Dans le souci de voir tous les participants du "
big wooden spoon carving contest " ouvrir leur cadeau de Noël de leur dix doigts, je me suis lancé dans ce petit tuto qui rappelle quelques façon d'éviter la boucherie
Bon, je commence mal en donnant le mauvaise exemple, je ne porte pas de gants
Je m'explique
a titre personnel. Je trouve que les gants apporte un faux sentiment de sécurité pour ce type précis de travail, un peu comme le pare choc d'une voiture, quand on fait une petite touchette en se garant le pare choc est là, à 130 sur l'autoroute il ne sert plus à rien, c'est l'airbag et la ceinture... ici c'est un peu le même topo, si une lame aiguisée rasoir ripe ce n'est pas des gants de manutention à 2€ qui vont limiter les dégâts, c'est soit des gants kevlar (pour la coupe, pas pour l'estoc), soit la concentration et les bons gestes qui feront en sorte que la trajectoire de la lame soit contrôlée ou qu'il n'y est pas de viande sur le trajet.
Mais ce n'est que ma façon de voir les choses et
je vous encourage à porter des gants ou du moins un sur la main faible.
L'outillage :
Si vous avez déjà eu en main les outils (rabot, ciseau à bois, gouge...) d'un professionnel du bois vous avez sans doute remarqué leurs tranchants rasoirs.
La raison qui nous intéresse principalement, c'est le faite qu'ils vont couper le bois comme du beurre et éviter d'avoir à forcer. Il en va de même avec votre couteau, plus il sera affilé, moins vous aurez à forcer pour attaquer le bois et plus la coupe sera contrôlable.
Première exemple :
La lame est utilisée beaucoup trop en avant, le bras de levier que cela provoque vous empêche tous contrôle de la main, vous êtes obligé de forcer avec le pouce pour attaquer le bois.
Par manque de contrôle la lame va s'enfoncer profondément dans le bois. Bras de levier + Résistance du bois + tension du pouce = un magnifique ressort bandé à mort et près à vous claquer dans les pattes. Ce qu'il ne manquera pas de faire quand vous allez tenter de redresser la coupe pour ramener la lame vers la surface du bois et que le copeau va s'arracher.
La rapidité avec laquelle la lame va s'échapper la rendra incontrôlable et le pouce servira de douloureux heurtoir, avec un peu de chance les muscles du pouce de la main faible seront épargnés...
Le deuxième cas de figure est déjà mieux, nous travaillons avec le premier tiers de la lame, le bras de levier est considérablement réduit, le pouce lui est bien en contacte avec le bois, il ne sert plus à forcer, mais juste à bloquer la pièce, le contrôle de la lame est bon, mais il reste la main faible qui est mal positionnée. Bien que l'on contrôle la progression du couteau, nous ne somme pas à l'abri d'une seconde d'inattention ou d'un petit dérapage. Dans ce cas c'est ceinture et Airbag on ne laisse rien trainer sur la trajectoire de la lame.
La troisième est la bonne.
Le pouce est à sa place, la main faible en arrière du tranchant, c'est les tendons fléchisseurs des doigts qui bossent, quand vous levez un copeau vous devez sentir votre avant bras qui se contracte. Le contrôle est impeccable et quand la main se referme la lame remonte spontanément et même si arrivée là elle ripait (ce qui est peu probable vu que la main termine fermée) le tranchant passerait au dessus du pouce.
Toujours travailler calmement et sans se presser, n'essayez pas d'enlever des copeaux trop épais, progressez par petite touche et sans forcer comme une brute.