger son sac de la saleté du sol, de la rosée, etc.
SYSTEME DE COUCHAGE/ABRIPendant les 14 premiers jours, j’ai utilisé le système décrit précédemment soit : Bivy-Poncho d’Exped, sursac D4, RidgeRest coupé aux 2/3, Space Blanket.
J’avais viré le hamac, jugé encombrant et redondant.
Pour le couchage : Ajungilak Kompakt 3 season + sac à viande en soie.
Système utilisé pour 11 Bivouacs sur 14 jours de marche. 4 bivouacs sous poncho, 1 à la belle étoile et 6 abrités (hangar, auvent, grange, etc.)
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Système relativement polyvalent et simple d’emploi.
Cependant au bout d’une dizaine de jours, dormir par terre sur une bâche devient barbant : malgré les coups d’éponges quotidiens la bâche se met à puer, on est pas à l’abri des limaces et de leur bave, par terre tout se salit plus vite…
J’ai vraiment découvert que sur du long cours il était indispensable de varier les modes de couchage, ne serait ce que pour le moral.
Pour la suite, j’ai décidé de réintégrer le hamac, non sans l’avoir au préalable modifié (voir modifs de Pics dans le fil hamacs). Testé et approuvé lors du Sarrebourg-Strasbourg.
![](http://images4.hiboox.com/vignettes/3008/13b94f0d3578279d8ab3d714b325663d.jpg)
Après coup, j’ai décidé de diversifier encore mon mode de couchage en virant la bâche et le sursac pour les remplacer par une petite tente monoplace, une petite Lightent 1 de Ferrino (1,3kg sans les sardines)
![](http://www.au-vieux-campeur.fr/gp/images/produits/Tentes_Images/COM008_ImageSCT21148/07_5688011.jpg)
Parce qu’avec le poncho et le hamac, je ne peux pas forcement me poser où je veux, encore faut-il qu’il y ai de quoi les tendres.
Une tente pour les conditions vraiment pourries c’est bien, ça soutient le moral.
Le bivouac en plein air, ouvert aux 4 vents, j’adore, c’est pas la question. Pour l’instant j’ai réussi à garder mon matériel sec et relativement propre même pendant plusieurs jours de pluie d’affilée, mais c’est usant et quoi que l’on fasse la saleté (eau, débris végétaux, terre, limaces baveuses, etc.) entre quand même. Sur une rando de quelques jours ça va, mais à long terme c’est chiant.
Voila donc ma configuration pour la suite du périple :
Poncho + tapis + hamac + tente.
Possibilité de dormir à la belle étoile, sous tarp, en hamac, sous tente ; Le poncho fait sursac, il peut également servir de bâche et de auvent pour la tente. La tente est à double paroi, les murs sont intégralement en toile moustiquaire ; possibilité d’utiliser le tunnel moustiquaire et le toit séparément ou combinés.
GARDE ROBE![](http://images4.hiboox.com/vignettes/3008/988eeeb1866f277058d646a7be788e81.jpg)
Pour les t-shirt, finalement : un Patagucci capilene 2 et un Capilene 3 zippé.
Pour finir j’ai pris une chemise en synthétique Fjall Räven Edward.
J’ai majoritairement porté le capilene 2 et la chemise. Rien à redire, ils jouent bien leur rôle. Les deux sèchent très rapidement, c’est même bluffant pour la chemise.
J’ai marché plusieurs jours sous un soleil de plomb, de midi à 16h et franchement je ne regrette pas d’avoir choisi cette chemise. J’ai pu me protéger efficacement (manches baissée + col relevé) sans crever de chaud.
Pour le bas, j’ai porté majoritairement mon pantalon en lin et mon Fjall Raven Barents. Pareil, rien à redire pour le Barents : il sèche vite, se salit peu, se nettoie facilement ; le système de poche est vraiment pratique. Le fait que le short ai les mêmes poches permet de créer une routine dans le rangement des items, ainsi je pouvais repérer rapidement si un truc clochait.
Pour les situations plus engagées : grosse averse, herbes hautes trempées, boue, taillis, etc. j’ai des guêtres Exped :
![](http://images4.hiboox.com/vignettes/3008/df27fa98de74c9a6f34da2435ad7ae6e.jpg)
Sérieux, je ne sais pas comment je m'en serais sorti sans… Je les ai utilisées pléthore de fois. Elles n’ont pas bronché, c’est du super matériel. Et elles ont l’avantage de protéger toute la jambe.
Lors de grosses draches, avec les guêtres et le poncho, je suis le roi du pétrole (et accessoirement je ressemble à une grosse punaise).
EAUJ’ai commencé avec les 2 gourdes d’1L, une bouteille d’eau vide pour la douche et la platypus vide dans la poche ventrale.
Rapidement, je me suis baladé avec un seul litre d’eau quand je savais que j’allais traverser des villages fréquemment. Quand j’avais un doute quant au ravitaillement, je prenais un 2eme litre.
En France le ravitaillement est facile : cimetières, lavoirs, sources, fontaines, cafés et le cas échéant personne ne m’a jamais refusé de l’eau, en plus c’est l’occasion de faire des rencontres.
J’ai utilisé les Micropurs une seule fois, pour une eau sortie d’une canalisation alimentant un abreuvoir. J’ai viré la tinture d’iode avant le départ, inutile et redondant.
Pour la suite, j’ai viré la platypus, pas besoin, j’ai des ziplocs en rabe. J’ai viré la bouteille d’eau, utile parce que j’avais les cheveux longs, là j’ai tout coupé, ça fera des économies en eau.
Je tourne désormais avec les 2 nalgènes avec toujours la possibilité de racheter une bouteille d’eau si j’ai besoin de plus de capacité d’emport.
NOURRITUREJ’ai conservé mon réchaud tangria, ça me convient pour l’instant. J’ai juste changé le contenant pour prendre plus de combustible.
Je suis parti avec de quoi nourrir une armée en campage, 3Kg de bouffe : mueslis, lait en poudre, purée, bolinos, riz, semoule, pâtes, bouillons, soupes, etc. Histoire d’être tranquille, voyez ?
Que des trucs à faire chauffer… Normal, j’avais prévu de ne prendre que des mueslis dans la journée et de me faire un repas plus consistant le soir.
Au bout de 8 jours de ce régime, j’ai revu ma copie : 2 kg perdus, sac encombré et alourdi pour rien, grosse consommation en eau pour la cuisson et la vaisselle, temps perdu au bivouac…
Du coup, j’ai arrêté de me prendre la tête : pain, saucisson, fromage, fruits, légumes, mueslis, gateaux. Ca ne me revient pas plus cher et c’est meilleur. J’ai réduit la bouffe lyo à quelques bouillons et 2 plats en dépannage, comme c’était prévu à la base.
HYGIENEJ’ai enlevé la moustiquaire de tête de ma liste, je ne trouve pas ça très pratique comme douche de bain.
J’utilise un savon d’alep pour la toilette, le shampoing et la lessive. Je l’utilise aussi comme déodorant en le mouillant et en l’appliquant sous les aisselles. Très efficace puisque mes t-shirt synthétiques ne sentent plus le fauve, même après 3 jours de marche intensive. Sérieux, le savon d’alep, c’est le top pour l’hygiène en rando.
Par contre, j’ai abandonné l’idée de la découpe en petits morceaux. Difficile d’avoir des morceaux de taille suffisante pour être utilisés, beaucoup de gaspillage car le savon d’Alep s’effrite. Il est difficile de faire mousser et d’utiliser correctement de petits morceaux. Perso, je préfère utiliser le savon d’un seul bloc, quitte à ce qu’il peigue après. Je le range dans deux ziplocs imbriqués : l’un contient directement le savon et sert de porte savon lors de l’utilisation (utile pour éviter les saletés sur le savon), l’autre sert à garder le tout propre. C’est ce qui me convient le mieux.
PREMIERS SOINSSuite à des problèmes de pieds, j’ai rajouté des pansements pour traiter les ampoules (compeeds) et des pansement pour les prevenir.
J’ai rajouté un petit kit bobologie pédestre dans la poche ventrale : pansements, compeeds, sparadrap.
J’ai également acheté du talc assainissant pour gérer au mieux l’humidité des pieds pendant la marche.
PETIT MATERIELJ’ai viré une grosse partie du « kit de survie » pour ne garder que de quoi bricoler (glue, scotch, vis, aiguilles, fil, etc.), de quoi faire du feu (briquets, firesteel, allumettes), les micropurs, le miroir et le bonnet.
Je porte en permanence sur moi le petit kit et une couverture de survie, ils se font parfaitement oublier.
Pour conclure, au terme de cet entraînement, je suis plutôt satisfait de ma liste. J’ai utilisé régulièrement plus de 90% du matos emporté, pratiquement tout m’a servi. Comme quoi le travail amont a eu du bon.
Ce qui n’a pas été utilisé, je l’ai dégagé.
Vu que j’ai un peu fait de la marche forcée durant ces 16 jours, je n’ai pas eu le temps de faire mumuse dans les bois, mais je compte bien me rattraper par la suite, surtout que je réattaque par la forêt noire !
Les 30km/jour, c’était pour voir si j’en étais capable. Maintenant que je sais que je le suis, je vais lever le pied et profiter, prendre mon temps pour apprécier et me faire plaisir.
Criss Kenton, qui va et vient depuis 1983