Suite aux explications claires et complètes de Kazar, je me permets de copier/coller son intervention dans le post "Roselli" dans ce post séparé.
KAZAR :
Les principales huiles naturelles employées pour la finition des planchers huilés sont l'huile de lin et l'huile de tung. L'huile de lin bouillie (ou "cuite") pénètre profondément dans le bois et sèche pour créer une surface résistante, en particulier à l'eau, sans trop altérer la couleur naturelle du bois. Cependant, les huiles cuites sont quand même toujours assez brunes. L'huile de lin est réchauffée à une température tantôt élevée (traitement à l'ancienne), tantôt relativement modérée pour éviter un brunissement excessif. Si tu chauffes jusqu'à ébulition ton huile de lin elle va fortement brunir et influencer la couleur du bois sur lequel tu l'appliqueras (si tu chauffes trop elle risque même de se "caraméliser" et sera inutilisable).
L'huile de lin que j'achetais en France dans le commerce n'était pas cuite. Je la chauffais moi-même jusqu'à ce qu'elle atteigne une teinte trés brune parce que c'est ainsi que je la préfère. Ici au Québec je la trouve déjà cuite.
L'huile de lin bouillie se conserve bien, mais elle sèche rapidement au contact de l'oxygène (c'est pour obtenir cette qualité imperméabilisante qu'il faut la faire bouillir), il faut donc la garder dans un récipient étanche et reboucher aprés utilisation.
Si on la passe chaude sur le bois, elle pénètre mieux en effet. Mais une fois, en la passant trop chaude, le bois d'ébène de Macassar d'un puuko Citadel a fendu. Donc tiède c'est plus prudent. Je vérifie toujours si le bois n'est pas recouvert d'un vernis même trés léger qui empêcherait l'huile de pénétrer. Ce que je fais parfois, pour les couteaux de terrain qui vont être souvant en contact avec la pluie, la rosée, les mains mouillées, etc..., c'est que je plonge pendant 24 heures la poignée dans un grand verre rempli d'huile de lin bouillie. Sinon pour les couteaux plus délicats j'y vais plus doucement, et j'observe comment réagit le bois.
Parfois l'huile peut faire se relever légèrement la fibre du bois : dans ce cas je ponce doucement avec de la laine d'ébéniste triple 000, je repasse de l'hile, je reponce doucement, etc, j'usqu'à ce que le bois reste lisse.
L'huile de lin sur le bois de cerf ou l'os c'est pas mal également, parce qu'avec le temps elle va le jaunir. Il faut aimer. Si c'est trop jaune : poncez avec de la laine d'ébéniste triple 000. Même chose pour la corne. Et si vous imbibez d'huile une lanière de cuir coloré et entourez votre bois de cerf avec celle-ci, l'huile va faire migrer la teinture du cuir vers le bois de cerf. Les résultats sont souvent pas mal.
Attention : l'huile de lin s'enflamme trés facilement lorsque elle atteint une température élevée. Difficile à éteindre et ça fume noir : gâre aux murs de la cuisine!
Ne pas laisser traîner le papier ou le chiffon imbibé d'huile de lin : celle-ci peut s'auto enflammer. Rincez et imbibez d'eau votre chiffon aprés utilisation et jetez-le.
Vérifiez qu'il n'y ait pas d'additifs type plomb dans les huiles de lin disponibles au rayon bricolage (utilisée pour la peinture, le traitement des sols et du bois).
Il existe de l'huile de Lin vierge mais interdite à la consommation en France.
L'huile de noix (rayon huiles commestibles des grandes surfaces) est trés bien également, et sent trés bon, mais je ne sais pas si elle possède les mêmes propriétés de protection du bois et de régulation de l'humidité que l'huile de lin bouillie.