ESEE-4 PMOLLE back Fiche Fabricant : ESEE - http://www.eseeknives.com/rc-4.htm
Fiche fournisseur : OPS EQUIPEMENT - http://www.ops-equipement.com/descriptif.php?article=215Caractéristiques fabricant- Dénomination : ESEE-4P-MB (MB = option MOLLE back)
- Acier utilisé : acier carbone 1095
- Dureté : 57 Rc
- Matière du manche : micarta
- Finitions : lame lisse (« plain edge »), coating sablé noir
- Lieu de fabrication : États-Unis
- Prix : 149 euros chez OPS Equipement
- Garantie : à vie, sans conditions (*)
- Poids du couteau seul : 200 gr
- Poids de l'étui en kydex (sans paracorde) : 50 gr
- Poids des « MOLLE locks » + visserie nécessaire : 35 gr
- Poids du « MOLLE back » (option) + visserie nécessaire : 75 gr
- Longueur totale : 22,6 cm
- Longueur manche (du cul à la fin des plaquettes) : 11 cm
- Longueur de la lame (de la fin des plaquettes à la pointe) : 11,6 cm
- Longueur de lame utile : 10,3 cm
- Largueur du manche (hors encoche) : 3,1 cm
- Largueur de la garde : 3,3 cm
- Largueur de la lame (hors pointe) : 3,1 cm
- Épaisseur du manche : 1,4 cm
- Épaisseur de la lame (au plus large : près de la garde) : 4,5 mm
- Visserie : encoche de 4 mm sur la tête de vis (vissées avec l'embout R2 d'un Leatherman)
TesteurGuillaume, 19 ans, étudiant.
Activités pratiquées : stages survie, canoë, escalade, VTT, randonnées allant de la journée à 2 semaines en toute saison, bushcraft, etc.
Quelle est l'utilité d'un tel couteau ?De mon point de vue, nul besoin d'avoir un énorme couteau de camp pour réaliser les travaux nécessaires à la vie sur le terrain ou même pour se sortir d'un mauvaise situation.
Ainsi, le duo couteau à lame fixe de taille moyenne (10-15 cm de lame) + scie pliante obtient le meilleur ratio poids/encombrement/polyvalence.
Et si jamais il me faut plus conséquent, je prends une hachette qui fera beaucoup mieux le travail qu'un gros camp et ce, pour le même poids.
La plupart de mes couteaux entre donc dans cette catégorie (excepté les machettes qui ont une fonction bien particulière), le ESEE-4 rentre parfaitement dans celle-ci.
Attention, je ne critique pas les goûts et les couleurs, il ne s'agit là que de mes habitudes.
I. PRÉSENTATION GÉNÉRALELe ESEE-4P-MB est livré dans son étui - ambidextre
- (avec de la paracorde dessus et son cordo-stopper) avec deux « MOLLE locks » et un « MOLLE back » en option, le tout avec la visserie correspondante, une notice d'explication bien faite (en anglais mais facilement compréhensible, les dessins parlent d'eux-même) ainsi qu'une petite carte qui récapitule quelques notions de survie (bonnes informations mais très succinctes. Au moins, il n'y a pas « d'idées reçues »).
Le couteau en lui-même (numéro de série au talon).
Notez la garde et l'encoche sur la lame, ainsi qu'un talon découvert (pour le bâtonnage par le cul) et un trou de passage pour dragonne :
En comparaison avec un «
Mora Lindbloms knivar sweden force » :
Le
MOLLE back (vue de derrière) :
Avec la présence d'un rabat Velcro, probablement pour stabiliser le couteau sur les petites ceintures :
Les
MOLLE locks et toute la visserie :
Il y a plusieurs types de vis : celles grandes à tête plate (pour les MOLLE locks), celles grandes à tête ronde (pour le MOLLE back) et les petites à tête ronde (pour le kydex seul) :
La notice explicative (vue de derrière, celle qui nous intéresse) :
La carte. J'ai testé pour vous, elle n'est ni résistante, ni imperméable...
Si le but était d'avoir un « mémento de la dernière chance » à mettre dans un kit, ce n'est pas assez costaud (si on ne parle que du support...).
Recto et Verso : (cliquez sur l'image pour l'agrandir)
II. L'ÉTUI ET LES MODES DE PORTIl me semble bon de noter tout d'abord, que
ESEE est bien conscient qu'un couteau de cette taille ne peut se porter autour du cou (preuve en est avec la notice d'utilisation). Par conséquent, ils fournissent amplement de quoi fixer le couteau dans n'importe quelle configuration
.
Et ça, c'est vraiment un gros plus (qui manque à pas mal de couteaux je trouve...).
Moi qui n'aimait pas le kydex en partie à cause de ça, me voilà un peu moins fâché
a) L'étuiPoint important, grâce au kydex et aux diverses possibilités de fixation, l'étui est totalement ambidextre. J'en connais qui apprécieront
L'étui possède un trou au bout du logement de la pointe, afin d'évacuer facilement l'eau.
Mais ceci permettra aussi, je l'espère, d'éviter que le couteau ne s'oxyde dans son étui lors d'un rangement prolongé :
Inquiété par une sorte de « tic-tic » lorsque je transportais le couteau, je me suis dis qu'il ne devait pas tenir beaucoup. Effectivement...
http://img833.imageshack.us/flvplayer.swf?f=Pp1020670J'ai donc cherché à corriger ce problème. La réponse vient du manuel
, je cite : «
if looser knife retention is desired remove screw from Hole # 2 ».
En d'autres termes, si l'on veut que le ESEE-4 soit moins retenu dans l'étui, il faut enlever la vis du trou n°2.
Or c'est l'inverse que je souhaite, et d'origine il n'y a pas de vis dans ce trou là mais dans celui juste en dessous. Je vais donc en mettre une, CQFD !
Seulement, en prenant les écrous du kit « visserie » et même en y mettant une petite vis, c'était trop grand :
Il a donc fallu que je prenne un écrou qui était déjà sur l'étui, probablement rentré un peu en force puisque celui-ci tenait bien sans vis.
Et là, surprise, celui-ci est plus petit :
Ainsi, j'ai pu mettre une vis dans le trou n°2, ce qui a résolu le problème de rétention du couteau mais pas du « tic-tic ».
Il faut tout de même faire attention à ne pas trop serrer la vis au risque d'avoir vraiment du mal à sortir le couteau.
Du coup, en jouant sur le serrage, on obtient la rétention désirée
b) Les « MOLLE lock »Ce système de port a l'avantage de ne pas prendre de place et d'être très léger.
En revanche, je ne suis pas convaincu par sa capacité à tenir en place. Effectivement...
http://img694.imageshack.us/flvplayer.swf?f=Pp1020668Là, on voit qu'il suffirait qu'une branche se prenne dans l'étui pour que le tout s'arrache.
Mais même en marche avec le couteau ainsi, les MOLLE lock ont tendance à s'ouvrir...
Ainsi, j'ai décidé d'utiliser le MOLLE back pour le port.
c) Le « MOLLE back »Je trouve le MOLLE back excellent : on peut, au choix, sécuriser totalement le couteau (notamment pour le port tête en bas) ou alors juste rentrer le couteau dans le kydex lorsqu'on a besoin de le sortir toutes les 10 secondes
Une image vaut mille mots...
Le port totalement sécurisé. Je garanti que le couteau ne peut pas sortir :
Le port intermédiaire, celui que j'utilise tout le temps lorsque je transporte le couteau :
Enfin, lorsqu'on est en pleins travaux, il suffit juste de rentrer le ESEE-4 dans le kydex, de refermer les scratchs sur eux-même : le couteau tient suffisant bien, il ne traine pas par terre et est très rapidement accessible.
Pour terminer, le MOLLE back permet de fixer le ESEE-4 sur à peu près n'importe quoi, grâce justement aux fixations «
MOLLE ». Option qui devrait plaire aux militaires et devrait bientôt me servir
d) Le port « paracorde »Alors ça, je ne sais pas si ça existe ailleurs mais j'ai trouvé l'idée excellente !
Pour le poids de l'étui kydex seul + le petit bout de paracorde, on a là de quoi fixer convenablement le couteau, tant à l'horizontale qu'à la verticale.
Je pensais que le bloqueur ne tiendrait pas le coup... Jusqu'à ce que j'essaie d'enlever l'étui en force
Pour moi, c'est typiquement un système qui s'inscrit dans une optique fond de sac/kit de survie/cube.
En effet, on a le couteau et l'étui réduits au strict nécessaire afin d'économiser du poids et de l'espace, sans pour autant diminuer la capacité de l'outil.
C'est d'ailleurs de cette manière que je transporte le couteau, dans mon kit de survie.
III. TESTS PRÉLIMINAIRESAvant toute chose, j'ai voulu voir un peu la finition du ESEE-4 sorti d'usine.
Rasoir...
Petit test de coupe, jugez par vous-même :
Coupées net, l'eau n'a même pas valsé partout ! Le couteau rasait encore après...
IV. TESTS TERRAINAprès ces pré-tests plus que concluants, voyons un peu ce qu'a ce couteau dans le ventre...
a) CoupeLe poids et le gabarit du couteau permettent de ne pas hésiter à l'embarquer (léger et peu encombrant) à toutes les sorties.
Mais en aucun cas ce ne sont des facteurs limitants lorsqu'il s'agit de travailler avec.
En effet, avec une prise en main adaptée...
On peut réellement débiter : ici test de « chopping », moins d'une minute (du chêne pas super sec, OK, mais quand même) :
On peut aussi travailler très finement, l'encoche sur la lame ainsi que le petit guillochage au dos permettent une prise en main très rapprochée du tranchant et ainsi d'être très précis :
Je ne connaissais pas le Micarta et pensais que ça allait glisser une fois humide mais pas du tout, cela accroche toujours autant.
b) BâtonnageJe sais qu'ici certains ne sont pas fans du bâtonnage mais curieusement les tests suivants sont un bon exemple, ça tombe bien
Stage du 1+2+3 du 11 au 14 novembre, passage du niveau 1 au niveau 2, allumage du feu collectif par l'équipe encadrante, bois de mauvaise qualité (pin mort déjà entamé par la décomposition) et très humide : on a bâtonné et soufflé pendant 30 min pour empêcher le feu de s'éteindre. Et ce n'est pas faute d'avoir mis une sacré dose d'allume-feu... Donc oui le bâtonnage est parfois nécessaire :
Un peu de stress latéral ?
Même pas mal :
Le bâtonnage ne sert pas seulement à fendre des buches.
En effet, avant d'avoir des buches justement, il est parfois nécessaire de recouper les troncs.
Une scie est l'outil approprié pour ce travail mais lorsqu'on n'a pas de scie, on peut s'en tirer en utilisant le principe de l'addition : on a un couteau sans masse et on a une masse qui ne coupe pas. On additionne les deux et voici le résultat :
Après 5 min (le chêne était bien sec cette fois) :
V. TESTS POUSSÉSBon, vous vous doutez que je ne me suis pas arrêté là... Le couteau s'étant parfaitement bien comporté en utilisation normale, on va voir jusqu'où il peut aller...
a) Bâtonnage intensif4 buchettes de pin bien sèches et bien noueuses à refendre en 4.
La taille de la lame était limite afin de ne taper que sur la pointe.
Aucun souci, les noeuds passent avec une aisance déconcertante
(en comparaison, même si j'aime beaucoup les Moras, ceux-ci ce seraient coincés).
b) Stress latéralLe point faible des couteaux, ce sont les stress latéraux.
Si le traitement thermique n'est pas bon, le couteau casse.
Ici, rien à redire, le ESEE-4 ressort parfaitement droit :
c) Tenue du fil et affutageAmoureux des belles lames, sautez ce paragraphe
Stage CEETS 4 objets, il vient un moment où j'ai besoin de trouver des racines de pin pour confectionner mon abri.
J'aurais pu tailler une branche pour cela mais j'ai préféré tester la tenue du fil pour vous
:
Bon le ESEE-4 ne rasait plus après hein, mais il coupait encore très bien.
Le truc c'est que c'est super facile de lui redonner un bon tranchant sur le terrain.
J'ai utilisé la lime diamant de mon Leatherman et en moins de 5 min (pendant que David parlait
), il rasait de nouveau ! Et ça, pour moi c'est super important.
(Un couteau qui ne peut s'affûter que chez soi (acier
machin à affûter à la pierre à eau par exemple) doit rester chez soi !)
On a là un couteau fait pour durer sur le terrain.
d) Test de prise en mainTout d'abord, je tiens à signaler que ces tests n'ont rien de scientifique, ils m'ont juste permis de valider ce que je pressentais. Pour chaque test, j'ai essayé de faire quelques copeaux fins sur des branche d'un arbre fruitier (je ne sais pas lequel) sèche depuis +/- 4 ans. J'ai choisi les copeaux fins puisqu'il s'agit d'un travail relativement minutieux comparé au bâtonnage par exemple...
1) Test de "la main morte" :
Il s'agit de tester la pris en main du couteau avec sa main faible.
Aucun problème, si ce n'est que je suis maladroit de la main gauche...
2) Test avec des moufles :
Il s'agit des moufles US du système "cold weather". Histoire de compliquer un peu le tout, je n'ai bien sûr pas utilisé l'emplacement prévu pour l'index dans la moufle.
Encore une fois, aucun soucis :
3) Test avec motricité fine diminuée :
Afin de voir qu'elle pourrait être la préhension du RC-4 avec les doigts gourds ET mouillés, j'ai plongé ma main dans un grand bac d'eau froide où les glaçons avait bien du mal à fondre (température extérieure 0°C environ) :
Je les ai laissé jusqu'à ce que j'ai du mal à faire toucher mon pouce avec mon petit doigt (j'y arrivais hein, j'avais juste perdu un peu de sensibilité) :
Outre le fait que ce fut bien douloureux pendant et après le test
, aucun problème concernant la préhension (en revanche pour faire des copeaux, c'était un peu plus dur
) :
4) Conclusion
Je ne sais pas vraiment si on peut parler de conclusion après ce genre de tests -je n'ai pas eu à aller un feu au firesteel par -10°C après être passé à travers la glace- mais en considérant qu'à aucun moment j'ai eu du mal à manipuler le couteau, on peut en déduire que l'ergonomie de celui-ci, même dans des conditions un peu dégradées, sont bonnes.
C'est d'ailleurs l'énorme avantage des couteaux fixes sur les pliants
.
VI. ENTRETIENSur le site de
ESEE, on peut lire ceci :
Our knives are made from high carbon 1095 steel. And while 1095 is a top choice for professional cutlery designed for hard use, it will rust and stain if not properly cared for - especially on the cutting edge and around the laser engraving. It is the user's responsibility to keep the blades properly lubricated and cleaned. We suggest using a dry film rust inhibitor such as TUF-GLIDE or TUF-CLOTH.
En gros, il est dit que même si l'acier 1095 est un très bon acier, il finit par rouiller si on ne l'entretient pas. Il est donc conseillé de garder ses couteaux propres et lubrifiés entre chaque utilisation.
Me concernant, je procède un peu autrement puisqu'il n'y a pas une semaine sans que j'aie besoin de mon couteau
.
Après chaque « grosse » utilisation ou longue période d'utilisation, je le nettoie avec un tampon à gratter (le truc vert au-dessus des éponges) afin de bien enlever toutes les traces de bois, résines etc ; puis je réaffûte. Je n'ai jamais eu de souci et j'ai toujours procédé ainsi avec tous mes couteaux. Au fil du temps une patine apparait (sauf qu'en l'occurrence sur le ESEE il n'y en a pas besoin grâce au coating).
Et quand bien même je devrais stoker longtemps mon couteau, je procède de même et stocke le couteau en dehors de l'étui. Tous mes couteaux sont rangés ainsi, à l'abri de la poussière et de l'humidité et aucun ne rouille, au pire ils se patinent
.
Par exemple, je l'ai pas mal utilisé ces derniers temps pour allumer le feux de cheminée. Je l'ai ensuite gratté, affûté et rangé dans mon cube
.
VII. CONCLUSIONInutile de dire à quel point je suis content du
ESEE-4. Cela fait longtemps que j'entends parler de ces couteaux en bien, je n'ai pas été déçu.
Pour 250 gr (couteau + étui kydex seul), on a un couteau robuste, peu encombrant et dont la longueur de la lame est parfaitement adaptée :
Le ESEE-4 n'est ni trop petit pour faire de gros travaux, ni trop gros - ce qui nous freinerait à l'emporter, un bon compromis en somme
Afin d'appuyer mes dires, le ESEE-4 est actuellement dans
mon fond de sac et comme dit dans le sujet sur mon fond de sac, j'accorde une attention toute particulière au matériel que j'y met : il faut que j'aie une confiance aveugle dans ce matériel, afin de pouvoir me reposer dessus si jamais la situation devient critique.
Pour le plaisir et pour finir, une petite photo du couteau après plusieurs semaines d'utilisation :